WEB – Entretien avec Florian, créateur de la chaîne Youtube « Deux Nuits Avec »

IMG_3411.jpgFlorian, créateur de Deux Nuits Avec, s’invite chez les sportifs de haut niveau, muni de sa caméra pour y passer deux nuits. Qu’ils soient très connus (Aymeric Laporte, Florent Piétrus ou Kentin Mahé) ou moins médiatisés comme Manon Houette (Handballeuse internationale française) ou Jean-Baptiste Alaize (Athlète Paralympique français), c’est l’occasion de partager un moment privilégié avec les sportifs et nous faire découvrir leur quotidien. C’est avec gentillesse qu’il a accepté de répondre à nos questions, afin de revenir sur son parcours, ses inspirations et son programme original.

Bonjour Florian, expliquez-nous un peu qui vous êtes, doù vous-venez ? Comment est né lintérêt et la pratique du sport ?

J’ai 23 ans, je viens de région parisienne, d’Achères dans les Yvelines (78). Depuis que je me souvienne, j’ai toujours pratiqué du sport. Ma mère m’a mis à la gymnastique pour enfants dès l’âge de 3 ans pour que je me défoule. S’en est suivie la pratique de la natation, du judo, du football, de l’équitation (7 ans), de l’athlétisme (8 ans)…Même si je ne fais plus de sport en club, je tape le ballon au Futsal ou aux terrains dans les quartiers. Je ne peux m’imaginer une vie sans me dépenser. Et je suis, évidemment, un grand consommateur de Sports à la télévision.

Comment avez-vous eu lidée de ce concept un peu fou de cette chaîne YOUTUBE « Deux Nuits Avec » ? Vous êtes-vous inspiré d’émissions hors sport pour faire ton émission ? En particulier, jai en tête des émissions comme « Nus & culottés » ou encore « J’irai dormir chez vous » dAntoine de Maximy sur France 5 ?

Je ne peux pas dater l’idée de ce concept. J’ai dû le mûrir avec les années mais j’ai toujours eu une envie semblable à ce concept. Même lorsque je tenais mon site internet www.lathlete.fr, j’ai toujours traité le sport avec plus de profondeur selon des angles géopolitiques, historiques etc. Je me suis en effet fortement inspiré de « J’irai dormir chez vous », émission que j’aime beaucoup, ainsi que d’ « Intérieur Sport », La Mecque du reportage sportif. A une moindre échelle et plus modestement, j’ai essayé de mélanger les deux concepts.

 

 

Romain Molina nous disait « Je ne suis pas journaliste, je fais du journalisme. La distinction me semble importante, surtout aujourd’hui » Êtes-vous daccord avec ça ? Avez-vous ce sentiment de faire du journalisme ?

Ah, ce grand Romain Molina. C’est un exemple pour moi au niveau journalistique : il ne cherche pas à gagner des millions et il ne se compromet avec personne. Me concernant, il y a une ambivalence. J’ai fait une école de journalisme et je tiens à préparer mes épisodes avec une approche la plus journalistique possible. Même si je propose un divertissement, j’essaye de me comporter comme un journaliste quand je réalise les entretiens un peu plus longs au cours de l’épisode. En revanche, je me questionne constamment concernant deux points : Je ne peux pas montrer des séquences compromettantes pour le sportif (j’en n’ai quasiment jamais) car ce n’est pas le but du concept et plus personne ne m’accueillerait ; et je deviens assez proche des sportifs. Ces deux faits remettent en question le métier de journaliste mais j’estime au final garder une ligne journalistique. Alors oui, peut-être qu’au final je ne suis pas journaliste mais je fais tout de même du journalisme. Une nouvelle forme de journalisme.

 

 

Je crois savoir que vous étiez en école de journalisme école que vous avez arrêtée ? Pour quelles raisons ?

J’ai un DUT de journalisme (2 ans). Je n’ai pas souhaité continuer en licence professionnelle car il fallait se spécialiser et cela ne m’intéressait pas. Je souhaitais vraiment travailler.

Vos émissions vous rapportent-elles un peu dargent ? Parvenez-vous à en vivre et sinon, faites-vous ?

Cela ne me rapporte quasiment rien. Dans tous les cas, j’ai décidé les 3 premières années de bosser à côté pour pouvoir me payer le matériel et les déplacements et développer tranquillement le concept. Je fais de l’intérim (manutention, hôte d’accueil) et des piges pour une agence de presse.

 

 

Avez-vous déposé le concept pour vous protéger dun éventuel plagiat ?

Oui.

Pourquoi avoir choisi le format vidéo ? Est-ce que parallèlement vous travaillez sur dautres formats ? Dautres projets ?

J’aimais beaucoup écrire sur mon site mais force est de constater que la vidéo fonctionne 1000 fois mieux. Et j’ai toujours été attiré par le format vidéo. On peut être beaucoup plus créatif, changer les formats etc. Pour l’instant, je ne me concentre uniquement sur ce concept qui me prend déjà tout mon temps.

Combien de personnes participent à la réalisation de l’émission ?

On est deux. Je prépare les émissions seul, je les réalise et je les monte seul. J’ai, en revanche, un ami, Clément, qui s’occupe de la partie graphisme, les visuels et l’animation sur les jingles et le Pyjama Quiz.

Combien de temps nécessite une émission entre la prise de contact avec le sportif (les clubs ou agents), et la diffusion de l’émission ?

Il faut savoir que la prise de contact ne débouche pas immédiatement sur un épisode. Cela prend plusieurs mois. En revanche, quand une date est fixée, il se passe entre 2 et 3 semaines : cela comprend la préparation de l’émission, le tournage, le montage et la mise en ligne.

 

Quel sportif a été le premier à accepter l’émission ? Quels souvenirs en gardez-vous ?

Kentin Mahé, handballeur international en équipe de France, m’a permis de me lancer. Et je ne le remercierai jamais assez. C’était fantastique. Il m’a accueilli chez lui à Flensburg et était venu me chercher en voiture à l’aéroport de… Hambourg ! Quand je suis arrivé, sa copine et lui m’avaient préparé mon coin lit avec une décoration « Willkommen Florian ». Ça m’a beaucoup touché, je me suis senti tout de suite à l’aise. Kentin a vraiment joué le jeu et il est extraordinaire. Je ne pouvais pas mieux commencer.

Quel est le pourcentage de refus que vous essuyez ? Quelles sont les raisons invoquées le plus généralement ?

Un pourcentage élevé je pense puisque j’essaye avec énormément de sportifs. Lorsque je passe par les clubs ou les agents, beaucoup ne prennent pas vraiment le temps de regarder le concept et n’en parlent même pas aux joueurs. Certains ne souhaitent pas montrer leur vie privée, ce que je comprends tout à fait. D’autres refusent à cause d’une mauvaise situation sportive et je le comprends aussi. Il faut s’arranger !

Si j’étais un joueur extrêmement connu, comment me convaincriez-vous de participer à l’émission ? Comment se crée le contact et quel serait votre discours (en gros, lidée est que vous me fassiez votre argumentaire de vente (rires) ?

J’essayerais de te contacter directement ou de contacter ton entourage proche. Je t’expliquerais honnêtement le but du concept et je t’enverrais des liens d’épisodes pour que tu puisses te faire ta propre idée. Enfin, je t’expliquerais pourquoi c’est super de faire un épisode pour ta communication et ton image.

Les participants ont-ils un droit de regard sur ce que vous diffusez ? Vous interdisez-vous de diffuser certaines scènes, et si oui, pour quelles raisons ?

Je m’interdis de diffuser certaines scènes si cela peut discréditer le sportif. L’idée est vraiment de faire découvrir sa vie, son univers, ses passions et changer l’image très négative des sportifs (à savoir qu’ils sont cons et que ce sont tous les mêmes) : je ne vais pas aller à l’encontre de mes principes. En revanche, ils n’ont pas un droit de regard sur la diffusion. Je leur montre, si j’ai le temps, avant de diffuser parce que d’une part ça me fait plaisir, ils sont les premiers concernés et d’une autre part ils peuvent me dire si je ne raconte par de bêtises sur leur parcours. Mais ils n’ont pas le droit de changer quoique ce soit : c’est une relation de confiance et ils me font confiance pour le montage et la diffusion. Je ne fais pas valider l’épisode par les clubs ou agents. Hors de question !

Vous avez la particularité de faire des émissions très diverses avec Aymeric Laporte, Florent Piétrus ou Kentin Mahé mais aussi avec des sportifs moins connus, dans des sports moins médiatisés comme le Volley Ball ou le Canöe. Les sportifs de haut niveau ont-ils des points communs ?

Ce sont des tueurs. Des champions. Des compétiteurs. Cela se ressent quand je les affronte sur des défis ou très souvent aux jeux vidéos. Je n’ai quasiment jamais gagné : pour eux, c’est hors de question de perdre ne serait-ce qu’une partie. C’est impressionnant !

Quelles sont les grandes différences que vous avez observées par ailleurs ?

Comme dans tous domaines, ce sont des êtres humains et ils sont tous différents.

Restez-vous toujours en contact avec les invités ?

Je suis en contact avec tous les sportifs qui m’ont accueilli. Avec certains, j’échange très régulièrement, avec d’autres un peu moins. Mais le contact reste très bon avec tout le monde !

2 Nuits Avec Nicolas BENEZET, Footballeur Guingamp
2 Nuits Avec Nicolas BENEZET, Footballeur Guingamp – Source [2]

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite ?

De continuer sur ma lancée, avec sérieux et rigueur. D’attirer de gros noms mais également de faire découvrir des sportifs moins connus. Et de la réussite. Merci pour l’entretien.

Merci à Florian pour sa disponibilité et nous lui souhaitons bonne continuation dans la suite de ses projets. N’hésitez pas à le suivre sur twitter, ainsi que sur sa page Youtube.

Sources

[1] – Compte Facebook 2 Nuits Avec

[2] – Site Ouest France