L1 : Michel HIDALGO, Pape DIOUF – Najet RAMI rend hommage

Bonjour Najet, comment allez-vous dans cette période compliquée de confinement suite à l’épidémie de Covid-19 ?

Personnellement ça va. Cette période est compliquée pour tout le monde, mais quand on pense aux personnes décédées, celles dans les hôpitaux qui sont malades ainsi que le personnel soignant et les conditions dans lesquelles il travaille… On va éviter de se plaindre. Tant que la santé est là, le reste n’a pas d’importance.

Le monde du football a été marqué par la disparition de Michel Hidalgo et de Pape Diouf, entretenant un lien fort avec Marseille. Comment avez-vous réagi à ces deux nouvelles ?

C’est vraiment dur, surtout quand j’ai appris le décès de Pape. Personnellement, ça m’a le plus touchée et je n’ai pu contenir mes larmes tant je n’arrivais pas à y croire.

Michel Hidalgo a marqué l’histoire du football français avec la sélection nationale (Séville 1982, champion d’Europe 1984). Il a également été directeur général de 1986 à 1991. Quels souvenirs gardez-vous de ces deux périodes même si vous étiez jeune à l’époque…

Honnêtement, je n’ai pas grands souvenirs, hormis des vidéos et les articles à son sujet. Je ne suivais pas encore le foot à ce moment-là. Je suis née en 1986, et le foot a commencé réellement à m’intéresser à partir de 1993.

Hommages à Michel HidalgoSource La Provence

La mort de Michel Hidalgo a suscité la manifestation des supporters de l’OM au Vélodrome. Le football montre de belles images dans cette période de confinement, avec des cagnottes de groupes ultras pour le personnel soignant. C’est aussi le football qu’on aime ?

Oui, c’est bien que les gens soient unis dans ces circonstances. On reproche souvent pas mal de choses aux supporters. Mais dans ces moments difficiles, on s’aperçoit que tout le monde est unis et n’hésite pas à manifester sa sympathie, son amour, ses souvenirs et soutiens à travers les réseaux sociaux. On a pu voir des messages déployés à travers des banderoles un peu partout en ville. C’est vraiment beau.

Beaucoup de clubs, de groupes de supporters ultras ont organisés des cagnottes de dons pour les hôpitaux et essayent d’être solidaires. Le groupe des socios bastiais a lancé une cagnotte pour les hôpitaux en corse et a réussi à obtenir plus de 60000€. De la même manière, les entraîneurs de Ligue 1 et Ligue 2 se mobilisent pour un don collectif afin d’aider à la lutte contre cette pandémie. C’est tellement bien que tout le monde soit mobilisé pour cette même cause.

Les mots de Monique HidalgoSource coeurmarseillais

Les mots de Monique Hidalgo montrent l’impact que peut avoir le football sur un homme. C’est aussi pour ça qu’on aime le foot ?

Oui mais ça ne m’étonne pas. Je déteste cette phrase « Oui, mais ça ne reste QUE du foot ». Non clairement, ce n’est pas que du foot. On dépasse le cadre de 22 joueurs en short qui tapent dans un ballon. Le foot a un réel impact sur les hommes, et plus particulièrement quand vous passez dans certains clubs. Tout les joueurs vous diront qu’un passage à l’OM marque une carrière et que ce n’est pas QUE du foot.

Je déteste cette phrase « Oui, mais ça ne reste QUE du foot ». Non clairement, ce n’est pas que du foot. On dépasse le cadre de 22 joueurs en short qui tapent dans un ballon.

Dirigeant de l’OM de 2005 à 2010, Pape Diouf a eu parcours atypique dans le football, notamment un passé d’agent. Il est à l’origine de la venue de joueurs à l’OM. Quels sont les transferts qui vous ont marquée ?

Il y en a plein. Je retiens plus le positif, notamment les recrues comme Niang, Ribéry, Pagis, Valbuena, Beye et j’en passe. Il y a aussi eu de beaux ratés comme Samassa, Krupoviesa, Mendoza ou encore Arrache (rires)…Mais c’est comme ça. Il est difficile de ne faire aucune erreur en termes de recrutement.

Mais ce que je retiens avant tout, c’est l’arrivée du grand Eric Gerets. Quel plaisir et quel honneur d’avoir eu cet entraineur chez nous. Eric Gerets est un grand entraîneur mais surtout un grand homme. Vraiment merci PAPE de nous avoir fait venir Eric Gerets et de nous avoir fait vivre de telles émotions.

Quel bilan faites-vous de Pape Diouf à l’Olympique de Marseille ?

Son bilan à l’OM est plus que positif et est selon moi le meilleur président de l’OM. Evidemment, on a eu de grands présidents comme Marcel Leclerc, ou Bernard Tapie. Mais au temps de Tapie, j’étais jeune. Je sais tout ce qu’il a pu faire et apporter à ce club, notamment la coupe d’Europe, et je ne l’oublierai jamais. Toutefois, je ne m’intéressais pas au foot comme je pouvais m’y intéresser avec Pape Diouf.

Je me souviens bien mieux des années avec Pape Diouf à la présidence. C’est une vraie fierté de l’avoir eu à la tête de notre club et je crois qu’il a marqué une génération de supporters. Au-delà des résultats, c’est un président qui ne se cachait jamais, qui respectait l’institution, défendait les supporters et n’hésitait pas à le mettre en évidence. Quand il jugeait que les joueurs ne faisaient pas les efforts, il montait au front et pointait du doigt les personnes en question. Rappelez-vous de sa déclaration sur les nababs et les vizirs. Et puis à titre personnel, j’ai eu l’occasion de le rencontrer. C’était un homme humble, qui prenait toujours le temps de discuter. Il va nous manquer et je n’arrive toujours pas à croire qu’il nous a quitté.

Quel souvenir garderez-vous de lui ?

Il y en a beaucoup. Chacune de ses interventions étaient mythiques. Je me souviens de son soutien aux supporters lors du décès d’Imad et Lahcen dans un accident de bus de supporters (MTP) en 2008, ou encore de l’affaire Santos, et sur le plan sportif l’affaire Ribéry.

Quelque chose à rajouter ?

Beaucoup de supporters ont fait des d’hommages avec des écharpes sur les balcons avec, des chants ou encore des banderoles dans la ville et puis sur les réseaux sociaux. J’espère vite après ce confinement, que l’hommage au stade vélodrome soit à la hauteur du président et de l’homme qu’il a été pour nous. Une grande pensée à toute sa famille. On t’oubliera jamais PAPE.

JM