À l’heure des bilans de fin de saison, il ne fait aucun doute que cette 25ème journée aura une place particulière, notamment ce dimanche 21 avril de folie.
Lutte pour le maintien : les jeux sont faits
Étalée sur 4 jours, cette journée démarrait avec en ouverture le match nul entre Amkar et Rubin et se clôturait par la victoire probante 3/0 du Terek à Rostov.
Dans cette dernière journée, il était dans un premier temps question de lutte pour le maintien. Hasard du calendrier, les deux derniers du championnats rencontraient les deux équipes actuellement en position de barragistes. Mordovia/Volga et Krylya Sovetov/Alania : telles étaient les affiches de bas de tableau du samedi. La donne est simple : pour croire au maintien, Mordovia et Alania devaient gagner et ainsi se rapprocher d’un ou de leurs deux adverses du jour. Il n’en fut rien. Longtemps mené 1/0, Volga a fait la différence dans les 10 dernières minutes. Un but de Sapogov sur penalty puis deux inscrits par Belozerov et Sarkisov ont mis fin aux derniers espoirs du Mordovia.
Quelques heures plus tard, Krylya Sovetov enterrait également les espoirs de l’Alania. Une victoire 2/1 suffisante pour reléguer l’Alania et Mordovia à 7 points alors qu’il ne reste que 5 rencontres à disputer. Un bonheur n’arrivant jamais seul, ces victoires de Krylya Sovetov et de Volga leur permettent de revenir respectivement à 2 points et 1 point de l’Amkar et de Rostov. Terminé la lutte pour le maintien direct, place à la lutte pour éviter les barrages.
Le dernier match proposé ce samedi, aura vu le Lokomotiv dominer le Kuban chez lui sans parvenir à inscrire le moindre but. Face à un Kuban privé de Ozbiliz suspendu, et visiblement fatigué de son match de coupe perdu aux tirs au but face au Zenit dans la semaine, les hommes de Bilic ont fait ce qu’il fallait pour se procurer des occasions. Mais la maladresse et le manque de précision de N’Doye et de Glushakov semblent irrémédiables, cette saison en tout cas. Incapables de convertir la moindre de ses occasions, le Loko s’expose également aux contres ou aux actions adverses, mais pour une fois, l’arrière garde a su se montrer plutôt solide. Malgré un tout début de seconde période et surtout une fin de match plus intéressante, le Kuban ressort plutôt heureux de ce match et enchaîne un cinquième match nul consécutif, le sixième de la phase retour (contre un seul lors des matchs allers) et continue de faire du sur-place.
CSKA/Spartak : Derby fou au Luzhniki
Le stade Luzhniki a fait le plein pour ce derby entre l’équipe de l’armée et l’équipe du peuple, ce derby entre les véritables ennemis du football russe. Les deux entraineurs présentent deux équipes résolument offensives. Côté CSKA, l’absence de Elm est à signaler. C’est Cauna qui a la lourde tâche de remplacer le suédois. Pour le reste, rien à signaler. Dzagoev, Tosic et Vagner Love pour épauler Musa devant, Wernbloom devant la défense. Notons le retour sur la banc du japonais Honda. Côté Spartak en revanche, le 11 de départ est un peu plus surprenant. Makeev retrouve son poste côté droit de la défense, Vukojevic est titulaire au côté de Carioca dans l’axe du milieu. Sur les côtés, Karpin décide de faire confiance au jeune Yakovlev et à l’irlandais McGeady. Devant, pour épauler Movsisyan, le brésilien Ari est préféré à Dzyuba, une surprise tant Dzyuba est plutôt bon lorsqu’il joue contre le CSKA.
Le match peut débuter. On sent tout de suite qu’il ne s’agit pas d’un match quelconque. Le Spartak met beaucoup d’intensité et d’agressivité dans les contacts. Le CSKA est plus dans une maîtrise technique de la situation, mais peine à se sortir des griffes du Spartak. On voit tout de suite que l’absence de Elm est préjudiciable pour le CSKA. Prenant le dessus dans un premier temps dans l’engagement, ce sont les hommes de Karpin qui portent les premières banderilles sur les buts de Akinfeev, sans pour autant mettre le portier du CSKA en grande difficulté. Après ce début de match musclé, l’intensité retombe quelque peu. Il n’en fallait pas plus au CSKA pour enfin se montrer dangereux. La supériorité technique du CSKA est indéniable. Wernbloom va d’ailleurs ouvrir le score suite à un coup franc puis à une frappe/centre de Fernandez, mais le but est logiquement refusé pour une position de hors-jeu du suédois. Vagner Love, Tosic, ou encore Musa vont tour à tour faire plier la défense du Spartak, sans pour autant parvenir à tromper Dikan.
On s’approche de la mi-temps lorsque le Spartak développe une ultime action. McGeagy décale Makeev côté droit, ce dernier prend son temps et, plutôt que de centrer fort devant le but, remet le ballon dans la course de McGeady qui, en première intention, frappe et ouvre le score. Il s’agit là du premier but encaissé par le CSKA en 2013. Les deux équipes rentrent aux vestiaires sur cet avantage de 1/0 pour le Spartak. Bien qu’intense, le match n’est, pour l’instant, pas à classer dans les grands rendez-vous de cette saison russe. Tout va basculer en seconde période.
Mené au CSKA, Slutsky décide de procéder à un changement dès la mi-temps : Cauna sort au profit de Honda. Déjà sur la pelouse depuis un petit moment, le CSKA attend son adversaire qui se fait attendre. Une attente lourde de conséquence. Refroidi, le CSKA n’entre absolument pas dans cette deuxième période. Une absence énorme de la défense et, quelques secondes après le coup d’envoi de la deuxième mi-temps, Ari, servi par McGeady, trompe Akinfeev et donne deux buts d’avance à son équipe. Incroyable manque de concentration du CSKA qui ne pouvait pas plus mal reprendre le match. Mais, voyons le bon côté des choses pour le CSKA, il reste du temps et le Spartak n’est pas à l’abri d’erreurs défensives similaires. Sur l’action qui suit, Musa reçoit le ballon par dessus la défense et se présente face à Dikan. La maîtrise du ballon n’est pas totale et Musa se retrouve au sol. Dans un premier temps, l’arbitre laisse jouer. C’est alors que l’arbitre assistant entre en action : penalty. LA confusion règne. Les joueurs du Spartak ne comprennent pas alors que ceux du CSKA réclame le carton rouge pour Suchy auteur de la faute, c ‘est indiscutable. Finalement, Suchy ne récoltera pas de carton et c’est Vagner Love qui se présente face à Dikan. Une course d’élan ridicule, un tir de poussin et le portier Ukrainien du Spartak capte parfaitement le tir du Brésilien. On en reste à 2/0 en faveur du Spartak.
Entre temps, Movsisyan, blessé, a du cédé sa place à Waris. Ce penalty manqué par Vagner Love a le don de donner des ailes au Spartak. Le CSKA est totalement déséquilibré et Yakovlev en profite pour mettre en valeur Akinfeev d’un tir de loin. Le CSKA semble au bord de la rupture. Ari, auteur d’un excellent match, s’offre un raid solitaire depuis le milieu de terrain. Une course rectiligne au cours de laquelle il ne rencontre qu’une faible opposition. Son tir en bout de course finit au dessus des buts d’Akinfeev. Alors que rien ne semble pouvoir venir aider le CSKA, Karpin procède à son dernier changement. Il reste 20 minute et Ari sort au profit de Kallstrom. Un changement pour le moins étrange qui va remettre en scelle le CSKA. Débarrassé de Ari, qui représentait une menace importante pour la défense, le CSKA peut désormais remonter son bloc. Côté Spartak, l’entrée de Kallstrom, plutôt que Dzyuba, est un signe clair : l’équipe peut et va défendre plus bas et laisser le seul Waris se débrouiller en attaque. Les effets de ce changement se font tout de suite sentir. Le Spartak n’arrive plus à relancer et à garder le ballon en en attaque. Pire, deux minutes après ce changement, Dzagoev rompt le milieu de terrain par une passe verticale vers Vagner Love qui voit Musa partir dans le dos de la défense. L’attaquant Nigérian ajuste parfaitement Dikan et relance le match.
La fin du match se résume à un attaque/défense. Le CSKA s’installe dans le camp du Spartak qui ne cherche même plus à relancer proprement. La « menace » Waris est parfaitement gérée par la défense. Reste à savoir comment faire pour aller chercher l’égalisation car le CSKA pousse mais tout ça reste très brouillon. Alors qu’on se dirige vers une victoire du Spartak, le CSKA va s’en remettre à son principal allié : Suchy ! Sur un des derniers longs ballons balancés dans la surface du Spartak, le défenseur Tchèque, plaque littéralement Vagner Love. L’arbitre n’hésite pas une seule seconde et désigne le point de penalty. Dzagoev se charge de le transformer, en force, plein axe. Carioca aura beau protester une nouvelle fois, il ne fera que récolter un second carton jaune. 2/2 score final. Alors que le Spartak avait parfaitement le match en main, la sortie d’Ari, non compensée par l’entrée d’un joueur offensif, a permis au CSKA de revenir dans le match pour finalement prendre un point inespéré, mais insuffisant.
Le Zenit au bout de l’ennui
Privé de Hulk, le Zenit recevait Krasnodar avec pour objectif de rester dans la course au titre. Plus encore, la contre performance du CSKA pouvait permettre aux hommes de Spalletti de revenir à 4 points de leur adversaire, de quoi galvaniser toute une équipe. Il n’en fut rien. Poussif, sans imagination, le Zenit a eu toutes les peines du monde à se montrer dangereux. Comment peut-on réaliser un match pareil quand on est à la lutte pour le titre et qu’on a vu son adversaire direct perdre des points ? A aucun moment Krasnodar n’a semblé en difficulté dans ce match, jamais acculé, toujours en contrôle et pouvant même profiter de largesses défensives sur certains contres. On se dirigeait donc vers un 0/0 tout à fait logique. Mais il était écrit que ce dimanche 21 avril devait être fou. Un dernier coup franc de Faizulin, un mini cafouillage, le ballon revient sur Danny. Le portugais, très peu en réussite jusqu’à présent, croise sa frappe qui finit à ras du poteau, petit filet. Le Zenit s’impose donc 1/0 et revient à 4 points du CSKA à 5 journées de la fin avec un calendrier bien plus favorable. Si le Zenit gère son déplacement chez le Kuban lors de la prochaine journée, je ne les vois plus perdre de points jusqu’à la fin de saison.
Anzhi/Dinamo : Des buts pour un scenario fou
Autre choc de cette 25ème journée, l’Anzhi, toujours en course pour la 2nd place, recevait le Dinamo en lutte pour les places européennes. Hasard du calendrier, les deux équipes se sont affrontées cette semaine en coupe, avec à la clé une victoire de l’Anzhi après prolongation.
Le début de match ne nous offre pas grand-chose. L’Anzhi a le ballon mais ne se montre pas vraiment dangereux. Seul un coup franc de Boussoufa qui vient s’écraser sur la barre donnera des frissons à Shunin. L’Anzhi est plutôt dominateur mais va se faire surprendre. À10 minutes de la fin de cette première période, suite à une énorme erreur de la défense de l’Anzhi, Ignatovich se retrouve seul face à Gabulov. Le portier du Dinamo repousse la tentative du russe, mais Noboa a parfaitement suivi et ouvre le score contre le cour du jeu. Pas abattu par cette ouverture du score, l’Anzhi n’aura pas l’occasion de tergiverser bien longtemps. Quelques minutes plus tard, Willian décale Zhirkov côté gauche, ce dernier voit son centre à ras de terre passer devants les buts de Shunin avant d’être repris au deuxième poteau par Boussoufa. 1/1 à la mi-temps, mais c’est bien la seconde mi-temps qui va faire basculer le match dans l’irrationnel. On a repris le jeu depuis à peine deux minutes lorsque Jucilei pense donner l’avantage à son équipe en reprenant un corner de Willian. Joie de courte durée, puisque l’arbitre n’accorde pas le but et, en concertation avec son assistant se dirige vers Boussoufa pour lui adresser un carton jaune, son deuxième du match ! La raison de ce carton ? Boussoufa a prolongé le corner de la main et se voit donc logiquement contraint de rejoindre les vestiaires. Un coup dur pour l’Anzhi qui va donc devoir finir le match en infériorité numérique. Pour le Dinamo c’est, en revanche, l’opportunité parfaite pour repartir avec les 3 points et se placer dans la course à l’Europe.
Pourtant, rien ne va se passer comme prévu. Le Dinamo ne sait pas comment gérer cet avantage numérique alors que l’Anzhi semble galvanisé par ce coup du sort. Quelques minutes après l’expulsion de Boussoufa, servi par Willian, Zhirkov se joue de son défenseur et croise sa frappe qui finit dans le petit filer de Shunin. Incroyable d’apathie, le Dinamo ne parvient pas à réagir et l’Anzhi poursuit sa marche en avant. Eto’o, servi par Akhmeodv, offre deux buts d’avance à son équipe à un peu moins de 25 minutes de la fin.
Le Dinamo n’y arrive absolument pas. L’Anzhi presse bien et récupère de nombreux ballons hauts et surtout n’est absolument pas mis en difficulté. Finalement, et au moment où on s’y attend le moins, le Dinamo va revenir dans la partie. Suite à un centre de Dzsudzsak, Gatagov reçoit le ballon au 2nd poteau, élimine Gadzhibekov sur son contrôle et trompe Shunin. 3/2, le match est relancé. Dès lors, le match est à sens unique mais le Dinamo est très brouillon et l’Anzhi n’est pas véritablement mis en danger. Mais, à l’instar des deux rencontres précédentes, la fin de match va une nouvelle fois nous surprendre. En effet, il reste à peine 2 minutes à jouer lorsque Kuranyi reprend de la tête le coup franc de Sapeta. Gabulov ne peut que constater les dégâts. 3/3 , on en restera là. Longtemps mené au score bien qu’en supériorité numérique, le Dinamo arrache un point sur la pelouse de l’Anzhi. Avec un point de retard le Spartak et le Rubin et le même nombre de points que le Kuban, tout reste à jouer dans la course à l’Europe.
Pour l’Anzhi, en revanche, cette égalisation subie dans les derniers instants, scelle les derniers espoirs de deuxième place et donc de Ligue des Champions. Avec 6 points d’avance sur le 4ème, la troisième place ne devrait pas échapper aux hommes de Guus Hiddink. La coupe représentera le dernier challenge d’une saison finalement assez décevante.
Rusko
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