
Naples, une ville de foot
Naples est une ville bouillonnante, fascinante, pleine de vie. A chaque coin de rue ou presque, on retrouve un maillot du Napoli. Le club de Cavani est présent partout, et il impossible de passer outre. Les napolitains sont passionnés de foot, l’idole absolue restant toujours Diego Armando Maradona, l’homme du dernier scudetto de Naples en 1990.
Je pars donc en direction du mythique stade du San Paolo. Il faut environ 20 minutes de métro pour aller du centre historique de Naples au quartier Fuorigrotta, situé à l’Ouest de Naples. Le stade est situé à 5 minutes à pied environ de la sortie du métro, ce qui laisse le temps de profiter du cadre agréable des quartiers à proximité du centre. 20h, il est l’heure d’entrer dans le stade. Après un contrôle d’identité, je m’installe dans la tribune « Curva B », un des deux « kops » d’ultras de Naples (l’autre étant la Curva A et encore plus « chaude »). En ce dimanche soir, l’ambiance est assez familiale. Le stade est vétuste à l’image de 90% des stades de Serie A (à l’exception des deux clubs de Turin) mais l’atmosphère est festive en tribune. Le stade du San Paolo contient 60 000 places, mais est loin d’être plein, avec 40 000 personnes dans les tribunes. Une affluence « moyenne » qui s’explique en partie par l’adversaire du soir, l’Inter, qui n’attire plus les foules, mais également par le prix des places. A titre informatif, il faut débourser entre 60 et 80€ pour s’offrir une place en latérale, 25€ pour une place en « curva ». Une « honte » pour mon ami napolitain, surtout pour une ville pauvre comme Naples.
Un match à double tranchant
L’enjeu de cette affiche est important pour les deux équipes. Une victoire du Napoli, 2nd, permettrait d’asseoir sa seconde place et de se rapprocher un peu plus d’une qualification directe en champions league. L’adversaire du soir, l’Inter, 8ème conserverait, en cas de succès un espoir de qualification pour l’Europa League. Enfin, rappelons que dans l’après-midi, le rival honni, la Juventus, vient d’être sacré officiellement champion d’Italie. L’échauffement des joueurs s’effectue dans une très chaude ambiance. Cavani, le chouchou, la nouvelle idole du San Paolo, est acclamée à chaque but marqué lors des différents exercices. Naples enchaîne les exercices techniques, en vitesse. Les joueurs de l’Inter, s’entraînent quant à eux, à base de jeu avec les mains. Sans commentaire…
A l’exception du défenseur Campagnero forfait (et qui s’est engagé libre avec l’Inter), le Napoli est dans une configuration classique, avec son trio explosif : Hamsik-Pandev-Cavani. L’Inter se déplace au Napoli avec 13 blessés et aucun attaquant valide (Cassano-Milito-Palacio out et Rocchi forfait la veille du match). Stramacionni se retrouve donc à improviser deux milieux offensifs, Guarin et Alvarez, en position d’attaquant. C’est dire la pénurie qui frappe l’effectif de l’Inter.
Napoli impressionnant, Inter convalescent
L’arbitre donne le coup d’envoi dans un San Paolo en feu et l’ambiance tient toutes ses promesses. Il ne faut que deux minutes au duo Pandev-Cavani pour faire exploser cette faible charnière centrale Ranocchia-Chivu. Ce diable de Cavani, fusille Handanovic et donne l’avantage aux siens. 1-0 pour Naples. La promenade annoncée pour Naples est déjà en marche. Progressivement, Napoli va s’endormir, reculer et laisser l’Inter prendre confiance. Après deux alertes repoussées par le gardien De Sanctis, Alvarez obtient un penalty logique, qu’il transforme lui-même, 25ème minute. Ce but a le mérite de réveiller les hommes de Mazzarri, qui vont pousser et reprendre l’avantage, sur un penalty obtenu par Zuniga et transformé par Cavani. . 2/1, c’est le score à la pause. Naples mène logiquement sans forcer, contre une équipe de l’inter trop limitée. L’Uruguayen inscrit son 100ème but avec Naples en 3 ans
La seconde période démarre sur un rythme peu élevé. L’Inter tente, essaye, joue avec son orgueil. Mais cette équipe, rattrapée par ses lacunes, est véritablement impuissante. Naples se contente de procéder en contre, et c’est assez logiquement que Naples creuse l’écart. Sur un mauvais replacement défensif de la défense Interiste, Cavani inscrit un but, le troisième de la soirée. Dans la journée, je m’étais amusé à un petit pronostic et j’avais misé sur un triplé de Cavani. Le speaker et le stadio San Paolo hurlent à 3 reprises le nom du buteur uruguayen. Cavani a une moyenne de but de 0,94 par match, soit plus du double de la moyenne de Diego Armando Maradona (0,44 but par match). Naples gérera tranquillement sa fin de match, il ne lui manque plus qu’une victoire pour être officiellement assuré de terminer second et de jouer la ligue des champions sans passer par la « case » tour préliminaire.
Que retenir de ce match en dehors de Cavani ? Naples est une équipe impressionnante collectivement. Les joueurs se connaissent parfaitement, font preuve d’une grande discipline tactique et le trio Pandev-Hamsik-Cavani est sans le moindre doute, un des meilleurs d’Europe. La rapidité et les qualités techniques de ce trio sont exceptionnelles. Pandev est excellent techniquement, Hamsik joue toujours très juste même si parfois, il a tendance à « disparaître » en cours de match. Dzemaili s’est imposé comme le leader du milieu napolitain devant la défense. Zuniga par ses accélérations, a constamment mis l’Inter en difficulté. Maggio a quant à lui, souffert physiquement. Auteur d’un match moyen, il est la déception napolitaine de la soirée.
L’équipe de l’Inter, probablement la pire de l’ère Moratti (Rappelons qu’il a acheté le club en 1995) va enchaîner une seconde année consécutive sans coupe d’Europe. Un parcours inédit depuis la saison 1998-1999. Il y a quasiment 3 ans jour pour jour, l’inter remportait le triplé (championnat-coupe d’Italie-champions league). Aujourd’hui, cette équipe est 8ème, avec 15 défaites et 15 blessés. Pour revenir au match, je sauverais Kovacic. Les dirigeants de l’inter ont accumulé les erreurs sur le marché des transferts depuis le départ de Mourinho. Mais le recrutement de ce joueur de 19 ans lors du dernier mercato d’hivers, est un coup de génie. Guarin, qui revenait de blessure, a aussi bien répondu présent. Alvarez, a été un des rares à ne pas sombrer, avec l’irréprochable Handanovic. Pour le reste ? Ranocchia sera-t-il le futur crack de la défense italienne ? J’en doute. Chivu est l’ombre du grand joueur qu’il a été. Une défense Ranocchia – Juan – Chivu absolument catastrophique, un milieu de terrain récupérateur inexistant, des latéraux (Pereira-Jonathan) médiocres.
Je quitte le stade, ravi d’avoir vécu cette belle soirée de foot. L’ambiance est y toujours conviviale, très chaude en « Curva B ». Les napolitains sont fiers de la saison du Napoli mais ne peuvent s’empêcher de s’inquiéter de l’avenir. Les deux artisans principaux de cette belle équipe de Napoli, laissent planer le doute quant à leur avenir. Je parle bien évidemment, de l’idole Cavani, qui a une clause de 63 millions dans son contrat. Le très bon président De Laureentis, réputé redoutable en négociation, ne le lâchera pas pour un euro de moins, mais semble tenté de mettre fin à son aventure napolitaine en cas de belle offre, après 3 ans passés près du Vesuve. Mazzari lui, arrive en fin de contrat comme la saison dernière. Les dirigeants de Naples, les joueurs, les tifosi, font des pieds et des mains pour le convaincre de prolonger encore l’aventure. Lui, à l’instar d’Ancelotti au PSG, repousse sa décision tant que le championnat ne sera pas terminé. Il semblerait très tenté de rejoindre le projet américain de l’AS Roma. L’Inter n’aurait pas non plus lâché l’affaire. Si Mazzarri quittait Naples, ce serait un gros coup dur, comparable au départ de Cavani. En effet, c’est à mon sens le mage de cette équipe. Allegri, Di Matteo, Pelligrini sont les noms qui circulent même si Pellegrini seraient en contact avancé avec City. Si le départ de Cavani se confirmaient, les noms de Dzeco, Gomez et Damao sont évoqués pour le remplacer. Les rumeurs vont pleuvoir d’ici la fin du mercato. En attendant, je suis déjà dans le métro napolitain, direction mon hôtel, ravi d’avoir partagé cette soirée avec les tifosi napolitains, aussi fanatiques que chaleureux à l’image de cette si belle ville de Naples.
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