
L’année dernière, Soccer-Populaire vous parlait du tournoi qualificatif de la zone Europe pour la Coupe du Monde de Beach Soccer. Un tournoi qui avait vu l’Espagne, la Russie, l’Ukraine et les Pays-Bas valider leur billet pour Tahiti.
Depuis le 19 septembre la plage de Papeete accueille les matchs de cette Coupe du Monde 2013 de Beach Soccer. Les règles sont simples : 4 groupes de 4 équipes, les deux meilleures nations se qualifient pour les ¼ de finale. Les matchs de poule se sont achevés aujourd’hui (ou hier en fonction de la date à laquelle on publie l’article), nous connaissons donc les affiches de ces ¼ de finale.
Présentation des quarts de finale
Brésil – Japon
Trois matchs, trois victoires mais une entrée en matière très timide face à l’Iran et l’Ukraine et surtout la sensation de ne pas dominer son sujet comme auparavant. Plus libérés, les brésiliens ont pu se lâcher lors du dernier match face à un Sénégal beaucoup trop agressif.
Les vieux André et Mao sont toujours là, mais le Brésil est vieillissant et la nouvelle génération n’a pas encore fait ses preuves. Face à des équipes de mieux en mieux préparées, le Brésil n’arrive plus à développer son jeu flamboyant. Les espaces sont rares et l’écart avec les autres nations s’est fortement resserré. Fort heureusement pour eux, les brésiliens peuvent toujours compter sur des individualités hors du commun. Sur ce tournoi, Bruno Xavier est le joueur qui maintient le Brésil au dessus des autres.
Sérieux et discipliné, le Japon manque cependant de folie et de créativité, des lacunes qui auraient pu coûter chèresr lors du dernier match face à la CIV remporté 4-3 après prolongation.
Qualifié à la faveur de sa surprenante victoire face au Paraguay, le Japon n’a aucune chance sur le papier, mais son organisation peut créer quelques problèmes à un Brésil moins souverain.
Espagne – Salvador
Malgré sa qualification, le Salvador a déçu. Défaits lors du premier match face à l’Argentine, les salvadoriens n’avaient absolument rien montré sur le plan collectif, se reposant trop sur l’exploit individuel d’un Velazquez ou d’un Ruiz. C’est d’ailleurs ce dernier, capitaine de l’équipe, qui a permis au Salvador d’arracher la victoire décisive face aux Iles Salomon. Une performance top classe avec 5 buts à la clé pour Agustin qui ne peut masquer les lacunes collectives de son équipe. Les individualités sont donc le seul espoir salvadorien face au collectif espagnol.
En effet, sans sa star, la légende Amarelle, et sans les frère Torres, grands artisans de la campagne de qualification, l’Espagne propose un collectif bien rôdé et expérimenté. Dans un groupe assez relevé, l’Espagne s’en est sortie sans briller, mais avec 3 victoires au compteur. Cette équipe manque de folie, ce petit plus qu’apportait Amarelle, mais les combinaisons sont toujours de qualités et la Roja peut s’appuyer sur les gardiens du temple que sont Nico, capitaine, et Dona, un des deux meilleurs gardiens de la compétition (avec le Russe Bukhlitsky).
Cette folie, c’est Llorenç qui est censé l’apporter, mais sa phase de groupe a été plutôt compliquée. Il n’a pas joué contre Tahiti afin de ne pas récolter un nouveau carton jaune, synonyme de suspension.
La force collective de la Roja devrait faire la différence. Se frotter à des bonnes individualités ne peut qu’être bénéfique pour la suite de la compétition, puisque derrière c’est vraisemblablement le Brésil qui se dressera face au vainqueur en demi-finale.
Russie – Iran
Dans un groupe C très homogène, l’Iran s’en est sorti par miracle. A égalité de point avec le Sénégal et l’Ukraine, l’Iran ne doit sa qualification qu’au classement prenant en compte uniquement ces 3 équipes et donc à la différence de buts entre ces 3 là. Le but du gardien Hosseini en fin de match face à l’Ukraine a pesé très lourd dans la balance puisqu’à ce moment là du match, c’était l’Ukraine qui était qualifiée. Certainement le plus faible des 8 qualifiés, l’Iran n’a, a priori, aucune chance face à la Russie.
Donnée largement favorite de son groupe, la Russie a fait honneur à son statut de champion du monde en titre. L’impression laissée est toujours la même. La Russie n’est pas là pour faire le spectacle mais pour gagner. Aucune équipe ne maîtrise mieux le Beach Soccer que cette Russie réglée comme du papier à musique. La star de l’équipe c’est le collectif. Les russes gèrent à merveille les changements et savent prendre leur temps, endormir l’adversaire pour piquer au moment opportun.
Cependant, des signes de fébrilités sont apparus lors du dernier match face au Paraguay. Makarov s’est fait exclure et manquera le ¼ de finale et la nervosité était palpable en fin de match. Malgré cela, le cynisme russe a encore frappé, renvoyant par la même occasion les Paraguayens à la maison.
Ce ¼ de finale face à l’Iran sera l’occasion de remettre les choses au clair. L’écart entre les deux équipes semble beaucoup trop important pour oser imaginer une élimination. La blessure du capitaine Ilya Leonov pourrait toutefois s’avérer préjudiciable en fin de compétition, face à des adversaires plus huppés.
Tahiti – Argentine
Il s’agir là du ¼ de finale le moins déséquilibré sur le papier.
A domicile, les Tiki Toa ont fait honneur à leurs supporters. Très joueurs, trop joueurs même, l’équipe est portée sur l’offensive et ne calcule pas. Cette qualité devient au final aussi son défaut. Pour l’instant, Tahiti n’a pas su réalisé un match plein : une première moitié de match parfaite contre les USA et les EUA et une excellente fin de match face à l’Espagne. Ce manque de régularité a failli coûter cher face aux USA. Après avoir mené 3-0, Tahiti n’a pas su gérer son avantage, continuant d’attaquer sans réfléchir, sans prendre son temps. Résultat, les américains ont égalisé et arraché la prolongation. Fort heureusement pour eux, les Tiki Toa ont retrouvé tout leur allant en prolongation et Patrick Tepa a offert aux siens une victoire synonyme de qualification.
Annoncée parmi les favoris de la compétition, l’Argentine a plié l’affaire dès ses deux premiers matchs. Une victoire tranquille face au Salvador, puis une victoire plus compliquée face à des Iles Salomon accrocheur, et l’Argentine avait déjà validé la première place du groupe.
La défaite aux tirs au but face au Pays-Bas peut paraître anecdotique. En réalité, elle est plutôt inquiétante. L’Argentine n’a pas flambé, a fait le job mais l’opposition était très faible dans ce groupe.
L’Albiceleste part, évidemment, favori pour ce ¼ de finale, mais s’il devait y avoir une surprise à ce stade de la compétition, elle pourrait bien venir de Tahiti. Quoiqu’il arrive, le vainqueur de ce match aura fort à faire, en affrontant probablement la Russie, pour une place en finale.
Retour sur les équipes éliminées
Groupe A
Les défaites concédées en toute fin de match face à l’Espagne et en prolongation face à Tahiti démontrent les progrès de cette équipe. L’équipe est bien organisée et a su mettre l’Espagne en grande difficulté. La victoire finale face aux EAU vient récompenser la bonne performance générale des USA lors de cette Coupe du Monde.
Le bilan comptable est trompeur. Les trois défaites concédées l’ont été par de petits écarts et à chaque fois les Emiratis ont su opposer une vraie résistance à leurs adversaires
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Groupe B
A l’image des USA, les îles Salomon progressent. Mieux, ils sont passés tout près d’un véritable exploit. Une victoire face aux Pays-Bas, puis deux défaites dont la dernière au bout du suspense face au Salvador pour ce qui ressemblait à un 8ème de finale et les Salomons repartent de Tahiti avec des regrets mais également rempli d’espoir pour la suite.
L’invité surprise de la zone Europe a longtemps fait office de faire-valoir dans le groupe le plus faible du tournoi. Et, lorsque l’Argentine leurs inflige un 4-0 dès le premier tiers-temps, on se dit que les Pays-Bas sont bien partis pour remporter le trophée de la pire équipe de la compétition. Courageux, à défaut d’être talentueux, les hollandais auront une réaction d’orgueil admirable pour aller arracher le match nul et finalement l’emporter aux tirs au but. La parenthèse Coupe du Monde est terminée pour eux, et rien ne semble indiquer qu’on puisse les retrouver à pareil fête dans un avenir proche
Groupe C
La victoire inaugurale face à l’Ukraine, suite à une belle bourde de l’arrière-garde ukrainienne, n’aura donc servi à rien. Le Sénégal avait de très grandes ambitions, une demi-finale était même envisagée. Mais le Sénégal est passé à côté de son match face à l’Iran. Incontestablement, l’équipe possède de bons joueurs sur un plan individuel, mais collectivement ça ne tient pas encore la route. A titre d’exemple, lors du premier match contre l’Ukraine, les adversaires créaient le danger sur chaque corner en utilisant la même combinaison . La puissance athlétique a fait la différence face à l’Ukraine, mais le manque de rigueur tactique collective et une incroyable nervosité, voire agressivité face au Brésil, auront été fatals lors des deux autres rencontres.
L’Ukraine, justement. Que de regrets lors de cette défaite face au Sénégal. En fait, l’Ukraine est un peu l’inverse du Sénégal. Une vraie discipline tactique, un jeu plus réfléchi, mais un gros manque de folie. Capables de résister et de mettre en difficulté le Brésil, les Ukrainiens n’ont pu faire mieux qu’une victoire 3-2 face à l’Iran, encaissant le 2ème but synonyme d’élimination en toute fin de match.
Groupe D
Certainement la plus grosse déception de cette compétition. Vice-champion Sud-Américain, les Paraguayens débarquaient à Tahiti avec de grosses ambitions. Les ¼ de finale apparaissaient comme l’objectif minimum. Après tout, ils avaient battu le Brésil lors des qualifications de la zone CONMEBOL. Au regard de leur performance face aux Russes, les Paraguayens regretteront longtemps leur absence offensive lors du deuxième match face au Japon.
Pour les Ivoiriens, l’aventure partait déjà très mal avant même le début de la compétition. Près de la moitié de l’effectif n’ayant pas obtenu son visa à temps, la Côte d’Ivoire s’est présentée avec peu de joueurs et donc des rotations très limitées. Valeureux, les éléphants n’ont jamais sombré, pas même contre l’ogre russe, mais les lacunes tactiques étaient trop criantes pour pouvoir espérer mieux.
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