
Rarement l’affiche n’avait été aussi alléchante sportivement entre l’OM et le PSG. En effet, les marseillais débarquaient en leader au Parc, déjà une surprise en-soi, mais en plus avec 4 points d’avance sur son grand rival parisien et favori du championnat. Autant dire que la pression était énorme sur les épaules des hommes de Laurent Blanc qui n’avaient plus le droit à l’erreur. Pour ce match que toute la France du foot attend avec impatience, j’avais décidé d’arriver assez tôt au stade.
J’apprécie « sentir » l’atmosphère des grands matchs dans les tribunes à l’échauffement. Les 450 marseillais font un peu de bruit mais comme prévu, le Parc est surchauffé et calme rapidement les ardeurs des fans marseillais. Sans provocation, aucune, le parcage de Nicosie m’a plus impressionné. A l’entrée des joueurs du PSG et de l’OM, le public oscille entre applaudissements et sifflets et on comprend assez vite que ce n’est pas un match comme un autre. Les marseillais se présentent sur la pelouse avec la composition annoncée par Bielsa en conférence de presse. Côté parisiens, première surprise : Annoncé forfait jusqu’à vendredi puis finalement titulaire par certains médias, Zlatan débute la rencontre sur le banc. Lavezzi se retrouve ainsi titulaire. Laurent Blanc a-t-il voulu envoyer un signal fort à ses joueurs et confirmer sa position à travers ce choix courageux ?
Les 22 acteurs entrent enfin sur la pelouse dans une enceinte chauffée à Blanc. Mais le Parc va déchanter, gelé par le début de rencontre, 100% marseillais. En effet, fidèles à la philosophie du coach argentin, les olympiens jouent haut, et étouffent le milieu de terrain par un gros pressing. On joue depuis à peine 5 minutes, et Gignac voit sa tête heurter le poteau.
A la reprise d’un bon centre de Mendy, Alessandrini fait passer un frisson à la défense parisienne, mais sa reprise frôle le poteau de Sirigu. Après 25 minutes totalement marseillaises, le PSG va peu à peu retrouver ses esprits et prendre le contrôle du match. Il faudra attendre la 22ème minute pour voir la première occasion parisienne, duel remporté par Mandanda face à Pastore suite à un cafouillage sur corner. Le PSG domine mais sans se montrer véritablement dangereux. L’OM se contente alors de défendre et de contrer. Mais c’est toujours risqué de laisser la maîtrise du match au PSG. Et suite à une belle ouverture de Silva, une accélération et un bel une deux Cavani-Lavezzi, ce dernier prend de vitesse la défense marseillaise et centre pour Lucas. Mendy est le premier sur le ballon, mais son dégagement est contré par Lucas, qui délivre le Parc. Ce sera le score à la mi-temps, plutôt sévère pour les marseillais tant ils ont eu l’opportunité d’ouvrir le score.
La deuxième mi-temps sera très différente. Des tribunes, le PSG donne l’impression d’être dans le contrôle, d’avoir une maîtrise totale. Mais en refusant de plier le match, les Parisiens se mettent inutilement en danger, à l’image de la passe ratée de Sirigu sur Gignac. Au milieu, Verratti est devenu le patron et est impressionnant, auteur du geste de la première mi-temps et cette défense sur Gignac.
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Lucas par ses feintes et ses accélérations enflamme le Parc. Il est aussi à noter le très bon match d’Aurier. Du côté marseillais, on ne sait pas s’ils sont en souffrance physique ou s’ils ont abdiqué, mais les coéquipiers de Gignac semblent totalement impuissants. A la 65ème minute, Ibra fait enfin son retour après plus de deux mois d’absence, sous une immense clameur, remplaçant Lavezzi encore hors de forme malgré sa passe décisive. Cabaye succède à Verratti, touché aux adducteus. L’italien est incontestablement l’homme du match selon moi, et le joueur qui a réussi à le plus se sortir de l’étreinte marseillaise du début de match.
Malgré une deuxième mi-temps moins intense, les marseillais sont encore dans le match à 20 minutes de la fin du match. L’OM pousse, enchaîne les corners, bien tirés par Payet. On joue la 80ème minute quand Imbula percute Cabaye, qui se tord de douleur. Turpin, fidèle à la logique arbitrale française de prendre des décisions incompréhensible, sort le rouge direct et met ainsi un terme aux espoirs marseillais. La suite ne sera qu’anecdotique. Après un bon décalage de Zlatan, Aurier délivre un superbe centre pour Cavani qui comme la saison passée, marque le 2ème but de la tête. Cavani encore très moyen est à l’origine du premier but et à la conclusion du second. Dans cette fin de match, L’OM évite la correctionnelle grâce à la maladresse des parisiens et à l’excès d’individualisme d’Ibra. Le match se termine sur le score de 2/0 dans un parc ravi. Le PSG confirme ainsi qu’en dépit d’un démarrage tardif, il reste le grand patron de la ligue 1. L’OM garde un point d’avance sur l’adversaire du soir et sa place de leader après 13 journées, une position presque inimaginable en début de saison.
J’aimerais rendre hommage à Laurent Blanc. Souvent décrié, son cas divise, et il est assez difficile d’être juste à son encontre. Je ne suis pas un « fan » de l’ancien sélectionneur tricolore mais avec tranquillité entre les blessures (et la perte du taulier Zlatan) et les méformes post coupe du monde, Blanc a renversé une situation délicate. Souvenons-nous dans quelle situation était le PSG il y a mois. Malgré un début d’exercice médiocre, le PSG est toujours invaincu, n’a plus qu’un point de retard sur le leader qui imprègne pourtant un rythme de champion et est déjà qualifié en 8ème et pour l’instant leader de son groupe. De même, basculer David Luiz au milieu et associer Marquinhos à Silva s’avéraient des choix plutôt logiques. Mais blanc a été fidèle à ses principes, avec succès. Comme à son habitude, il a fait entrer Cabaye, au fond du trou après son match contre Lorient, et l’international est à créditer de 25 bonnes minutes. La bonne performance d’Aurier hier est à souligner. Enfin, le « bluff » autour de la titularisation de Zlatan est tactiquement bien joué.
Concernant l’OM, cette prestation témoigne comme à Lyon, des limites marseillaises. L’OM joue avec courage et a une vraie philosophie de jeu, portée par l’attaque et un milieu très physique qui instaure un pressing étouffant. Collectivement, le jeu est très cohérent mais l’équipe de Bielsa se retrouve en danger, si elle n’arrive pas à concrétiser ses temps forts. Individuellement, l’argentin ne peut réaliser des miracles et transformer des joueurs comme Mendy ou Lemina. Thauvin ou Payet sont incapables de faire preuve de continuité et l’écart individuel apparaît trop grand avec le Paris-Saint-Germain, très loin de son niveau contre le Barcelone en Ligue des Champions. Sans coupe d’Europe, l’OM peut-il rêver de titiller le PSG pour le titre sur le long terme ? On peut l’imaginer. Mais la philosophie de jeu de Bielsa, louable certes, met à contribution le physique des joueurs. Comment expliquer qu’après 13 journées sans coupe d’Europe, les joueurs soient cuits après 55 minutes ? La réussite de l’OM dépendra de ce facteur physique et d’un turnover, que pour l’instant Bielsa se refuse de pratiquer. Toujours est-il que la ligue 1 peut se réjouir d’avoir un beau concurrent au PSG
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