
Le Paris Saint-Germain est un club clivant, passionnant, déconcertant qui est difficile d’aborder sans déchaîner les foules. Mais c’est un club qui fait parler, occupe l’espace car il est, avec l’Olympique de Marseille, le club le plus rémunérateur pour les médias.
Une saison 2013/2014 surestimée
A la fin de la saison 2013-2014, beaucoup d’observateurs faisaient une analyse élogieuse de la saison des Rouge et Bleu et mettaient en exergue la qualité de jeu du clan parisien. J’ai souvent émis des réserves sur cette vision et j’ai toujours considéré la saison parisienne comme le minimum à accomplir eu égard à l’effectif qui compose le club de la capitale. C’était sans rappeler que Laurent Blanc a bénéficié de la construction de Carlo Ancelotti et de son staff, et oublier les difficultés du Gardois dès que le niveau est monté d’un cran (cf. Monaco en Ligue 1 et 1/4 de finale retour contre Chelsea en ligue des champions).
Depuis le match aller Bayer Leverkusen/PSG, les Parisiens développent un jeu d’une qualité moyenne. Il s’agit d’un constat. Jeu tourné sur la possession de balle, pas de plan B tactique, compositions parfois déconcertantes. Le jeu du PSG 2014/2015 est dans la lignée de l’exercice précédent. D’un point de vue comptable, les coéquipiers de Thiago Silva réalisent le moins bon début de saison depuis 4 ans, avec de nombreux matchs nuls et des scenarii identiques.
Après 10 journées, les joueurs de Laurent Blanc pointent à la 2ème place, à sept points du leader Marseille, avec 18 points au compteur. Un parcours qui laisse à désirer, un coach qui commence à diviser et un jeu peinant à se mettre en place et satisfaire les observateurs.
Blanc – Cabaye : La caution française du Qatar
Alors que le début du projet parisien était une réelle réussite, avec un sportif basé sur le tract-business, le marketing, le président Al Khelaïfi est tombé dans les dangers du football. C’est un milieu grisant, attractif qui fait tourner les têtes des meilleurs gestionnaires ou dirigeants d’entreprises. Demandez à Sir Alan Sugar, fondateur d’AMSTRAD (ex boss des Spurs de Tottenham ) ou bien à Massimo Moratti (ex patron de l’Inter) ce qu’ils en pensent. Nasser Al Khelaïfi est-il différent ? Je ne crois pas, d’autant plus qu’il n’a plus Leonardo pour faire tampon. Le président écoute beaucoup de monde, a montré beaucoup de signe d’immaturité et d’impatience, à l’image de l’ultimatum donné à Carlo Ancelotti avant le match contre Porto lors de la saison 2012/2013. Avoir un staff, un management de très haut niveau et un coach de haut standing ne dépendait que de lui. Seulement, il a été touché par le « Front National du Football Français ». En effet, l’effectif du PSG ne comporte que très peu de français et on le lui fait remarquer, notamment Jean-Michel Aulas.

L’arrivée de Laurent Blanc, de Cabaye (25M€ et plus de 5M€/an) résulte entre autres d’une politique de « francisation » de son club, politique saluée par les médias. C’est ainsi qu’on entend l’ancien entraîneur du PSG Luis Fernandez avouer dans son émission sur RMC préférer Cabaye à Verratti.
Mais le sujet est toujours récurrent et Laurent Blanc est souvent amené à se justifier de la politique du club et du nombre de joueurs français sur la pelouse.
On est loin du sport, mais dans de la politique pure, dans probablement le pire pays d’Europe en matière de sport professionnel (cf. Mourad Boudjellal, président du RCT). Footballistiquement, la France est un pays, immature et arrogant. A force de faire de la politique Franco-Qatarienne, il se peut que le président impacte de manière négative son club et son projet. Il n’est alors pas étonnant de voir le PSG tituber. Aujourd’hui, j’estime que le club est entré dans une phase de régression. En l’espace d’un an, Paris est passé de Leonardo et Ancelotti pour le sportif, au duo Blanc-Gasset, Olivier Letang faisant office de directeur sportif. N’oublions pas le départ de Claude Makélélé à Bastia, dont l’expérience et la position vis à vis du groupe étaient capitales au quotidien. Le PSG n’est plus un club à dimension mondiale ou européenne mais un club de haut de tableau français. Sportivement, la situation de Blanc est bancale, et sa capacité à optimiser le groupe est limitée. Mais il est là et finira la saison si le PSG se qualifie en 1/8 de finale de Ligue des champions. L’avenir sportif du club dépend surtout des joueurs sur la pelouse car la lumière ne viendra ni du banc, ni de la corbeille du Parc des Princes.
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