A la découverte du Football Grec – Panathinaïkos / PAOK

Pour mon premier séjour en Grèce, un détour par un stade et un match de championnat s’imposent. Cela tombe bien, la Panathinaïkos, en difficultés ces dernières saisons, reçoit le PAOK vice-champion grec des deux dernières saisons. 

ACHETER UN BILLET, LE PARCOURS DU COMBATTANT

Mais avant d’arriver au stade, il faut se procurer nos billets. Rien de plus simple me direz-vous. C’est effectivement le cas dans les différents pays étrangers que j’ai pu visiter jusqu’à présent. Mais, en Grèce, pour le Panathinaïkos en tout cas, il n’en est rien. La page anglaise du site internet du club nous renvoie vers un site qui ne semble plus héberger la vente des billets du club.

On se renseigne comme on peut, trouve un lien qui semble correct et officiel mais au moment de payer, nous sommes obligés de renseigner notre numéro de sécurité sociale grec (numéro AMKA). Impossible donc d’acheter nos billets. La boutique du club nous précise qu’il faut d’abord acheter un fan pass de 10€ pour pouvoir acheter nos places. Le doute subsiste sur l’obligation d’avoir ce fameux numéro de sécurité. Finalement, les amis de @footgrec nous confirme qu’il faut bien acheter ce fan pass. Nous tentons donc notre chance et achetons le fan pass. Première bonne nouvelle, il n’y a plus besoin de numéro AMKA si on précise que nous ne sommes pas de nationalité grecque (impossible à mentionner lors de notre première tentative). 

Une fois les pass en poche, on retrouve un lien pour acheter nos places et, cette fois, on nous demande bien de renseigner le pays. Par magie, le numéro AMKA n’est plus demandé, mais le numéro de notre fan pass est bien obligatoire. Victoire, nous avons enfin nos places à moins de 24h du match. Le premier rang d’une tribune latérale nous attend. 

Après avoir flâné toute la journée au grès des vestiges architecturaux de la capitale grecque, il est temps de se prendre un yaourt et de nous diriger vers El Stadio Apostolos Nikolaïdis. L’accès au stade est très facile en transport en commun et c’est le métro qui nous y amènera. 

Inauguré il y a près de 100 ans et rénové depuis, le stage est assez petit, beaucoup plus que ce à quoi nous nous attendions en tout cas. La capacité d’accueil est de 16 620 spectateurs. Arrivés un peu moins d’une heure avant le coup d’envoi, et après avoir sollicité des supporters locaux pour trouver notre porte, notre carte d’identité est exigée avec notre pass sanitaire pour pouvoir prendre place. Une fouille on ne peut plus succincte derrière et nous voici dans l’enceinte à découvrir les premiers chants des supportés de la porte 13 massés derrière les buts à notre droite. Le match du soir est presque à guichet fermé de ce que nous apercevons du stade.

Panathinaikos 1/3 – PAOK

En quasi-bord terrain, nous assistons à l’échauffement des joueurs du Pana face à leurs supporters. Comprenant facilement que nous sommes étrangers, un voisin de siège engage la conversation. Nous parlons donc du stade, des difficultés rencontrées par le club, du président qui n’est pas apprécié par les supporters et un peu de football français. 

Entre temps, on se renseigne enfin sur les joueurs qui composent les deux équipes. C’est ainsi qu’on retrouve la trace de Federico Macheda ou Shinji Kagawa qui sont donc remplaçants au Panathinaïkos pour le premier et au PAOK pour le second. 

Le coup d’envoi approche, le spectacle pyrotechnique peut commencer. L’ambiance est absolument géniale. Les chants entonnés ont des rythmes assez différents de ceux auxquels nous sommes habitués et n’en restent pas moins très entrainants.

LE PAOK, GLOBALEMENT SUPÉRIEUR

Le match peut débuter, on sent nos voisins prêts à bondir dès les premières bribes d’actions des verts et blancs. Le problème c’est que le Pana n’est pas spécialement favori ce soir et ça se ressent assez vite sur le terrain. On y sent un manque de créativité alors que la PAOK parvient facilement à percer plein axe grâce à Zivkovic ou Biseswar. C’est d’ailleurs sur une percée du serbe que Akpom trompe Brignoli dès la 13ème minute. 

Rien n’est terminé évidemment, mais les imprécisions techniques des joueurs du Pana ne rassurent pas. Le PAOK semble maitriser sereinement la rencontre, faisant place à quelques menaces sans toutefois se montrer très offensif et dangereux. 

La deuxième période repart sur des meilleures bases pour les locaux. Le public continue évidemment de pousser alors que le PAOK ne fait plus vraiment planer de menace sur la défense du Pana. C’est donc assez logiquement que Mauricio, qui venait tout juste d’entrer en jeu, égalise et enflamme tout un stade qui pousse de plus belle pour aller chercher la victoire alors qu’il encore une bonne demi-heure de jeu.

Si on sent que les deux équipes auront leur chance, on perçoit quand même que le PAOK est le mieux armé pour porter l’estocade. Les échanges entre joueurs offensifs sont plus fluides et plus tranchants pour les protégés de Razvan Lucescu. 

Néanmoins, c’est un coup du sort, voire un coup de VAR, qui décidera du sort de la rencontre. Sur un corner anodin, un joueur du PAOK reste au sol. Excellent tout au long de la rencontre, Carlos del Cerro, l’arbitre espagnol de ce match (je suppose dans le cadre d’un échange entre fédérations, mais je suis preneur si quelqu’un peut confirmer ou corriger cela) désigne le point de penalty après avoir consulté la vidéo. Kurtic ne tremble pas et redonne l’avantage au PAOK à 5 minutes de la fin. 

Malgré les filets et grilles de protection, quelques bouteilles d’eau ne sont pas loin d’atteindre les joueurs de Thessalonique, ce qui semble agacer les supporters autour de nous et les joueurs du Pana qui s’empressent de débarrasser les bouteilles de la pelouse. L’ambiance est totalement retombée, les 7 minutes de temps additionnel sont accueillies par un silence assez étrange alors que nous nous attendions à ce que tout un stade pousse son équipe à refuser une première défaite à domicile. Il n’en est rien. Pire encore, Kurtic envoie un coup-franc somptueux dans les filets de Brignoli dans les derniers instants de la rencontre.

C’est terminé, le PAOK s’imposte sur la pelouse du Pana 3-1 et confirme sa 3ème place, revenant à 1 point de l’AEK, mais restant à 7 points de l’Olympiakos. Le Pana, quant à lui, concède sa 4ème défaite de la saison, s’enlise à la 8ème place à 8 points déjà de son adversaire du soir. 

La sortie du stade se fait tout aussi simplement que l’entrée. Nous pouvons reprendre le métro tranquillement, satisfaits d’avoir vu un match plaisant dans une très bonne, voire excellente, ambiance. Il ne nous reste plus qu’à profiter d’Athènes tranquillement sur les jours qui viennent et à réussir à acheter nos billets pour Grèce-Espagne pour terminer notre séjour de la meilleure des manières. Un grand merci à @footgrec pour son aide et ses réponses rapides.

Rusko & JM