RUSSIE – J26 – CSKA, vers un remake de la saison passée ?

Étalé sur quatre jours, le nouvel épisode de la RPL nous a offert de nouveaux rebondissements et va nous tenir en haleine jusqu’à la dernière journée

Lutte contre les barrages : 4 équipes en 1 point

Comme la semaine dernière, c’est tout d’abord la lutte pour le maintien qui s’offre à nous, ou plutôt la lutte pour éviter les barrages. A ce petit jeu, Volga et Krylya Sovetov, tous deux en position de barragistes avant cette journée, n’ont pu se départager. Un penalty partout et un point chacun.

Samedi, alors que le Dinamo venait à bout de Mordovia, déjà officieusement condamné, grâce notamment à un doublé de Kurayi, et se plaçait parfaitement dans la course à l’Europa League, un doublé de Rybus offrait la victoire au Terek contre l’Amkar. Cette victoire permet au Terek de rester au contact des places européennes alors que son adversaire du jour reste bloqué à 25 points, à égalité avec Volga et Rostov, avec un point de plus que Krylya Sovetov.

Rostov, qui avait enchaîné deux très bons résultats avec une victoire contre le Spartak puis un match nul contre le Rubin avant de prendre l’eau face au Terek, avait donc l’occasion de prendre le large en cas de victoire sur la pelouse du Lokomotiv. Au vu de l’état de forme du Lokomotiv, il n’était pas fou d’envisager une bonne performance de Rostov. Ce fut d’ailleurs le cas jusque la 83ème minute. Après être revenu au score grâce à une belle frappego de Kalachev qui répondait à l’ouverture du score de N’Doye, Rostov parvenait à contenir les assauts toujours aussi désordonnés du Lokomotiv. Loin de prendre l’eau, les partenaires de Pletikosa touchaient même la barre sur un tir contré. La fin de match sera fatale aux joueurs de Rostov. Caicedo dans un premier temps sur une belle passe de Denisov vient éliminer Pletikosa et donner l’avantage à son équipe, avant que Torbinski suite à une belle action collective initiée par Ozdoev et prolongée par N’Doye ne vienne définitivement offrir la victoire aux siens. Après 7 matchs sans victoire, le Lokomotiv renoue avec le succès, son premier en 2013.

De son côté, Rostov reste bloqué à 25 points. À 4 journées de la fin, on a donc 4 équipes qui se tiennent en un point avec pour objectif commun d’éviter un barrage piège en vue du maintien.

Spartak/Anzhi : en route pour l’Europe

Pour ce duel au sommet entre les outsiders décevants et déçus du championnat, Valery Karpin prend place en tribune après avoir récolté 3 matchs de suspension suite à son comportement en fin de match lors du derby contre le CSKA.

Privé de Suchy suspendu, c’est Bryzgalov qui complète la défense centrale aux côtés de l’excellent Bocchetti. Movsisyan blessé, Dzyuba retrouve une place de titulaire au même titre que Källström qui profite de la suspension de Carioca. Le Spartak se présente donc avec une équipe remaniée mais cohérente.

Privé de Eschenko, Diarra, Traoré blessés et Boussoufa suspendu, Hiddink n’a pas beaucoup de choix possibles. Akhmedov prend place au milieu aux côtés de Jucilei, Eto’o retrouve son poste d’avant centre épaulé par Willian dans une position libre et Shatov et Zhirkov sur les côtés. La défense, formée de Spahic et Joao Carlos dans l’axe et Agalarov et Logashov sur les côtés n’a pas de quoi rassurer. Ce qui devait être un mini choc, va finalement se transformer en promenade de santé pour le Spartak. À aucun moment, l’Anzhi n’aura pu faire illusion. Dès les premières minutes minutes, le Spartak impose son rythme, notamment grâce à un Ari une fois de plus très présent sur le front de l’attaque. Après 5 minutes de jeu, sur un corner de McGeady tiré à ras de terre, Kombarov s’efface pour Källström, le Suédois contrôle et enchaîne un tir croisé que Gabulov ne peut que toucher. Dès lors, le rythme va retomber et le Spartak va gérer son match. Yakovlev, de plus en plus intéressant, aura l’occasion de doubler la mise avant la mi-temps, mais verra sa tête plongeante piquée détournée in extremis par Gabulov.

La deuxième mi-temps ne va pas plus nous surprendre. Emenike, de retour de blessure, fait sa première apparition en 2013 et se met tout de suite en évidence en obtenant un penalty. Willian fait la différence côté droit, malgré une conduite de balle douteuse, comme si il n’arrivait pas à maîtriser le terrain synthétique, et voir sa passe interceptée par Kombarov. Le Russe part en contre attaque et adresse une passe magnifique qui contourne la défense et arrive dans la course de Emenike. Dikan, sorti à sa rencontre, arrive après le Nigérian sur le ballon : penalty carton rouge. Kombarov se charge de transformer le penalty. Il reste 20 minutes à jouer, le match est terminé. Du moins c’est ce qu’aurait aimé Emenike avec du recul. En effet, voulant certainement trop bien faire, Emenike n’hésite pas à donner de sa personne et sur un contact assez rude mais correct au milieu du terrain, reste au sol et doit quitter le terrain sur la civière. Sa saison est probablement terminée et la blessure semble assez sérieuse.

Il s’agit là du seul point noir du match pour le Spartak qui, fort de ce succès, revient à 3 points de l’Anzhi et s’installe plus que jamais dans la zone Europa League, même si tout reste très serré et bien des choses peuvent encore se passer.

La paradoxale bonne affaire du Zenit et mauvaise affaire du Kuban

Kerzhakov blessé, c’est Hulk qui occupe le poste d’avant centre, Danny et Semak étant sur les côtés. Witsel sur le banc, Zyryanov complète le milieu formé par Shirokov et Denisov.

Côté Kuban, Niculae, l’ancien Auxerrois, est préféré à Baldé sur le front de l’attaque. Ozbiliz absent, Pizzelli est titularisé derrière l’attaquant alors que Ionov et Popov occupent les couloirs. Derrière, Dealbert fait son retour après sa suspension.

Le début de match est à l’avantage du Zenit. Hulk, très inspiré sur ses prises de balle, est très présent et pose beaucoup de problèmes à la défense du Kuban. C’est d’ailleurs lui qui décale parfaitement Zyryanov sur le côté gauche pour l’ouverture du score après seulement 6 minutes de jeu. Habitué à être mené au score, le Kuban parvient à gérer la situation et à laisser passer l’orage. Petit à petit, les hommes de Kuchuk prennent le jeu à leur compte et s’installent dans le camp adverse. Sur une récupération haute, le ballon revient sur Niculae qui des 20 mètres déclenche une frappe qui trompe Malafeev. 1/1 tout est à refaire pour le Zenit.

Plus le match avance, et plus le Zenit semble dépassé. Le milieu n’est pas suffisamment présent, Hulk s’éteint petit à petit et la défense connaît des moments d’absence. C’est suite à une de ces absences que le Kuban va faire la différence. Popov est lancé depuis le milieu de terrain et s’en va se présenter seul face à Malafeev. Il bute dans un premier temps sur le portier Russe mais le contre lui est favorable : 2/1 pour le Kuban.

L’entrée de Bystrov en début de seconde période ne change rien à la physionomie du match. Le Kuban semble bien supérieur au Zenit et on est plus proche d’un 3ème but des locaux que d’une égalisation. Fébrile en défense, brouillon en attaque, le Zenit va pourtant s’en sortir assez miraculeusement, sur une de ses rares phases de domination. Shirokov combine avec Denisov, ce dernier joue en une touche par dessus la défense pour Danny qui habillement parvient à tromper Belenov et remet les deux équipes à égalité. Cette égalisation fait du bien au Zenit qui retrouve un peu d’allant. Cependant, c’est bien le Kuban qui va se créer les meilleures occasions en cette fin de match, notamment par l’intermédiaire de Bucur, tout juste entré en jeu. En fait, c’est assez simple, chaque attaque du Kuban peut se solder par un but.

Dans la course au titre, ce match nul n’est, a priori, pas un bon résultat pour le Zenit qui cherche donc à forcer le destin et met une forte pression dans les 20 mètres adverses dans ces dernières minutes. À force de pousser, le Zenit s’expose aux contres. On joue la toute dernière minute du temps additionnel, Ionov part en contre, résiste au retour du défenseur, parvient à tirer mais voit sa frappe s’écraser sur le poteau. L’arbitre siffle la fin du match. Le Kuban enchaîne un sixième match nul consécutif. Indiscutablement, cette équipe mériterait de terminer dans les places européennes, mais les matchs nuls ne font pas avancer et, pire encore, pour une fois, tous ses adversaires directs ont gagné, ce qui les place 7ème, à 3 points des places européennes. Le Zenit peut donc s’estimer plutôt heureux de ramener un point de son déplacement à Krasnodar. Avec un calendrier ultra favorable et très certainement 4 victoires à venir lors des 4 derniers matchs, le Zenit peut faire la bonne opération du weekend si le CSKA ne parvient pas à battre le Rubin.

CSKA : Vers un remake de la saison passée ?

Les retours de Elm et Honda dans le 11 titulaire n’y auront rien fait. Le CSKA a sombré à Kazan. Une première période terne et sans saveur avec un Rubin bien en place et plutôt porté vers l’attaque face à un CSKA apathique et sans imagination n’offre que peu d’occasion de se réjouir. La plus grosse occasion est à mettre à l’actif du Rubin : un tir de loin repoussé par Akinfeev, seuls les joueurs du Rubin suivent mais Akinfeev reste très concentré et permet à son équipe de préserver le match nul.

La deuxième mi-temps va virer au calvaire pour la défense du CSKA. Rondon à lui tout seul va faire plier l’arrière garde de l’armée. Sur un long ballon de Ryazantsev, le Vénézuélien contrôle magnifiquement le cuire, résiste facilement à Ignashevich et s’en va battre Akinfeev. Le CSKA n’arrive pas à réagir, ne se crée aucune occasion. Rondon laisse planer une menace permanente ce qui n’incite pas les joueurs du CSKA à se livrer outre mesure. M’Vila, auteur d’une bonne partie pour son premier match sous ses nouvelles couleurs, peut sortir tranquillement, son équipe n’est pas en danger. Elm est inexistant et lorsque le Suédois n’est pas au rendez-vous, c’est tout de suite bien plus compliqué pour son équipe.

Le Rubin est tellement tranquille que les joueurs se permettent de temporiser sur une contre attaque. Finalement l’attaque placée face à une défense apathique, ça a du bon. Karadeniz décale Eremenko. Le Finlandais, seul à l’entrée de la surface, voit sa frappe légèrement déviée par Ignashevich, décidément peu en réussite, et finir sa course au fond des filets. 2/0 score final et victoire méritée pour le Rubin qui rejoint le Spartak avec 44 points, à 3 points de l’Anzhi, 1 point devant le Dinamo et 3 devant le Kuban et le Terek.

La lutte pour les places européennes est loin d’avoir rendu son verdict et certains clubs verraient d’un très bon œil une qualification du CSKA en finale de la Coupe, ce qui signifierait une place supplémentaire pour l’Europa League*. La saison passée, bien que distancé de la course au titre, tout allait plutôt bien pour le CSKA qui était tranquillement installé à la deuxième place qualificative pour le barrage de la LDC. Mais une fin de saison catastrophique a plombé l’équipe qui s’est vu coiffée au poteau par le Spartak et ainsi reversée en Europa League alors que la LDC leur tendait les bras.

Cette saison, la LDC (ou au moins le barrage) ne semble pas pouvoir échapper aux hommes de Leonid Slutsky. On ne peut pas en dire autant du titre de champion qui semblait leur tendre les bras il y a encore un mois à peine. Avec un calendrier compliqué et 3 petits points d’avance, le CSKA n’a plus beaucoup le droit à l’erreur.

Lundi, dans le dernier match de cette 26 ème journée, mené 2/0 par Krasnodar sur sa pelouse, l’Alania était parvenu à revenir au score avant que Wanderson ne vienne offrir la victoire à Krasnodar dans les arrêts de jeu. Avec ce résultat, et si quelqu’un en doutait encore, le sort de l’Alania ne fait plus aucun doute. Avec 38 points, Krasnodar entretient l’espoir d’une qualification en Europa League qui semble, cependant, illusoire.

*le CSKA se rendra à Rostov en demi finale alors que le Zenit recevra l’Anzhi. En cas de victoire du CSKA, la finale verra s’affronter deux équipes qui vont se qualifier pour l’Europa via le championnat et donc une place supplémentaire sera libérée pour un ticket européen. Mais nous y sommes encore loin.

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