Entretien avec Tripy MAKONDA – 1ère partie

Originaire de la région parisienne, Tripy Makonda débute sa carrière professionnelle avec le Paris-Saint-Germain, son club formateur. Après un départ à Brest, une expérience au Portugal, c’est au Luxembourg que le titi parisien poursuit sa carrière dans le football. Pour notre plus grand plaisir, Tripy a accepté un long entretien afin d’aborder son parcours atypique, loin des strass et des paillettes.

DÉCOUVERTE DU FOOTBALL EN RÉGION PARISIENNE

Avant d’entrer dans le vif du sujet, pouvez-vous revenir sur votre enfance et le contexte dans lequel vous avez grandi ?

Je suis né à Ivry-sur-Seine dans le 94, département du Val-de-Marne. Ma famille a déménagé sur Paris dans le 16ème arrondissement, au niveau de Pont du Garigliano à 15 minutes à pieds du Parc des Princes. J’ai deux petits frères et un grand frère. Mes parents ont toujours été très présents pour mes frères et moi. Ça nous arrivait d’avoir des fins de mois difficiles mais on a eu la chance d’avoir des parents qui ne nous le faisaient pas sentir, et parvenaient à ce que nous ne manquions de rien, niveau scolaire, vestimentaire, ou dans les pratiques extra-scolaires.

Comment le sport est apparu dans votre vie ?

Le sport est arrivé en école primaire. L’école était vraiment du plaisir, de la rigolade entre copains et surtout la récréation, la chose que j’attendais le plus dans la journée. Je retrouvais mes amis et on organisait des matchs de foot, avec n’importe quoi en guise de poteaux. On jouait aussi à des jeux individuels, on devait dribbler tout le monde et c’était chacun pour sa peau. Puis, l’école a décidé d’acheter des vraies cages de foot pour la cour de l’école. C’était une chance pour nous. On a basculé dans une autre dimension (rires), en organisant des matchs de manière plus sérieuse et où chaque classe de CM1 avait son équipe.

Par ailleurs, mon père a joué au foot à Nicolaïte de Chaillot, un club du 16ème arrondissement. Il jouait le championnat vétéran du dimanche matin, je le suivais avec mon ballon et je retrouvais les enfants des autres joueurs pour taper dans le ballon.

Quels sont vos premiers souvenirs de football ? Plutôt en tant que pratiquant ou spectateur à la télé ?

A la maison, nous n’avions pas les chaînes pour regarder les matchs. En habitant à proximité du Parc des Princes, quand j’ouvrais la fenêtre de chez moi, j’arrivais à entendre les supporters du PSG chanter et s’ambiancer. J’arrivais à ressentir quand il y avait une action chaude ou un but. Ça me permettait de vivre les matchs à distance, et c’était une atmosphère très particulière.

Mais mes premiers souvenirs sont plutôt en tant que pratiquant. J’ai notamment beaucoup de souvenirs de football dans la rue avec les amis de mon frère, (de 5 ans mon ainé). J’étais le petit qui jouait avec les grands. Ça faisait un peu jaser mais comme je montrais certaines qualités, ils me laissaient jouer avec eux. Ça m’a permis de progresser, de développer des réflexes et qualités qui m’ont suivi tout au long de ma carrière.

Tifo PSG – Source Topito

Jeune, quelles étaient vos idoles, vos joueurs fétiches ?

Okocha m’a fait une grande impression, ce fut un véritable coup de cœur surtout pendant la coupe du monde 1998. C’était un joueur atypique, il s’était teint les cheveux orange pendant la coupe du monde, j’avais flashé sur lui. Il avait des qualités hors normes. Je l’appelais et je l’appelle encore aujourd’hui le magicien. C’est vraiment le premier joueur sur lequel je me suis identifié pour pouvoir me construire en tant que joueur par la suite.

On vous imagine supporter du PSG du coup ? A moins que vous ne supportirez une autre équipe, l’OM par exemple où les supporters sont très présents en région parisienne ?

Non, j’étais supporter du PSG tout en respectant ceux qui supportent l’OM (rires). Mes amis d’enfance suivaient aussi le PSG. C’était difficile de supporter un autre club. En habitant à côté du Parc des Princes, tout mon quotidien et mon environnement me rappelait le PSG et le Parc des Princes. Nous jouions avec mes amis au Stade Jean Bouin, on jouait parfois devant le collège Claude Bernard, juste à côté de la tribune Auteuil. J’allais faire les courses pas très loin à côté de la porte d’Auteuil.

Un jour, mon père m’a emmené au Parc pour PSG / Monaco dans la tribune Auteuil où c’était une ferveur particulière. Ce match a été une révélation et une confirmation : Je me suis dit « Le PSG, c’est le club que je vais suivre ». J’ai tellement chanté et crié que j’en ai perdu ma voix et cela m’a valu de pas pouvoir aller à l’école le samedi matin.

Ce match a été une révélation et une confirmation : Je me suis dit « Le PSG, c’est le club que je vais suivre ».

Aviez-vous déjà en tête de faire une carrière professionnelle de haut niveau ?

Non pas du tout. Mon but était vraiment de jouer au foot, assouvir ma passion pour ce sport avant tout. L’important était de jouer avec mes amis, d’être dans le partage, le plaisir, le jeu en un contre un (la qualif’), le jeu collectif… Mais à cet âge-là, je n’ai pas du tout l’idée d’en faire un métier. Je ne savais même pas comment devenir pro, même au centre de préformation du PSG.

FORMATION ET DÉBUTS PROFESSIONNELS AU PSG

Dans quelles circonstances êtes-vous détecté par le Paris- Saint-Germain ?

Je jouais à l’ACBB, Boulogne Billancourt dans le 92 en benjamin deuxième année lorsque j’ai reçu une convocation pour passer une détection. J’ai fait une détection complète, de A à Z, la première détection était au camp des loges, et la dernière à Conflans Saint-Honoré dans le 78.

Pour les plus jeunes qui nous lisent, que représentait le PSG au moment de la signature de votre entrée dans le centre de formation ?

Le représentait un club mythique malgré son jeune âge. Quand j’entre au centre de préformation, les joueurs qui évoluent en équipe première sont des grands joueurs et qui ont joué dans des tops clubs par la suite : Ronaldhinho, Nicolas Anelka, Gabriel Heinze pour ne citer qu’eux. C’était un club prestigieux.

A quel poste jouiez-vous et quelles qualités ont frappé l’œil des détecteurs à l’époque ?

Je jouais à l’ACBB en étant surclassé avec la génération 89. Je faisais partie des plus jeunes et cela a joué. Dans le football à 9, en benjamin deuxième année, je jouais milieu relayeur gauche. J’avais une bonne frappe de balle, une belle qualité de passe, j’arrivais à éliminer facilement mes adversaires. Et j’avais la particularité de marquer beaucoup de buts. C’est ce qui a tapé dans l’œil des recruteurs parisiens.

Beaucoup de jeunes sont détectés, avec des parents relativement loin du milieu du football. Quelle a été la réaction de vos parents ? Etaient-ils réticents à l’idée de vous voir évoluer dans le football ? Le foot était-il un avenir possible ?

C’était une fierté pour eux, d’autant que plusieurs clubs étaient intéressés pour que je les rejoigne. Mes parents n’ont jamais été réticents. Jouer au foot, c’est ce que je faisais déjà tous les jours, que ce soit à l’école ou en rentrant de l’école. Il m’arrivait de rentrer tard chez moi, mes parents me disputaient mais ils savaient que rejoindre le centre de préformation du PSG était l’opportunité de faire ce que je voulais : Jouer au foot tous les jours et prendre du plaisir.

Tripy Makonda au PSG – Source lestitisdupsg

Un avenir dans le foot ? Non, je n’en avais pas conscience. Mon père peut-être, mais il ne m’en a jamais parlé. Il a toujours été très présent, m’accompagnait quasiment tous les jours à l’entrainement et était là à chaque match. Quand je faisais un tournoi, même loin, ma famille prenait la voiture et faisait le déplacement.

Laurent Mommeja et Matthieu Bideau, responsable de recrutement au FC Nantes, ont co-écrit le livre « Je veux être footballeur professionnel » et donnent des conseils et des pièges à éviter pour les enfants et les parents. Ils reviennent notamment sur le faible pourcentage de joueurs qui passent professionnels. En aviez-vous conscience ?

Oui, on l’appréhende rapidement. Chaque année, que ce soit au centre de préformation ou formation, on voit des amis partir, des coéquipiers s’en aller, des nouveaux joueurs les remplacer. Pour chaque étape, les places sont chères : s’entrainer avec les pros, signer un contrat ou faire une carrière.

Le discours des éducateurs est aussi très clair. Je me rappelle d’une anecdote en préformation, en catégorie 14 ans fédéraux et 15 ans DH. Franck Bentolila prend la parole, dessine une pyramide, montre la pointe de la pyramide, et nous dit qu’un seul d’entre nous ici parviendrait au sommet. A ce moment-là, tu prends conscience que le chemin est long et que tout le monde n’arrivera pas au bout

Franck Bentolila prend la parole, dessine une pyramide, montre la pointe de la pyramide, et nous dit qu’un seul d’entre parviendrait au sommet.

Devenir professionnel, ce sont des années de sacrifices, une enfance à part. Qu’est-ce qui vous manquait le plus ? Entre 13 et 19 ans ?

Le plus difficile est l’absence de ma famille, le fait de ne plus partager le quotidien avec mes proches H 24, surtout la semaine où j’étais au centre de formation. Les habitudes de famille sont importantes, les liens que tu crées tous les jours sont précieux.

Mais cette situation m’a forcé à sortir de ma zone de confort et de mon cocon. Que tu le veuilles ou non, tu es obligé de pallier ce manque familial en créant des liens avec les camarades et nouveaux coéquipiers, que ce soit ceux qui sont déjà au centre où les externes qui viennent de clubs d’Ile de France. C’est l’avantage d’être dans une structure un peu fermée. Ça crée des liens.

Le livre revient sur l’importance des études et de la scolarité en cas d’échec. Quel est votre niveau d’étude ?

J’ai le niveau Bac. C’est compliqué de faire coïncider les études avec le sport de haut niveau et le choix est difficile à faire. Je m’entrainais depuis un an et demi avec les professionnels et l’équipe de France U19. Il m’arrivait de manquer plus d’un mois de cours. Je m’entrainais le matin avec le groupe pro.Mais j’avais entrouvert la porte d’une carrière. Cela m’a permis de faire des apparitions, des bout de matchs, et de signer professionnel l’année où je devais passer mon bac.

Vous signez votre premier contrat professionnel à 19 ans à Paris. On imagine que c’est un grand souvenir non ? Comment l’apprenez-vous ?

C’est un très grand souvenir d’autant plus que j’étais un peu en délicatesse au centre de formation avec les 18 ans nationaux. Le PSG songeait à se séparer de moi, et puis Paul Le Guen est arrivé au club et cela a battu les cartes. Les choses ont complètement été chamboulées, il a commencé à me faire confiance, j’ai pu me focaliser sur mon travail. Tous les matins, il a fallu prouver que j’avais ma place dans ce groupe du PSG. Au fil des mois que je m’entraîne avec le groupe professionnel, je sens que je progresse et j’apprends que le PSG songe à me proposer un contrat professionnel.

J’étais super intéressé par rapport à mon histoire avec ce club. Paul Le Guen m’a même donné certains tuyaux pour négocier.C’était marrant. Il a été très protecteur avec moi, et je lui en serai toujours reconnaissant. Cette signature chez le pro est une récompense de tout ce travail réalisé. Ce fut une grande fierté pour mes parents. Je me souviens qu’on était sur le toit du siège du Parc des Princes, il y a avait toute ma famille, mes agents. C’est une photo que j’ai encore et qui est chez mes parents.

Paris, c’est la ville lumière, une médiatisation et un environnement hors du commun. Est-ce difficile de s’habituer à ce contexte ? Est-ce difficile de jouer à Paris en termes de pression ?

Paris est la Capitale et forcément le moindre fait et geste est commenté, décortiqué. Ça peut être difficile pour certains joueurs. Mais moi je suis originaire d’ile de France, j’ai grandi à Paris, à côté du Parc, je suis supporter du club. Tout ça me semblait normal. Quand je passais devant le Kiosque à journaux, je voyais le PSG à l’affiche des quotidiens sportifs, que ce soit l’Equipe ou Le Parisien. C’est comme ça, tout ça est inhérent à ce club et j’ai réussi à m’y habituer.

Est-ce difficile de jouer à Paris en termes d’attente et de pression ?

Oui, ce n’est pas simple surtout de la part d’un titi parisien. Quand tu entres sur le terrain, ça peut être déstabilisant. On attend peut être un peu trop de nous, on peut vouloir trop bien faire et se mettre trop de pression.

Dans un entretien, Jérémy Clément évoquait avec nous la difficulté de vivre à Paris. Quand on est jeune et parisien, le contexte de la ville Capitale : « Cela peut-être déstabilisant de vivre à Paris, et pas uniquement pour les footballeurs. Quand tu es joueur, tu es invité de partout. Il y a vite moyen de se disperser et d’être emporté par ce tourbillon. ». Vous confirmez ?

Oui je confirme. A Paris, il y a toujours quelque chose à faire, quel que soit le jour ou l’heure. Quand on est un peu médiatisé, les invitations sont nombreuses. C’est au joueur de savoir ce qu’il veut, ne pas succomber à la tentation des nuits parisiennes et de rester focalisé sur son objectif et son plan de carrière.

Comment s’affranchir de cet environnement, le stress et de rester concentré sur le foot ?

Mentalement, il faut être prêt et réussir à faire abstraction de tout ce qui passe autour du club. Une des solutions est peut-être de vivre un peu plus loin de la capitale. De nombreux joueurs habitent dans le 78 pour ne pas être tentés. Mais c’est quand même difficile car Paris est une très belle ville, si ce n’est la plus belle (rires).

Une des solutions est peut-être de vivre un peu plus loin de la capitale. De nombreux joueurs habitent dans le 78 pour ne pas être tentés.

Quelles sont les circonstances de vos débuts et votre première apparition dans le grand bain du football ? Quel est votre premier match professionnel ? Et votre premier match titulaire ?

Mes débuts avec le groupe professionnel, c’est sous l’ère Paul Le Guen. C’est un match amical contre Boulogne sur Mer. Je m’entrainais déjà un petit peu avec le groupe pro la saison précédente. Les professionnels avaient déjà repris la préparation début du mois de juillet, et je devais reprendre avec la CFA mi-juillet. Pour ce match contre Boulogne sur Mer, le coach coche mon nom alors que je n’ai que quelques entraînements avec la réserve dans les jambes. J’entre en deuxième mi-temps, je joue milieu gauche. Malgré une entrée intéressante, je sors à la 75ème car j’étais cuit. J’avais tout donné sur 30 minutes. Mon ami Maxime Partouche est entré à ma place…

Mon premier match titulaire est contre Wolfsburg en UEFA au Parc des Princes. Etre lancé dans le grand bain devant ma famille, mes amis d’enfance abonnés à Auteuil, mes copains, c’était une grande fierté.

Tripy Makonda et Paul Le Guen – Source LeParisien

Lors de votre signature en pro, on est loin du PSG qataris… Que représentait le PSG pour les plus jeunes qui nous lisent. Avec du recul, comment vous jugez cette période ?

Le club a recruté de grands joueurs : Makélélé, Giuly, Coupet, Kezman. Ces joueurs avaient une grande carrière, un grand palmarès, avec beaucoup de titres et ont amené beaucoup de rigueur et de prestige aussi.

A titre personnel, Makélélé, Lyuindula ou Coupet ont toujours été de très bons conseils et ont donné l’exemple. Giuly m’avait invité au « Camps 8 », le centre de reconditionnement et d’athlétisation dédiés aux footballeurs professionnels, qu’il a créé avec d’anciens monégasques. Il m’avait convié à Saint-Raphaël, pour me refaire une santé avant le début de saison.

Avec Greg Coupet, on s’entendait bien. C’était un grand professionnel, qui arrivait très tôt le matin, travaillait beaucoup à l’entraînement, et finissait avec un travail en salle. C’est quelque chose que j’ai gardé en tête, qui m’a porté et me porte aujourd’hui beaucoup.

Vous avez été formé au milieu de terrain. Toutefois, vous avez beaucoup joué arrière gauche. Comment est née cette idée du changement de poste ?

Je m’entrainais en professionnel au PSG en tant que milieu de terrain. Mais Sylvain Armand n’avait pas de remplaçant. Il était seul à ce poste. Au centre de formation, Bertrand Reuzeau, directeur du centre de formation et préformation du PSG, avait déjà eu cette réflexion de me faire évoluer arrière gauche. Mais la première fois qu’on m’a proposé, j’ai refusé catégoriquement. Je ne me voyais pas changér de poste et je pensais avoir une place au milieu avec beaucoup de travail et de suivi du coach.

Tripy Makonda – Source Ultimo Diez

Puis, j’ai réfléchi, on m’a expliqué que j’aurais plus de possibilités. Ce fut le cas. La semaine qui suit, je suis sur le banc contre Lorient. Armand étant suspendu, Rothen a joué latéral gauche, et puis je suis resté avec les pros toute la saison. Mais au fond de moi, j’étais un milieu de terrain.

Vous allez connaître plusieurs entraîneurs, notamment Paul Le Guen et Antoine Kombouare. Comment définiriez-vous ces deux entraîneurs ?

Paul Le Guen m’a sorti la tête de l’eau au moment où j’étais dans une période très délicate au centre de formation. Il m’a tendu la main et je ne l’ai jamais lâchée. C’est quelqu’un de très paternaliste, qui était toujours sur mon dos. Parfois c’était agaçant (rires) mais c’était nécessaire. Il m’a donné sa confiance, m’a permis de reprendre goût au football et au plaisir que j’avais un peu perdu au centre. C’est une reconnaissance éternelle que j’aurais envers lui. Lorsqu’il a quitté le PSG, il prenait régulièrement de mes nouvelles. On a toujours gardé des contacts, que ce soit quand il était sélectionneur d’Oman, ou quand il est parti en Turquie.

La relation avec Antoine Kombouare était un peu plus compliquée, une sorte de « je t’aime moi non plus ». A ce moment-là, ça ne me correspondait pas. Mais j’ai appris de ces deux coaches, avec deux styles très différents.

Paul Le Guen m’a sorti la tête de l’eau au moment où j’étais dans une période très délicate au centre de formation. Il m’a tendu la main et je ne l’ai jamais lâchée.

Jouer au PSG, c’est aussi affronter l’OM, un match à part. Comment décririez-vous cette rencontre ?

Ah ! C’est la première date qu’on coche quand le calendrier tombe. C’est forcément quelque chose de différent. J’ai eu la chance de connaître ça, que ce soit au Parc ou au Vélodrome, sur le banc des remplaçants, ou même dans les tribunes quand je n’étais pas retenu dans le groupe. On sent le stress et la pression monter durant la semaine. C’est un match tendu et électrique, qu’on attend avec impatience, en étant dans le respect de l’adversaire. Mais ça reste un match à part dans la saison.

Vous décidez de partir pour Brest. Pour quelles raisons ? Est-ce en lien avec l’arrivée des qataris ?

Avec le coach Kombouare, je ne jouais pas beaucoup. Les rares matchs que je jouais, j’étais moyen. Et j’ai senti que je n’allais pas être utilisé pour la nouvelle saison à venir. J’avais aussi des échéances importantes avec les espoirs en Equipe de France. Je ne pouvais pas refaire une année dans cette situation. J’aspirais à un peu plus de temps de jeu, pas forcément être titulaire, mais être davantage dans la rotation.

Puis Brest s’est présenté, le projet sportif était intéressant. Corentin Martins, directeur Sportif, m’avait beaucoup supervisé en équipe de France espoirs, et m’appréciait. J’ai donc décidé de partir de Paris, quitter ma vie ici et mes habitudes et relever ce défi brestois.

Quels souvenirs gardez-vous de cette expérience parisienne ? Quels sont les joueurs qui vous ont particulièrement marqué, sportivement et humainement ?

Ce ne sont que des supers souvenirs. J’ai pu signer pro dans mon club de cœur, que je soutiens depuis gamin. J’ai pu faire quelques apparitions, j’ai côtoyé des grands joueurs, ça m’a permis de comprendre tout le chemin qui me restait à parcourir pour construire une carrière. Ce sont des choses qui m’ont suivie tout au long de mon cheminement footballistique.

Le joueur qui m’a le plus marqué sportivement, c’est Néné. Techniquement, il était incroyable. Humainement, je dirais Ceara, c’est le bon coéquipier qu’on aimerait tous avoir dans son équipe.

A suivre… la suite de la carrière dans une deuxième partie.