
J’attendais ce match avec une certaine impatience. La ville de Caracas sort d’une semaine Sainte et où beaucoup sont allés se ressourcer à la plage. Quoi de mieux pour reprendre une activité « normale » qu’un match de Copa Libertadores au stade Olimpico de la UCV ? Ayant en tête le match aller (victoire 3/1 de Caracas) ainsi que le classement, on se dit que el Rojo a un très gros coup à jouer pour la qualification et peut s’emparer de la première place du groupe en attendant le duel brésilien entre le Gremio et Fluminense la semaine prochaine.
Mais en m’intéressant de plus près à l’adversaire du soir, le club chilien de Huachipato, un phénomène m’interpelle. En effet, avec 4 points en 4 matchs, le bilan n’est pas fameux pour les chiliens. Mais ces points ont tous été récolté à l’extérieur ! Une victoire initiale 2/1 sur le terrain du Gremio puis un match nul 1/1 à Rio contre Fluminense ont de quoi inquiéter les hommes de Bencomo. Malgré tout, c’est avec un certain optimisme que nous nous rendons au stade. Pour éviter tout bouchon, on gare la voiture dans un centre commercial (vu le prix du parking, ça ne pose aucun problème), puis on se dirige vers le stade en métro. Évidemment, le changement de ligne que nous devons effectuer pose problème : apparemment les trains de la ligne 3 sont bloqués, les joies de la vie à Caracas. On décide donc de terminer le chemin à pied.
On arrive au stade assez tôt, les équipes sont déjà sur le terrain en train de s’échauffer, mais les tribunes sont encore très parsemées et se rempliront peu à peu bien que le stade sera très loin d’afficher complet. J’aperçois en haut des gradins en face de moi, contre le mur, l’esquisse d’un tifo, j’ai déjà hâte de voir ce que ça va donner.
Pas de temps à perdre, les joueurs font leur entrée sur la pelouse, le tifo est déployé. C’est magnifique. Malheureusement je ne peux vous dire tout ce qu’il représente. Je sais que les couleurs rouge et noir sont celles du club, et qu’il y a des inscriptions à la gloire de Caracas mais également une qui fait référence à un certain docteur, mais j’ignore de qui il s’agit. Bref, la barra chante comme à son habitude. Je ne le sais pas encore mais il s’agit là du meilleur moment du match pour Caracas.
Le début de match va, semble-t-il, conditionner la suite de la rencontre. Caracas n’entre pas vraiment dans son match, la défense est apathique et aucun joueur ne montre une once d’agressivité. De plus, l’absence de Carabali sur le côté droit se fait ressentir. Tout cela contraste énormément avec ce que montre Huachipato. Très impliqués, très agressifs dans le bon sens du terme, les chiliens vont très vite trouver l’ouverture, bien aidés il est vrai par une défense centrale ridicule. L’uruguayen Rodriguez commence son récita : 8 minutes de jeu, 0/1. Ce but a le mérite de réveiller le joueurs de Caracas. Un peu plus d’intensité offensive permet aux attaquants de se montrer dangereux, mais ces occasions viennent avant tout de frappes lointaines ou de coups de pied arrêtés. Huachipato ne panique pas et, à 10 minutes de la mi-temps, Rodriguez va profiter d’une nouvelle erreur monumentale de la défense vénézuélienne. 2/0, on ne reverra plus jamais Caracas dans ce match.
Difficile de croire à ce qu’il est en train de se passer au stade Olympique. Les supporters ont du mal à donner de la voix en seconde période. Ils continueront tout de même d’encourager leur équipe jusqu’au bout, mais sans réellement y croire. D’ailleurs, à partir de 2/0, chiliens ont parfaitement géré la seconde période, gardant le ballon quand il le fallait pour faire remonter le bloc, proposant des solutions au porteur du ballon, des choses qui paraissent simples mais que Caracas n’a pas su faire. En effet, les tentatives individuelles se sont succédées, des courses désespérées vers l’avant alors qu’aucun coéquipier ne suit l’action. Bref, un désordre total, un désastre collectif. Personne n’est à sauver lors de ce match, même Otero, que je trouve bon d’habitude, n’aura rien montré ce soir. Un des pires étant Jimenez, le capitaine, incapable de faire une bonne passe, perdu sur le terrain. Impossible de ne pas mentionner la défense, ou plutôt l’absence de défense, celle-là même qui était à louer contre le Gremio, a sombré ce soir. Un nouveau but de Rodriguez puis un but Falcone entré en jeu auparavant viennent clore le score, 0/4. Outre l’excellente performance de Rodriguez, qui a énormément pesé sur la défense, toujours très accrocheur et combatif, notons le très bon match de Llanos, sorte d’attaquant côté gauche qui, par ses prises de balles et ses combinaisons avec ses coéquipiers a également fait beaucoup de mal au Rojo. Mais de manière générale, c’est toute l’équipe de Huachipato qui a marché sur ce Caracas.
Alors que Caracas ambitionnait la première place du groupe avec 9 points à la clé en cas de victoire, c’est bien Huachipato qui est en tête du groupe aujourd’hui. Avec 7 points au compteur, le club chilien devance Fluminense (7 pts) et le Gremio (6 pts) qui s’affronteront la semaine prochaine. Avant de recevoir le Gremio lors de la dernière journée, Huachipato est donc assuré d’être deuxième. Pour Caracas en revanche, il faudrait un concours de circonstances improbable pour sortir du groupe, et surtout il faudra commencer par aller gagner à Rio contre Fluminense.
Pour plus d’infos sur la compétition et sur les autres groupes, je vous invite à vous rendre sur ce site : http://libertadores.lucarne-opposee.fr
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