
Le 8ème de finale de la ligue des champions retour entre Barcelone et Milan à peine terminé, me voilà parti en direction du stade pour un match de Libertadores entre le FC Caracas et le Gremio. A priori, j’ai du temps devant moi d’autant plus que le match ne commence qu’à 20h, mais on ne sait jamais ce qui peut arriver à Caracas en terme de trafic. Englué dans un bouchon depuis plusieurs minutes, le chauffeur de bus répond à la demande de certains usagers et nous pouvons descendre du bus bien avant l’arrêt officiel. Après le bus vient le métro. Un changement de ligne plus tard et me voilà à la station Ciudad Universitaria, station qui dessert la UCV (Universidad Central Venezolana), mais également le stade de base-ball et donc le stade de football de la UCV, là où le FC Caracas reçoit le Gremio Porto Alegre ce soir. Il s’agit là du 4ème match de la phase de poule du groupe 8 de la Copa Libertadores. La semaine dernière, lors du match aller, le Gremio nous avait offert une démonstration et l’avait emporté facilement 4/1 grâce notamment à deux buts de l’ex bavarois Zé Roberto.
Finalement j’arrive presque 1h30 avant le coup d’envoi. N’ayant pas grand-chose à faire, je décide de m’installer en tribune pour prendre l’atmosphère et voir le stade se remplir peu à peu. Le temps passe assez vite. Les deux équipes entrent sur la pelouse pour s’échauffer à commencer par les gardiens et notamment Dida, l’ex joueur du Milan, suivis de près par les joueurs de champs qui nous sont familiers : Cris, André Santos, Zé Roberto, Elano.
Peu à peu, les supporters rentrent dans le stade. La barra du Rojo en profite pour utiliser ses fumigènes et autres engins pyrotechniques avant d’entrer dans les gradins. En effet, le club a rappelé à ses supporters qu’ils étaient interdits dans le stade en raison des amendes qu’inflige l’organisation de la Copa Libertadores (mais je ne peux pas vous certifier cette info à 100%). La barra s’installe, le match n’a pas encore commencé mais il est déjà bien lancé. Tout juste une semaine après l’officialisation de la mort du président Hugo Chavez, une banderole est déployée en son honneur.
Les joueurs font leur entrée sur la pelouse, les chants redoublent d’intensité. L’hymne vénézuélien est joué et l’arbitre peut enfin lancer cette rencontre. Le match démarre sur un très bon rythme ; les joueurs de Caracas sont les premiers à se montrer dangereux mais la réplique brésilienne ne se fait pas attendre. Caracas est mieux entré dans la partie et oblige Dida à intervenir sur deux nouvelles frappes de l’extérieur de la surface. Petit à petit, les débats s’équilibrent. Le grand Barcos fait beaucoup de mal à la défense centrale du Rojo. Il garde plutôt bien le ballon et permet à son équipe de remonter et de s’installer dans le camp adverse. Il faut dire qu’avec des joueurs comme Elano ou Zé Roberto, l’aisance technique est au rendez-vous. Si en plus la défense de Caracas fait des cadeaux aussi gros qu’une perte de balle à l’entrée de sa surface, plus rien ne peut empêcher le Gremio d’ouvrir le score. Ainsi, Elano reprend de la tête au deuxième poteau un bon centre d’André Santos. Baroja ne peut rien faire. Ce coup dur pour le Rojo n’entame pas la ferveur locale, bien au contraire. Les joueurs, en revanche accusent le coup. La rencontre est plutôt agréable à suivre, mais il n’y a plus vraiment d’occasion jusqu’à la dernière minute de cette première mi-temps. Le très bon Otero voit son coup franc repousser par le mur, le ballon revient sur Peña qui envoie une frappe puissante qui ne laisse aucune chance à Dida. 1/1/ Le stade exulte, l’arbitre peut siffler la mi-temps.
Ces 15 minutes de pause me permettent de me restaurer sans bouger de mon siège. En effet, des vendeurs de pop corns, chips, de tequeños ou de divers boissons rafraîchissantes font le tour des tribunes pendant cette mi-temps, et pendant le match également d’ailleurs. Cette mi-temps me donne également l’occasion de parler avec mes voisins. J’aborde le thème Fernando Aristeguieta, le jeune vénézuélien parti cet hiver du côté de Nantes et qu’on me vend ici comme un très bon joueur qui a bien fait de partir en Europe pour progresser. Les gens sont d’ailleurs assez bien informés sur son club puisqu’ils me disent que Nantes a de bonnes chance de monter cette saison. Ils me conseillent de suivre un joueur du FC Caracas à savoir que Romulo Otero. Ce jeune joueur de 20 ans pourrait en effet, selon eux, être l’avenir du foot vénézuélien. Je le vois mal ne serait-ce que dans un bon club européen. Il a encore beaucoup de chose à améliorer dans son jeu, notamment cesser ses raids solitaires, même s’il le fait plutôt bien. Cependant un destin à la Aristeguieta est peut être envisageable.
Le temps passe vite et le match va bientôt reprendre. Étrange deuxième mi-temps à laquelle nous assistons. Le rythme est retombé, aussi bien sur la pelouse que dans les tribunes d’ailleurs. On joue par à-coup et on a surtout bien du mal à voir une équipe se détacher. Chaque accélération du Rojo donne de l’espoir aux supporters. Suite à un excellent travail de Cure, Farías pousse le ballon au fond des filets. On joue la 67ème minute, le stade entier explose de joie, la barra se donne encore plus dans les tribunes. Très vite, la joie laisse place à la tension. C’est assez étrange d’ailleurs comme sentiment. A 0/1 ou à 1/1, je ne sentais pas les gens tendus autour de moi. Mais dès que Caracas a pris les devants au score, l’enjeu est devenu trop important, comme si cette fois Caracas avait quelque chose à perdre, un exploit à laisser filer. Cette tension gagne également les joueurs sur le terrain. Dès lors, l’objectif des joueurs du Rojo est clair : gagner du temps à chaque arrêt de jeu. Ainsi, les joueurs restent au sol, discutent, Baroja prend son temps sur chaque dégagement. L’arbitre n’est pas dupe et va même provoquer la colère des supporters lorsqu’il va interdire aux soigneurs d’entrer sur la pelouse alors qu’un joueur du Rojo reste au sol dans la surface du Gremio. Le temps passe, le Gremio ne se montre pas dangereux et on sent même que, s’ils jouaient bien les coups, les joueurs du Rojo pourraient plier le match. Cris est lourd, se fait plusieurs fois prendre de vitesse, mais les offensives caraqueñas sont avant tout des percées individuelles. Malgré les 4 minutes de temps additionnel, les choses ne changeront pas. L’arbitre siffle la fin du match sur cette belle victoire de Caracas 2/1, les supporters peuvent faire la fête et remercier leurs joueurs.
Côté Caracas, je tiens à souligner les performances de Carabali, jeune latéral infatigable ou encore de Sanchez, défenseur central qui a su rester calme et rassurer sa défense par ses interventions judicieuses. Notons également la bonne performance d’Otero, d’abord sur un côté, puis replacé dans l’axe en fin de match, poste où il est bien meilleur à mon avis. Côté Gremio, le vieux briscard Zé Roberto, 38 ans, a encore de très beaux restes et a surtout largement le niveau. Elano m’a également bien plu, non pas par son activité débordante, mais par sa justesse technique et les combinaisons qu’il offrait à ses coéquipiers.
Avec cette victoire, Caracas peut continuer de croire à la qualification. En effet, le Rojo rejoint son adversaire du soir avec 6 points en 4 matchs, mais la différence de buts fait défaut (d’ailleurs, je ne sais pas si on prend en compte la différence de buts générale ou la différence de buts particulière. Dans tous les cas, Caracas est derrière le Gremio). Fluminense est en tête avec 7 points alors que Huachipato, avec 4 points, ferme la marche. Tout reste donc à faire dans ce groupe plus serré que prévu. Huachipato offre une très belle résistance et est allé chercher ses 4 points au Brésil en battant le Gremio 2/1 et en ramenant un match nul 1/1 de Fluminense. Malgré sa victoire 3/1 à l’aller, Caracas devra donc se méfier le 4 avril prochain lors de la réception des chiliens. Une victoire du Rojo lors de ce match offrirait aux vénézuéliens une finale (sans forcément être obligés de la gagner) du côté de Fluminense qui est à la peine à domicile (défaite 3/0 contre le Gremio et donc match nul contre Huachipato).
Les autres matchs de la copa libertadores
Parmi les autres matchs de Copa Libertadores, notons que Boca Juniors n’est pas au mieux pour l’instant avec notamment un défaite récente à domicile contre le Nacional de Montevideo d’Alvaro Recoba (qui était remplaçant pour ce match). Avec une victoire pour deux défaites, Boca va avoir fort à faire lors de la phase retour, d’autant plus qu’ils devront se déplacer chez le Nacional et au Mexique pour y affronter Toluca, son adversaire direct pour la 2ème place du groupe.
Sao Paulo et Arsenal de Sarandi se sont quittés sur un match nul. Jadson très inspiré et auteur d’un très beau but a permis aux brésiliens d’ouvrir le score mais les argentins sont parvenus à égaliser en début de seconde période. Dans ce groupe, l’Atletico Mineiro, avec 9 points en 3 matchs, devrait se qualifier sans problème. L’autre place se jouera entre Sao Paulo et les boliviens de The Strongest. A priori, les brésiliens sont favoris. Enfin, les Corinthians de Pato ont perdu au Mexique contre Tijuana et laissé sans doute la première place du groupe s’envoler puisque les mexicains font carton plein pour l’instant avec 9 points en 3 matchs. Les coéquipiers de Pato sont 2nd avec 4 points.
Le Deportivo Lara, deuxième club vénézuelien engagé dans la compétition, a également un coup à jouer. En effet, ils reçoivent ce mercredi 13 mars, les paraguayens d’Olimpia et en cas de victoire, peuvent s’emparer de la première place du classement. Mais ce groupe est particulièrement serré puisqu’après 4 matchs, les Newell’s Old Boys et la Universidad de Chile possèdent 6 points alors que Lara et Olimpia en possèdent 4 après 3 matchs.
Dans la mesure du possible, je vais essayer de continuer à voir ces matchs de Copa Libertadores. Chaque équipe est composée de joueurs techniques, joue pour gagner, le rythme est bon et l’intensité est au rendez-vous.
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