

Passionnée de football, fidèle supportrice de l’OM, Najet Rami s’est fait connaître pour ses interventions tranchées à la Radio (Émission AfterFoot sur RMC) ainsi que sur les réseaux sociaux. En sa compagnie, nous revenons sur son parcours, sa vision du football et de l’OM ainsi que sa nouvelle activité pour le phocéen.
DECOUVERTE DU FOOTBALL
Comment êtes vous venue au sport et au football en particulier ?
J’ai deux frères passionnés de football, dont un jumeau, avec lesquels j’étais très proche. Je n’avais encore que 7 ans que je lisais déjà le journal L’Equipe. Nous étions à l’école primaire quand nous avons commencé à pratiquer le football. Je nous revois encore dans la cour de récréation à s’échanger les images panini !
A quand remontent vos premiers souvenirs de sports et de football ? Quel est le plus marquant ?
Mon premier souvenir reste cette finale de l’OM en 1993, cette joie procurée à mon entourage lors du but de Basile Boli. Je n’avais alors que 7 ans mais cela m’avait touché.
Le souvenir le plus marquant restera ce but de Lucho contre Rennes au Vélodrome la saison du titre ! J’en ai pleuré ! Tant d’années passées sans titre, Deschamps qui était présent lors du premier titre, qui revient en tant qu’entraîneur 17 ans après pour nous offrir le titre de champion. C’était beau !
J’ai également de nombreuses images en tête de matchs de coupe d’Europe contre la Corogne, Newcastle… De grands souvenirs que seule la coupe d’Europe peut procurer.
Auriez-vous une expérience marquante de tribunes à nous faire partager ?
J’ai eu la chance de faire pas mal de stades en France et à l’étranger (Italie, Espagne, Angleterre). Le clasico de 2010 au Camp Nou où le Barca gagne 5-0, le derby romain également. Anfield aussi a été vraiment impressionnant au niveau de l’ambiance. Je me suis aussi régalé à Furiani. De très belles expériences.
VISION DE L’OM
Vous êtes supportrice de l’Olympique de Marseille. Depuis combien de temps ? Êtes-vous abonné ?
Je suis une supportrice de l’OM depuis ma naissance mais je m’en suis rendu compte à 7 ans (rires). Je n’étais pas abonnée puisque je vivais en Corse mais je me rendais très souvent au stade jusqu’en 2012 du moins.
Vous y allez moins depuis 2012, pour quelles raisons ?

L’expérience qui m’a le plus marquée reste le ¼ de finale en Ligue des Champions dans un stade Vélodrome loin d’être plein, avec cette banderole anti Deschamps ! Aujourd’hui encore je reste dans l’incompréhension totale. Cette expérience m’a fait prendre conscience des problèmes internes au sein du club. Cela a été un choc, pour de nombreuses personnes comme moi qui assistaient pour la première fois à un ¼ de finale de Ligue des Champions.
Depuis Septembre 1999, l’OM a connu 6 présidents1 et une vingtaine d’entraîneurs. L’OM paie-t-il aujourd’hui son inconstance ?
A travers cette inconstance, nous nous rendons compte à quel point il est compliqué de diriger un club comme l’OM. La réussite passe par la stabilité aussi et ce n’est pas du tout le point fort de ce club.
Cette instabilité est-elle une fatalité ?
Une fatalité ? Non, je pense encore que ce club peut s’en sortir et se stabiliser. Mais effectivement, ça nécessite du changement et à tous les niveaux …
Que retenez-vous des périodes Yves Marchand, Robert Louis Dreyfus, Christophe Bouchet, Pape Diouf et Jean-Claude Dassier ?
Un des principaux problèmes de l’OM ces dernières années (également vrai dans d’autres clubs français) est justement d’avoir pris des présidents qui ne connaissaient que très peu voire pas du tout le football. Des personnes au profil d’hommes d’affaires plus que des passionnés. Je pense qu’il faut un juste milieu entre les deux.
Yves Marchand : Un mercenaire et une présidence au cours de laquelle les résultats sportifs étaient médiocres. Je me souviens d’une de ses déclarations à son arrivée : « Il y a du boulot, je vais me donner le temps de comprendre ce club avant de prendre des décisions ». En effet, il lui aura fallu un an pour comprendre qu’il fallait démissionner et qu’il n’avait rien à faire là.
Robet Louis Dreyfus : C’était un vrai passionné de football. En revanche on sait très bien que son arrivée à l’OM était une stratégie économique pour contrer Nike. Aujourd’hui, cela fait plus de 17 ans que la famille Dreyfus est à la tête de ce club. Son bilan : 19 changements d’entraîneurs il me semble, l’affaire sur les comptes de l’OM, aucun titre majeur remporté (de son vivant), plus de 200 M€ investis. Un bilan au final assez négatif. Beaucoup de personnes reprochaient à Robert Louis Dreyfus le fait de ne pas être assez souvent présent au club. Personnellement, je pense que si on place des gens compétents à des postes stratégiques dans un club, l’actionnaire n’a pas besoin d’être présent.
Christophe Bouchet : Je dresse un bilan assez mitigé. Il a apporté une certaine stabilité financière au sein du club en redressant les comptes. Il a également travaillé sur les droits TV et les contrats avec les sponsors. Après, il y a eu l’après Drogba, une période plus compliquée.
Pape Diouf : Il a contribué à une réelle progression du club sur le plan sportif en qualifiant régulièrement l’OM pour la Ligue des Champions et il est également à l’origine de la venue d’Eric Gerets et Didier Deschamps. Il a d’ailleurs contribué pleinement à la réussite de l’OM les saisons suivantes, bien plus qu’un Dassier, qui s’est d’ailleurs beaucoup vanté d’être l’un des artisans de cette réussite alors qu’elle était le fruit du travail effectué auparavant selon moi.
Jean Claude Dassier : Je ne comprends toujours pas comment il a pu se retrouver président. Sur le plan financier, il a détruit en très peu de temps ce qu’avait réussi à construire Diouf en quelques années, en particulier avec des transferts comme Gignac et Remy pour 30M€. Il fallait le faire quand même ! Il y a eu le départ de Niang qui était le capitaine alors que la saison avait commencé. Deschamps a pu à ce moment là se rendre compte de son incompétence.
Eric Gerets a entraîné le club entre 2007 et 2009. Le Belge a laissé une image très positive aux supporters marseillais et est souvent évoqué à Marseille. Comment l’expliquez-vous ?
Eric Gerets arrive au club alors que le club pointe à la 17ème place. Il réussit alors une très belle remontée même si le club ne gagne aucun trophée. Il a laissé une très bonne image car au delà des résultats sportifs, c’était un entraîneur qui imposait le respect, avec du charisme, drôle et sympathique. Et puis, il avait surtout réussi à mettre en place une équipe agréable à voir jouer. Aujourd’hui, on entend beaucoup dire que « seul le résultat compte ». Je ne suis pas d’accord avec ça et Eric Gerets en est la preuve. Il restera toujours dans la mémoire des supporters marseillais à l’inverse d’un Elie Baup, qui certes a réussi l’exploit de finir à la deuxième place mais qui a contribué selon moi au désamour qu’il y a aujourd’hui autour de ce club.
Vous évoquiez tout à l’heure la banderole anti-Deschamps lors de ce 1/4 de finale de Ligue des Champions On peut également rajouter le record de défaites consécutives de l’OM (7). Deschamps n’a-t-il pas contribué malgré les succès, au désamour de l’OM et à l’ennui des supporters, bien avant Elie Baup?
Vous savez Didier Deschamps est un homme intelligent. Il savait très bien la façon dont fonctionnait le club et ce qu’il fallait pour gagner des titres rapidement. A son arrivée, il a choisit les joueurs dans son effectif et au profil de jeu qu’il souhaitait mettre en place : Heinze, Mbia, Lucho, Cissé, Azpilicueta. Des joueurs qui pour certains avaient de grandes qualités techniques et d’autres plus axées sur les qualités physiques. Pour gagner des titres, il faut ces deux composantes. Mbia, on sait très bien que ce sont ses qualités physiques qui primaient. Heinze était un leader et un joueur très important avec du caractère, qui dans son couloir, transmettait cette énergie qui manque aujourd’hui.
Tout ça Deschamps l’a très bien fait et ça lui a permis de gagner des titres. La seconde saison fut plus compliquée. Des joueurs comme Gignac Cheyrou ou même Morel (le fameux clan) n’acceptaient pas la concurrence et n’hésitaient pas à aller voir le Directeur Sportif pour discuter. Tout ça crée inévitablement des tensions au sein du groupe, dans le staff entre Anigo et Deschamps et des joueurs qui ne tirent pas dans le même sens. Cette atmosphère s’est également ressentie dans les tribunes et les virages.
En aucun cas Deschamps n’est responsable. Mes critiques du projet Labrune sont aussi en ce sens. Les jeunes joueurs français après trois bons matchs se prennent pour de grands joueurs, se mettent à réclamer un statut de titulaire. En revanche, dès qu’ils vont à l’étranger, ils acceptent d’être sur le banc sans discuter. Cette attitude prend de l’écho à travers le propos des dirigeants, qui expliquent que telle ou telle recrue est un futur grand espoir, un génie. Ajoutons à cela certains journalistes qui en font des tonnes après deux bonnes prestations. Finalement, les joueurs croient à tout ça et on le retrouve chez le footballeur français. Mendes aujourd’hui accepte d’être sur le banc alors qu’il a fait une très bonne saison l’année dernière. Dans le même temps, Morel transféré de Lorient se permettait de critiquer Deschamps. Il y a vraiment des choses incompréhensibles.
Parallèlement, Didier Deschamps a beaucoup divisé les supporters. Critiqué par certains, défendus par d’autres. Est-il facile d’échapper à la vision « pro » ou « anti » dans ce club ?
Toute personne qui aime et connait le football ne peut pas vous dire que Deschamps à l’OM était un échec. Un homme de cette trempe qui arrive après des années de disette et qui nous fait gagner autant de titres en deux ans ne peut susciter que l’admiration. Partout où il est passé, il a gagné. Ce n’est pas un hasard. Il fait parti des GRANDS entraîneurs. Et on peut être fier qu’il soit passé par l’OM en tant que joueur et en tant qu’entraîneur.
Depuis 2011, Vincent Labrune a pris la présidence du club phocéen. Quel bilan dressez-vous ?
Un bilan négatif pour moi ! Si je dois mettre une chose à son actif, c’est qu’il a su redresser les comptes après le départ de Deschamps et de Dassier (qui avait donné des primes énormes lors de l’année du titre). Pour le reste, je trouve que son incompétence éclate au grand jour ces derniers mois. C’est un président plus préoccupé par son image que celle du club, un président qui n’hésite pas à nous vendre un projet boiteux et à se cacher derrière le PSG à chacune de ses sorties médiatiques. Quand on s’appelle l’Olympique de Marseille, on est conditionné à jouer le titre chaque année. Aujourd’hui, la donne a changé. Du moins, on est plus indulgent car Paris et Monaco sont passés dans une autre dimension qui enlève une forme de pression. Au lieu de travailler sereinement et intelligemment sur le plan sportif, on a un président qui n’hésite pas à mettre dans la même phrase « Projet de jeu, jeunes espoirs français, Dortmund français et Elie Baup ». Cette phrase suffit à montrer les incohérences dans la gestion de Labrune.
Avec Baup, on a souvent souligné un état d’esprit retrouvé. Mais c’est toujours plus facile quand il n’y a pas de concurrence, quand l’équipe joue avec un 11 qui évolue peu, une défense de fer, un brin de chance dans un championnat moyen. Voilà à mon sens ce qui a contribué à nous faire terminer second l’année dernière. Mais les gens ne sont pas dupes…
On parle souvent de contexte marseillais difficile, particulier pour les joueurs, avec une grosse pression. Est-ce toujours le cas ?
Pas plus que dans d’autres grands clubs, où l’exigence est présente et logique. C’est pourquoi, le choix des joueurs recrutés est important. Au delà de ses performances sportives, il faut s’intéresser au profil psychologique du joueur, son comportement, son mental afin de savoir s’il est prêt à affronter une telle pression. Ce sont des choses qui se font déjà à l’étranger. Or à l’OM, je pense qu’on ne prend pas assez en compte ces éléments. Il suffit de voir le recrutement effectué cette saison et les saisons précédentes : Quand on recrute Pedretti, Payet et autre Morel, c’est qu’il y a un manque quelque part.
Vous parliez de pression. Aujourd’hui, les tribunes sont de plus en plus calmes et vides. Comment l’expliquez-vous ?
Les supporters sont fatigués de supporter une équipe qui ne transmet aucune valeur, avec des joueurs qui se fichent totalement du club et qui se servent seulement de ce club comme un éventuel tremplin. Fatigués également d’avoir des dirigeants pareils et une équipe sans aucune identité de jeu.
Tout cela s’est accentué après le départ de Deschamps. Et la saison passée … A aucun match on ne s’est amusé à voir jouer cette équipe. Logiquement, les gens n’ont plus envie de se déplacer au stade pour voir un tel spectacle.
Et puis, le parcours à mi-saison est sans appel : L’argent dépensé, les éliminations dans les deux coupes nationales, parcours ridicule en Ligue des Champions … et je ne parle même pas des équipes du top 10 qu’on est incapable de battre en championnat. A cela, vous ajoutez les problèmes de vestiaires, un coach licencié alors qu’il a été prolongé en début de saison. Résultats : Les gens sont résignés face à un président qui n’anticipe rien, qui n’hésite pas à remplacer un entraîneur par le directeur sportif en conservant un staff composé de Passi , Spinosi et autres Manouvrier. Avec ça, il faudrait croire au discours du président, comprendre le recrutement de jeunes joueurs dans le but de les faire progresser…non pire certains joueurs régressent aujourd’hui !
La résignation semble avoir gagné les rangs des supporters marseillais, surtout ceux habitant à Marseille. Existe-t-il un lien entre ce que vit l’OM et ce que vit la ville de Marseille dans l’actualité ?
Je ne sais pas s’il existe un lien. Personnellement je ne crois pas. Vous savez, le foot à l’OM est une religion, du moins ça l’était ! Quand on est arrivé sur Marseille avec des amis, on était frappé par le fait que tout le monde parlait de foot. On était obligé de s’intéresser au football. Une défaite ou une victoire de l’OM se ressentait sur le visage. Mes journées étaient conditionnées en fonction du résultat de la veille. C’est peut être un peu exagéré mais c’était vraiment le cas. On arrivait le matin et je peux vous dire que pendant 3h on refaisait le match de la veille. Bref Marseille, c’était le football ! Aujourd’hui les gens se fichent de manquer un match de l’OM et une défaite est devenue banale. Vous savez, c’est limite si on ne souhaite pas voir des défaites pour qu’il y est enfin une révolution dans ce club, si révolution il peut y avoir. On peut faire le parallèle avec ce qui s’est passé avec l’équipe de France ces dernières années.
Le projet du Paris-Saint-Germain accentue-t-il cette forme de résignation ?
Le PSG ? Oui forcement, il y a de quoi être envieux quand on voit qu’il n’y a pas si longtemps, le PSG jouait avec Sankharé, Mendy, Sessegnon, et Pancrate. Aujourd’hui ils ont dans leurs rangs des joueurs de niveau mondial. Apres je ne ferais pas comme certains dirigeants qui se cachent derrière le PSG et Monaco pour masquer leurs incompétences. Lorsqu’on possède le 3ème budget de France, on se doit de montrer et proposer autre chose. Plus qu’un problème d’argent, le soucis majeur reste la compétence des gens qui sont en place : Dirigeants, staff, cellule de recrutement. Observons le travail effectué dans certains clubs à l’étranger à l’Atletico, Naples, Dortmund, Porto …Bâle ne cesse de progresser sur le plan européen. Je me dis qu’on travaille mal chez nous.
Cette résignation est-elle à craindre, une sorte de calme avant la tempête comme peut le laisser entendre le dernier communiqué du groupe des South-Winners ?
La résignation ? C’est exactement ce vers quoi on se dirige. A ce propos, je discutais il y a quelques jours avec le patron d’une brasserie qui depuis des années paye la marque « OM ». Aujourd’hui, payer 45000€/an pour bénéficier de la marque ne l’intéressait plus. C’était quelque chose d’impensable il y a encore quelques années. Dorénavant, non seulement il y a une forme de résignation mais aussi une part de honte.
J’ai trouvé le communiqué très sévère sur la forme mais je suis d’accord sur le fond. Quand je vois la pression qu’avaient les joueurs auparavant, aujourd’hui, ce n’est rien du tout. Avant, le joueur qui perdait un match, il évitait de se promener en ville…Aujourd’hui, des maillots du PSG fleurissent dans la ville. C’est la preuve qu’il n’y a plus aucune pression et que le désamour est très profond. En revanche, je ne cautionnerai jamais la violence.
Avec la nouvelle structuration, tout le monde est mis face à ses responsabilités. C’est le point positif dans la nomination d’Anigo au poste d’entraîneur. Il n’est plus question d’aller voir untel ou untel …
Le rachat du club est-il finalement la seule solution envisageable ?
On l’espère tous aujourd’hui. Mais ca nécessitera forcement un grand ménage. Et c’est pourquoi, l’heure n’est pas à l’optimisme.
VISION DU FOOTBALL
Après l’OM, quel est votre avis général sur le championnat français ?
Le championnat français est un championnat très moyen. Même si certains ont voulu nous faire croire que l’arrivée de repreneurs à Monaco et Paris allait être bénéfique. Cela a surtout été positif pour la marque « Ligue 1 » à l’étranger. Maintenant ce championnat est composé de 18 autres clubs et je trouve la qualité des rencontres très faible. Quelques clubs comme Lille ou Saint-Etienne progressent sur le plan national. Mais à quoi bon finalement puisque cette progression en championnat ne se traduit pas sur la scène européenne. ? Chaque année, nous avons droit aux excuses sur le budget, l’effectif pour justifier nos éliminations en Europa League, ou en Ligue des Champions.
La formation de joueurs physiques plus que techniques est également en cause. Résultats : des équipes sans leaders techniques (la plupart du temps), sans intelligence de jeu, des stades qui se vident, des pelouses qui ne favorisent pas le spectacle pour les quelques bons joueurs en L1. Ne parlons pas de nos arbitres …
Vous suivez également avec attention le championnat Italien. Vous confirmez ?
Oui effectivement, j’adore la série A. Je suis fan de la Roma, une équipe que je suis depuis longtemps puisque Totti, mon joueur préféré y joue. Inutile de vous préciser que le travail qu’effectue Rudy Garcia depuis le début de saison me ravit et me conforte dans l’idée qu’on a de bons entraîneurs en France mais que nos dirigeants ne savent pas les garder.
Dans ce championnat, il y a de nombreuses équipes intéressantes à voir jouer. Le Calcio est très plaisant cette année avec beaucoup de spectacle et des buts. On doit en être à plus de 550 buts cette saison. Pas mal pour un championnat qualifié souvent comme très défensif non ? (rires)
Quelles sont les équipes qui attirent votre attention ? Et pourquoi ?
Le Torino (7ème) est promu avec de vrais bons joueurs techniques comme Cerci ou Immobile. Ventura n’hésite pas à prôner un jeu offensif. Il y en a plein d’autres : La Fiorentina, la Juve évidemment. Quand je vois leur domination en championnat, je ne comprends toujours pas leur parcours en Ligue des Champions.
A l’inverse, les deux milans payent en ce moment une gestion sportive catastrophique.
Comment jugez-vous la saison de Serie A ?
Un championnat est un peu le reflet de son équipe nationale. Au vu des progrès de la Squadra depuis l’arrivée de Prandelli, il y a certainement un lien de cause à effet.
La Serie A est un vrai régal cette saison, avec beaucoup de matchs très plaisants. Je ne regarde pas que les matchs de la Roma. Je vois aussi La Fiorentina, le Genoa, le Torino…De nombreuses équipes avec de vrais joueurs techniques issus des centres de formations comme De Sceglio ou Cerci.
La Juve sera championne. C’est dur de le dire mais c’est comme ça. L’équipe est très bonne collectivement et même individuellement, avec Vidal et l’inusable Pirlo. Comment le Milan a-t-il pu laisser partir Pirlo ? C’est dommage pour la Roma qui tourne à une très bonne moyenne de points. Mais si le club continue de bosser dans ce sens, il pourra gagner le Scudetto rapidement, d’autant que des équipes comme Milan ou l’inter sont relayées au second plan. Après, dans les équipes intéressantes, on retrouve Naples, une très belle équipe avec Benitez qui fait du très bon boulot. Et puis le travail effectué au niveau du recrutement est vraiment intéressant. Un milieu avec Inler et Behrami, recrutés pour pas grand chose est plus fort que 18 milieux de nos clubs de L1 !
Comment expliquez-vous justement les sous-performances des clubs italiens en Europe ?
Honnêtement, je ne sais pas trop. Cette saison, la Juve s’est réveillée trop tard. Naples a fait un très bon parcours, mais quand on retrouve Arsenal et Dortmund dans le même groupe… Et puis, vous avez des équipes comme Milan, qui peu importent les résultats, sont présents sur la scène européenne. Cela risque néanmoins d’être compliqué contre l’Atletico. Après, les équipes en Europe comme le Barca, le Real, Bayern, City ont une longueur d’avance sur les clubs italiens.
Quel regard portez-vous sur les autres championnats étrangers ?
La Liga est très excitante. On entendait régulièrement qu’il y avait deux championnats en Liga, avec d’un côté le Barca et le Real, et le reste des équipes de l’autre. Cette saison, l’Atletico est bel et bien présent et le travail effectué par Simeone est passionnant.
En Angleterre, Arsenal que personne n’attendait, enchaîne les victoires. Il faudra aussi compter sur Chelsea. Avec Mourinho aux commandes, je les imagine dans le dernier carré de la Ligue des Champions. Il y aussi Suarez, un joueur que j’adore. Quel plaisir de le voir jouer avec Liverpool. C’est grâce à ces joueurs qu’on aime le foot. En revanche, Manchester United est un peu moins bien, ce qui parait logique quand un club a autant gagné avec un homme comme Sir Alex. Il faut apprendre à être patient, même s’il est difficile d’être relégué au second plan.
Enfin, quand je parlais de championnat qui ressemble à son équipe nationale, on le voit avec la Bundesliga. Des équipes de football qui prônent un jeu offensif, dans des stades pleins, et offrant un spectacle permanent. Un modèle à suivre
ACTIVIVITE MEDIAS
Vous intervenez depuis cette saison sur le site phocéen. Rien ne vous destinait réellement à rejoindre un média. Comment s’est présentée cette opportunité ?
Tout est allé très vite. Gilbert Brisbois, animateur de l’émission After Foot sur RMC, m’a proposé de participer à une émission avec toute l’équipe de l’After au mois de juin dernier. Puis, Christophe Champy, le rédacteur en chef du Phocéen, m’a contacté pour participer aux Talks.
Avez-vous hésité à répondre favorablement ?
Non, à partir du moment où on m’a garanti que je pouvais dire ce que je voulais. J’ai vu ça comme une opportunité de représenter les supporters, qui comme moi ont l’impression d’être impuissants face à ce qui se passe dans le club. Et puis, un média qui fait plus de visiteurs que le site officiel du club signifie forcement qu’on dit des choses, qu’on n’a pas peur de s’exprimer et c’est ce qui plait aux gens !
Avez-vous des consignes particulières lors des émissions?
Non aucune. Et c’est pour cela aussi que j’ai accepté.
Est-il facile de critiquer le club sur un médias pro-OM ?
Critiquer un club, des dirigeants, des joueurs, est quelque chose de difficile de manière générale. Ce n’est pas spécifique à l’OM. Apres c’est peut être un peu plus compliqué ici. Quand je vois la manière avec laquelle sont traités les journalistes, je me dis qu’il faut vraiment aimer ce métier. D’ailleurs, je me souviens du règlement concernant l’accès au centre Robert Louis Dreyfus que voulait mettre en place le club l’été dernier. C’était hallucinant. L’UJSF2 a d’ailleurs réagi très rapidement.
Votre vision du football a-t-elle évoluée depuis cette expérience ? Prend-on davantage de recul (ou de précautions) quand on s’exprime dans un média ?
En tant que supportrice, je n’ai jamais été dans l’excès et reste assez mesurée. Il m’arrive parfois de m’enflammer, parce que je reste une passionnée. Mais j’ai toujours su être objective sur ce club.
Comment vos critiques sont perçues par les supporters ?
Si je suis autant critique ces derniers temps, c’est surtout parce que j’aime ce club et qu’on se doit d’être exigeant. Je pense également que les supporters de l’OM sont en général assez lucides et acceptent les critiques. Il existe également une autre partie de supporters qui pense que le supporter doit tout accepter et supporter quoi qu’il arrive. Je pense au contraire que les critiques fondées et justifiées permettent d’avancer.
L’ensemble de l’équipe tient à remercier Najet pour sa patience et sa disponibilité et nous lui souhaitons une bonne continuation. Vous pouvez retrouver Najet Rami sur Twitter (@najetrami) ainsi que dans les talks du Phocéen.
Références
1 – Présidents de l’OM depuis Septembre 1999
09/1999 – 11/2000 : Yves Marchand
11/2000 – 2002 : Robert Louis Dreyfus
2002 – 01/2005 : Christophe Bouchet
01/2005 – 06/2009 : Pape Diouf
06/2009 – 06/2011 : Jean-Claude Dassier
Depuis 2011 : Vincent Labrune
2 – Union des Journalistes de Sport en France
Poster un Commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.