WEB – Entretien avec Romain MOLINA (2/2)

Après une première partie orientée sport et découverte du sport, suite et fin de l’entretien avec Romain MOLINA consacrée au journalisme, à ses différentes activités et aux dangers du métier.

Quels sont vos débuts dans le métier ? Si vous deviez retenir une anecdote, quelle serait-elle ?

J’ai débuté pour Basket-News/Maxi Basket, hebdo et mensuel de basket. En stage, un mois alors que je n’avais pas encore 20 ans. La meilleure école encore putain. J’étais en STAPS, on devait faire un stage et j’ai demandé à faire ça. J’avais rencontré Fabien Friconnet, le rédacteur en chef. Il est aujourd’hui à l’Yonne Républicaine je crois. C’est mon modèle dans ce milieu. Si je dois retenir une personne, c’est Fabien. C’est un GENIE ! Il a une écriture incroyable, une intelligence, une remise en perspective, un cynisme, un talent… Pour moi, c’est l’un des tous meilleurs en France. Puis, il me pardonnera, mais il est complètement barré. Une partie des locaux de Basket-News à l’époque, c’était à la « Muette », près des Quais de Saône, dans le sous-sol d’une maison. Il y avait quelques appareils de muscu à côté et pas assez de bureaux pour tout le monde quand chacun venait le mardi, jour du bouclage et du chemin de fer du prochain. Fabien avait un fonctionnement permettant l’épanouissement de chacun, très libre. A 11h11, je me souviens que parfois, il montait sur sa table et il disait : « Il est 11h11. » Puis, il se rasseyait. Il t’interrompait pour te dire : « Dans trente minutes, je mange. J’ai faim. » Et c’est tout. Un génie putain, un génie.

Je le remercie tellement pour la confiance, comme celle de Pascal Legendre pour m’avoir laissé faire la une de Maxi-Basket autour du destin des trois géants, Mahinmi, Ajinca, Petro. Il y avait déjà Yann Casseville à l’époque, qui suit les traces et qui a créé aujourd’hui « Basket Le Mag ». Antoine Lessard aussi. J’ai énormément d’admiration pour eux, de continuer à se battre pour leur passion, leur amour, leurs idées. Ce sont les exemples de notre métier. C’est également ce que je disais auparavant : ce sont de belles personnes. C’est la base de toute chose.

Comment définiriez-vous le métier de journalisme ?

Je vais faire un comparatif avec une citation d’Eduardo Galeano : « A quoi sert l’utopie ? A cela : elle sert à avancer. » Remplace l’utopie par la vérité. Tu marcheras derrière elle, tu la verras à l’horizon, mais tu ne l’attraperas sans doute jamais. Sauf qu’elle te fait avancer, elle doit faire avancer le journalisme. Sur le chemin, tu verras passer un ensemble de valeurs différentes selon chacun de nous (intégrité, morale) et également un contrat, qui nous dépasse tous.

Galeano

Faire du journalisme, c’est s’incliner devant l’honnêteté. Celle entre nous et notre conscience, celle concernant les lecteurs/auditeurs, mais aussi envers les protagonistes du sujet en question. Le journalisme dépasse le journaliste. C’est ce qu’on oublie souvent. C’est un peu comme le football de haut niveau, pris en otage par des intérêts le dépassant. Le journalisme est aussi pris en otage, par une multitude de choses, de la vanité à la politique. A mon modeste niveau, je me bats contre tout ça. Je ne suis pas forcément journaliste, mais je fais du journalisme. La nuance me parait importante, surtout aujourd’hui. On est journaliste, mais on ne fait pas du journalisme bien souvent.

Je ne suis pas forcément journaliste, mais je fais du journalisme. La nuance me parait importante, surtout aujourd’hui.

Vous avez la particularité d’avoir travaillé en Ecosse, en Espagne, en France. Votre regard sur le métier est-il le même ? Existe-t-il des différences culturelles ?

J’ai vécu, mais je n’ai pas forcément travaillé pour des médias étrangers, hormis CNN un peu. Donc je vais parler de ce que je sais : une enquête sur CNN, c’est une exigence folle, une armée d’avocats pour se blinder et tout vérifier. Rien n’était laissé au hasard, ils ont tout vérifié. Après, je ne vais pas m’aventurer à des comparaisons hasardeuses car je ne maîtrise pas assez ces éléments. Seul point : vive la rubrique football du Guardian !

Vous avez créé le site Hat-Trick, spécialisé sur le football britannique. Comment est né un tel projet ?

Je tenais Kick-Off, blog sur le football britannique pour le site L’Equipe.fr. Il y avait un certain succès, et je me suis dit qu’il fallait aller plus loin. C’était autant par passion que par l’envie de créer. J’ai ce besoin, j’aime bâtir un projet, diriger la chose. Au basket, j’ai toujours été capitaine globalement, et même si je ne l’étais pas officiellement en Ecosse ou Espagne, je l’étais bien souvent sur le terrain et en dehors. Donc là, c’est pareil. Adrien, Alexandre, Elise, Loïs, PA, Manny, Alexis, Hassen et tous les autres, c’était une super aventure Hat-Trick. On a vraiment donné tout ce qu’on pouvait, avec une variété de sujets (par la forme, le fond) et un contenu ultra soigné. Je pense qu’il faut mettre les mains dans le cambouis, se confronter à la réalité pour apprendre. Comment faire quand tu pars de rien ? N’est-ce pas aussi une superbe école ?

Pourquoi avoir fait le choix de devenir journaliste freelance ? Quels sont les avantages / inconvénients ?

Pourquoi ? Car j’ai sale caractère. Enfin sale caractère…Disons que je suis intolérant, et je pense d’ailleurs que c’est une preuve d’intelligence. Je m’explique. Quand on entend intolérance, on pense souvent à une question raciale (ce qui est déjà stupide en soi, il n’y a qu’une race humaine, donc ça sous-entendrait que j’ai un souci avec les canidés, bovins ou autres, ce qui n’est pas le cas, hormis ces putains d’oiseaux ; j’ai été attaqué par des corbeaux en courant une fois, depuis je me méfie) ou physique. Mon intolérance n’a rien à voir avec ça, elle est morale.

C’est-à-dire ?

J’ai du mal avec les gens sans éthique, sans moralité, sans humanité. Je n’y arrive pas. Pour moi, ils souillent la chance qu’ils ont de pouvoir être, penser ou simplement vivre. Je n’ai strictement aucun respect pour celui se comportant ainsi. J’ai des copains ayant fait de la prison, ayant fait plein de choses répréhensibles, mais ils ont un code de moralité, aussi bizarre que ça puisse paraître.

Et dans le journalisme ?

Dans le journalisme, officiellement certains ne font rien de répréhensible, mais ils n’ont aucun code de moralité, pas une once.  Comment vais-je écouter Sébastien Tarrago par exemple ? Comment vais-je écouter un mec pareil, un mec capable de déclencher une bagarre dans une maison vide pour reprendre l’expression de Sir Alex Ferguson ? Désolé, je ne peux pas, c’est plus fort que moi, j’ai un problème avec ce genre d’autorité, dictatoriale et surtout illégitime. J’ai aussi du mal avec les gens superficiels et ceux pensant inventer le monde, ou encore ceux voulant « enculer tout le monde ». Si tu veux te battre, l’armée recrute, la légion aussi sans doute, donc vas-y !

Certains n’ont aucun code de moralité. Comment vais-je écouter Sébastien Tarrago par exemple ? Comment vais-je écouter un mec pareil ?

Bref, mon indépendance est un choix voulu, pas uniquement pour l’indépendance, mais aussi pour mes idéaux. Je suis ainsi : un esprit libre. J’aime créer, faire ce que j’ai envie, être heureux. Pour être heureux, j’ai besoin de m’accomplir. Et aux dernières nouvelles, je suis le mieux placé pour savoir ce qui m’épanouit. Donc l’indépendance, la création, la rencontre, le partage, la liberté, le basket, l’Andalousie, l’Ecosse, un dîner à Malaga, une balade à Cadiz, des passes décisives dans le championnat gibraltarien, parler, me lever quand je veux, me coucher quand je veux, ne pas être prisonnier de quiconque. Peut-être que le prix à payer est ma précarité, oui. Et bien soit. Je paye double même.

Justement, vous en parlez… Le journalisme est-il un métier précaire ?

Oui, très précaire. Les écarts s’agrandissent de plus en plus. Ce n’est pas un hasard si beaucoup souhaitent faire de la télé, notamment à L’Equipe, vu le prix des piges, qui peut atteindre des 600 euros de l’heure facilement selon le chroniqueur et l’émission (et encore, je suis light là, mais je parle de ce que je sais, pour en avoir discuté avec les principaux intéressés. Quand tu débutes ou que tu n’es pas trop connu, le tarif est évidemment divisé par trois ou quatre).

Vous l’évoquiez tout à l’heure, votre collaboration avec CNN ou encore France Football. Comment ces différentes opportunités se sont présentées ? S’il fallait retenir deux/trois souvenirs, quels seraient ils ?

Concernant France Football, c’est par le biais de Philippe Auclair, un bon copain, qui m’a dit de voir avec Thierry Marchand, à l’époque (et j’imagine encore) responsable du football étranger à France Football. J’avais publié un sujet intitulé « Bons baisers d’Irak » avec Claude Gnakpa qui avait joué là-bas, puis d’autres papiers, notamment sur Steven Fletcher, le référendum écossais et son impact footballistique, Unai Emery, Niall Burdon…

Pour CNN, c’est par intermédiaire de John Sinnott, responsable du bureau sports à Londres, autour d’une large enquête concernant Chancel Mbemba et un réseau entre la Belgique et le Congo. J’ai également réalisé une enquête pour le New York Times autour d’un club lituanien, Stumbras, avec Tariq Panja. Globalement, je n’écris pas vraiment d’articles, c’est vraiment très rare désormais, peut-être un ou deux par an. Le meilleur souvent, indubitablement, c’est l’enquête sur CNN

Nathalie IANNETTA évoquait avec nous le problème de la télé et le fait que « beaucoup aujourd’hui font de la télé, travaillent pour soigner leur propre image. Ils ont oublié que le cœur même de ce métier, c’est de parler et de mettre en valeur les autres. » Partagez-vous son sentiment ?

Bien sûr, mais je rajouterai aussi l’argent. C’est là que tu gagnes le plus dans la profession, et c’est une donnée non négligeable, en plus de son image. Pour te donner une anecdote, j’ai déjà entendu très sérieusement des journalistes vouloir passer à la télé car « ça les aide à baiser plus de meufs » (véridique).

J’ai déjà entendu très sérieusement des journalistes vouloir passer à la télé car « ça les aide à baiser plus de meufs »

Le monde de l’information et du journalisme est-il violent ?

Je ne dirais pas violent, je dirais sournois. C’est souvent dans le dos, dans le non-dit… Mais dans un sens, il y a aussi une certaine violence vu la précarité du métier et les réactions qu’un travail peut engendrer, notamment sur les réseaux sociaux où tu as l’impression d’être la dernière des crevures en ce bas monde en écoutant certains (rires). Il y a aussi une certaine violence vis-à-vis des principes et idéaux qu’on peut avoir, particulièrement avec la censure réalisée ici et là, les papiers retouchés sans le dire et le rythme dingue auquel sont soumis divers journalistes. L’information est violente en ce sens car son rythme peut te rendre zinzin. C’est la raison pour laquelle je me fiche de l’actualité, et que j’ai toujours voulu être indépendant et loin de ce barnum : c’était le meilleur moyen pour moi d’être en bonne santé, morale et physique.

Quelles sont, à votre sens, les qualités principales pour un journaliste et les grandes règles sur lesquelles on ne peut transiger ?

Il faut être soi-même et ne pas devenir une caricature de soi-même ou jouer un rôle pour avoir un poste, de la popularité ou que sais-je encore. Se comporter comme un bel être humain aussi et surtout.

Sur I>Télé, vous êtes intervenu pour évoquer Unaï Emery, coach du PSG dont vous avez consacré l’écriture d’un livre (objet de la seconde partie de l’entretien). On vous a senti particulièrement agacé. Pour quelles raisons ? Qu’est ce qui vous a gêné ?

Je t’avoue que la question est assez… On m’a invité à l’arrache, on me prévient au dernier moment. J’ai dû aller sur Malaga chez une connaissance car mon pc n’avait pas de micro (on faisait par Skype), c’était rempli d’embouteillages en plus. J’arrive, j’attends, j’attends, j’ai le retour plateau où j’entends qu’une des chroniqueuses, Francesca, ne savait pas qui avait joué à gauche pour le PSG en attaque contre le Barça. Déjà là tu te dis « Mais attends, ils vont parler d’un match qu’ils n’ont pas vu ? »

J’entends qu’une des chroniqueuses, Francesca, ne savait pas qui avait joué à gauche pour le PSG en attaque contre le Barça. Déjà là tu te dis « Mais attends, ils vont parler d’un match qu’ils n’ont pas vu

Je savais que beaucoup le faisaient, mais sur le coup, tu tiltes un peu. Bref, j’attends une demi-heure, on m’annonce, on me pose une question, je réponds et on me coupe la parole direct, au bout de trente secondes. Mais le pire, c’est que les deux jours suivants, Pascal Praud m’a appelé plusieurs fois pour essayer de me faire retirer mes tweets & co, du genre : « Je vous inviterai la semaine prochaine ! ». Mais qu’est-ce que j’en ai à foutre d’une invitation ? C’est juste une question de respect : Tu invites quelqu’un, tu ne le laisses pas au milieu du zoo. Et cette émission, pour avoir le retour plateau, c’est un zoo en pagaille où on se fiche littéralement de toi. Ben désolé, mais je préfère répondre à Soccer Populaire…

Que pensez-vous du niveau du journalisme actuel ?

Il manque considérablement de personnalité, d’exigence, d’authenticité et il devient de plus en plus un outil de communication et d’image. Regardez les « modèles » prônés par les gros médias, vous avez tout compris. Cela dit, il y a encore plein de bonnes personnes, et je vais regarder ce côté-là : voir la scène indépendante web autour du Foot en France : Les cahiers, LO, Footballski & tous les autres, notamment Horsjeu et ses académiciens enivrés, la rubrique sport du journal Le Temps, les livres de Pascal Scimé en Belgique (Trajectoires), tout ce que fait Mansour Loum autour du football africain…

Quels sont les pièges à éviter dans ce métier ?

Il faut éviter de devenir une caricature de soi-même, penser à son image/popularité avant son intégrité, prendre les gens pour des cons, ne plus avoir le temps de penser, respirer et travailler en amont ces sujets, notamment par la lecture & la recherche de témoins connaissant vraiment les sujets. Et, surtout, penser qu’on sait tout… Le meilleur conseil que je peux donner, c’est toujours de se rappeler qu’on ne sait rien avant d’entamer un sujet. C’est la meilleure manière d’apprendre.

Les réseaux sociaux n’ont-ils pas une part trop importante dans la profession de certains de vos confrères ?

Mes confrères… Je ne me considère pas vraiment journaliste, et je n’ai aucun sentiment confraternel. On me le reproche souvent, mais c’est ainsi, donc je ne vais pas faire genre. A la rigueur, mes confrères sont les personnes comme Yann Casseville, fondateur de Basket Le Mag, ou Pierre Vuillemot, le gérant de Footballski. Mais pour répondre à la question, bien sûr que oui. Suffit de savoir que des patrons de rédac comme Cyril Linette sont à fond sur le nombre de followers, de RT & co, donc forcément, ça influe le comportement de certains. Tu en as même qui se font passer pour des gens très passionnés alors qu’ils ne pensent qu’à être suivi par le plus grand nombre, voir leur trogne à la télé et encaisser des gros chèques. C’est une passion comme une autre tu me diras.

Cela dit, il y a encore plein de bonnes personnes, et je vais regarder ce côté-là : Les cahiers, LO, Footballski, Horsjeu et ses académiciens enivrés, la rubrique sport du journal Le Temps, les livres de Pascal Scimé en Belgique, tout ce que fait Mansour Loum sur le foot africain

En 2016, vous lancez votre chaîne Youtube. Qu’est ce qui a motivé ce choix ?

Beaucoup de personnes ont du mal avec la lecture, et je peux le comprendre. Mon idée est de proposer un contenu de diverses formes. Et puis, plusieurs choses : je n’ai pas le temps d’écrire/tenir un blog vu tout ce que je me farcis pour mes livres/recherches. Ensuite, j’aime bien le format vidéo car je n’ai pas de contrainte ; je fais ce que je veux, je dis ce que j’ai envie et j’aime bien improviser. Il faut bien imaginer que dans mes vidéos, il n’y a rien de préparé. J’aime l’exercice sans filet ; ce n’est que moi et ma mémoire, je n’ai pas de prompteur ou un texte à réciter. C’est du live, du brut de décoffrage, ce n’est pas monté, c’est assez vilain et presque un peu punk. Tout le monde fait gaffe à son image, au temps de parole, à plein de choses, et moi, je m’en fiche complètement. Je fais ces vidéos car j’aime partager, et aussi car c’est mon outil de travail/expression.

Comment s’accommoder de ces nouvelles technologies ?

Je ne sais pas me servir de Paint, ni d’un portable tactile, donc je doute d’être l’homme idoine pour répondre à cette question… (rires)

Internet et Youtube sont-ils des alternatives aux grands médias professionnels ?

Bien plus que des alternatives, ne serait-ce que pour une simple raison : Roustan TV, la seule, elle est disponible uniquement sur Internet ! Pour le reste, tout le monde peut voir quand il veut chaque vidéo, article ou podcast, donc c’est magnifique. C’est durable Internet, et dans mon cas, c’est ce qui m’a permis de créer et avancer.

Vous aviez comme projet de sortir un livre autour de Zidane. Où en est-il ?

Le livre n’est jamais sorti et le projet est en stand-by. C’était vraiment impossible d’avoir le degré de profondeur que je souhaitais. Tu comprends, je ne suis pas « média partenaire » du Real Madrid. Voilà un des gros soucis actuels, et le récent communiqué du PSG est terrible à ce sujet. « Face à la désinformation orchestrée par L’Equipe, et son acharnement à tenter de nuire à son image, le Paris Saint-Germain, club le plus populaire et le plus titré de France, réaffirme sa volonté d’avancer et de dialoguer uniquement avec les interlocuteurs de bonne foi. » Je passe sur le sujet L’Equipe – PSG, mais je regarde les derniers mots. C’est quoi des interlocuteurs de bonne foi ? Je pose juste la question, je ne juge pas, mais ça me dit une chose : en Premier League, ce sont les médias étrangers diffusant le championnat qui ont le droit chaque semaine à des interviews de dix minutes montre en main, les journalistes attendent leur tour, c’est industrialisé comme pas possible…

C’est un modèle particulier…Est-ce souhaitable ?

Oui, est-ce vraiment ce modèle qu’on souhaite ? Quelle est la place pour les petits médias & les indépendants ? Après, concernant le PSG, ça peut être simplement des gens faisant leur boulot honnêtement ces fameux « interlocuteurs de bonne foi ». Je n’ai jamais eu de souci à ce sujet, notamment pour mon livre sur Cavani, mais j’aurais juste aimé savoir ce qu’ils entendaient par là. Parfois, c’est bien aussi de dévérouiller la comm, de sortir de sa tour d’ivoire. La belle émission de Bruno Salomon, Tribune PSG, ne pourrait-elle pas avoir plus d’invités du club par exemple ? Culture PSG, ne pourraient-ils pas avoir des interviews au cours de l’année également ?

La mano Negra
La Mano Negra – Source Twitter

En novembre 2018 est sorti La Mano Negra, ouvrage dans lequel vous revenez sur le milieu du football, la politique, la géopolitique, le blanchiment et la corruption… 

Entre autres, oui. C’est un aboutissement pour moi, j’en suis très fier, sur le fond et sur la forme. C’est dur de parler de son travail, je pense que les diverses chroniques/critiques sorties sur le livre sont bien plus éloquentes et intéressantes.

Télé, papiers, internet et vidéo, quel média permet le mieux de vous exprimer ?

Mes livres, sans aucun souci, car c’est là où tu vas au fond des choses.

Enfin, une dernière question. Vous avez la particularité d’être joueur de basket semi-pro et international gibraltarien Cette activité change-t-elle votre manière d’exercer votre profession ?

Je suis basketteur semi-pro, oui, mais pas international, du moins plus pour le moment. C’est compliqué : J’ai trois entraînements par semaine environ, sans compter les séances en salle, les matchs le week-end & divers entraînements en solo. C’est l’amour de ma vie le basket, à moins que ce ne soit l’écriture, mais chance à moi, aucun des deux n’est jaloux. Je pense que ça m’aide, oui, car j’ai peut-être plus de compréhension d’une activité sportive et de ce que peut ressentir un joueur, mais après, c’est surtout pour moi que je joue et que je continuerai à le faire, en espérant arriver où je veux aller.

Nous tenons à remercier chaleureusement Romain MOLINA pour sa participation, sa patience et sa grande disponibilité et lui souhaitons bonne chance pour la suite de ses différents projets, que vous pourrez suivre sur @twitter.com/Romain_Molina.

JM