Retour sur la 21ème journée
Juventus/Udinese 4-0
Une certaine inquiétude commençait à s’emparer de la Juventus. Avec un point pris seulement sur les deux derniers matches, un nombre important de joueurs blessés (Chielini, Marchisio blessés, Pirlo, Quagliarella), Asamoah toujours à la CAN, la Juve vivait une période un peu difficile. En plus, la Lazio et Naples étaient revenues à seulement 3 points lors de la dernière journée. Ajoutons une équipe de l’Udinese qui débarquait en pleine confiance à Turin (deux dernières victoires 3 – 0 et 3-1 contre l’Inter et la Fiorentina). Les tifosi de la Juve étaient donc un brin préoccupés avant cette 21ème journée. Oui mais voilà, ce que l’on pressentait comme un petit passage à vide (cf. le compte rendu de la semaine dernière) s’est confirmé. En effet, la Juve s’impose 4-0 contre l’Udinese, fait taire les critiques et surtout recreuse l’écart. La Lazio étant tenu en échec à Palerme et Naples ne rapportant qu’un point de Florence, le leader reprend 5 points d’avance.
Cette victoire a été marquée par la prestation « exceptionnelle » du jeune français Pogba (19 ans) arrivé libre l’été dernier de Manchester United. Alors que l’Udinese verrouillait bien les espaces, que la Juventus était en cruel manque d’inspiration, Pogba a délivré les 38 000 tifosi de la Juventus d’un missile à la 40ème minute. L’Udinese aura deux opportunités pour égaliser par son buteur et capitaine Di Natale. Et puis ? Nouveau « show Pogba », avec une roulette, frappe de loin au ras du poteau du portier de l’Udinese à la 66ème minute. Pogba 2 Udinese 0. Le français avait déjà fait beaucoup parler de lui lors de la victoire contre Naples, auteur d’un but et d’une passe décisive.
Les 20 dernières minutes seront anecdotiques. Matri et Vucinic, dans le doute avant ce match, se réconcilient chacun avec un but. La Juve se rassure et est plus que jamais consciente qu’elle dispose d’un phénomène nommé Pogba. Cela demandera, bien évidemment, confirmation sur le long terme. Mais comme l’a titré la GazettaDello Sport, le lendemain du match, samedi, c’est « Pogba Boom ». On notera cette semaine un choc en ½ finale aller de la coupe d’Italie : Juventus/Lazio.
Les autres matches : la concurrence ralentie, des chocs décevants, le Milan remonte
Fiorentina/Naples 1-1
C’était le choc de cette 21ème journée du championnat d’Italie. D’un coté, la Fiorentina, 5ème et véritable révélation de la première partie de saison, un peu dans le doute avec 3 défaites consécutives en ce début d’année 2013. De l’autre, Naples, deuxième et en pleine confiance après deux beaux succès contre la Roma et Palerme. Mais ce « choc » n’a pas tenu toutes ses promesses. Entre deux des équipes produisant le plus beau jeu d’Italie, on a surtout vu un combat de coq durant 35 minutes, avec des cartons en pagaille et des fautes d’antijeu.
Le Fiorentina va être récompensée de sa domination en ouvrant le score, grâce au très bon défenseur Roncaglia. Un but gag, qui intervient à la suite d’une longue ouverture pour Toni. Le portier Napolitain De Sanctis, en totale mésentente avec sa défense, percute son défenseur Britos…le ballon finissant au fond de ses cages. Cette ouverture du score va avoir le mérite de rendre ce match moins haché et de voir plus de jeu. Naples, toujours solidaire égalisera, juste avant la mi-temps, grâce à Cavani à la suite d’un coup-franc bêtement concédé par Cuadrado.
La deuxième mi-temps, plus ouverte, offre plus de spectacle. Chacune des équipes aura son temps fort. La Fiorentina va continuer à dominer le match mais sans véritablement se montrer dangereuse. Cette équipe joue bien mais il manque un vrai « tueur » dans la zone de vérité, un joueur capable de profiter des centres. Jovetic sait marquer des buts mais ne sera jamais un renard des surfaces. Autour de la 70ème minute, Naples sent la possibilité de faire un gros coup et commence à prendre les opérations en main. Inler, d’une frappe de loin repoussée par Neto mais surtout Pandev, à la suite d’un super travail d’Hamsik, seront tous proches de donner 3 points précieux au Napoli. Mais le gardien florentin, décisif, préserve le résultat. Le match aurait même pu basculer pour la Fiorentina si Aquilani n’avait pas gâché une ultime occasion.
La Fiorentina se contente de ce point et stoppe l’hémorragie après deux défaites d’affilées. La place qualificative pour la ligue des champions reste toujours « hors de portée » : La Fiorentina pointe à 7 points de retard sur le duo Lazio/Naples. Je m’attendais à une équipe de Naples un peu plus ambitieuse, prenant un peu plus de risques. Ce nul reste un bon résultat pour la course à la ligue des champions, l’Inter, 4ème, restant toujours à 4 points. Mais il s’agit d’une mauvaise opération pour la course au scudetto. La Fiorentina semblait prenable, notamment avec l’absence de Pizarro au milieu de terrain qui se fait cruellement ressentir.
Palerme/Lazio 2-2 Une lazio suffisante rate le coche
La Lazio était revenue à 3 points du leader, la semaine passée. Ce samedi, la Lazio doit se contenter du nul. Il s’agit d’une réelle déception. Palerme est en difficulté, 19ème dans ce championnat. La Lazio avait le match en main en menant 1/0 à la mi-temps, grâce à Flocarri, encore buteur.
Malgré une équipe de Palerme courageuse et volontaire, la maitrise était totalement laziale. Mais dès l’entame de la seconde mi-temps, la Lazio va se contenter du strict minimum, c’est à dire défendre le 1-0. Certes, un but de Flocarri est injustement refusé pour un hors-jeu imaginaire. Il s’agit certainement du tournant du match, car on n’imagine mal Palerme, menée 2/0 à 25 minutes de la fin, revenir dans le match. Néanmoins, c’est tout à fait logiquement, que les siciliens vont égaliser par le très bon milieu international uruguayen, Alrevalo Rios (69ème). Et puis intervient le coup de tonnerre 120 secondes plus tard. Sur un très bon centre fuyant de Dossena, le très prometteur Dyballa, oublié au second poteau par la défense de la Lazio, donne l’avantage aux hommes de Gasparini. 2-1 pour Palerme à la 71ème. La Lazio s’est mise toute seule en difficulté, en grande partie à cause des absences défensives et à ce manque d’envie de tuer le match. Une suffisance qui a failli lui faire perdre le match. Les 20 dernières minutes auront le mérite de réveiller la Lazio à défaut de réellement se montrer dangereuse. Flocarri sera encore une fois décisif, obtenant un penalty, pour une faute de Von Bergen. Hernanès, malgré le départ du bon côté de Ukjani, égalisera à la 84ème. A signaler une dernière grosse opportunité pour la star de l’équipe et capitaine, Micolli, à la 94ème. Palerme se contente du nul et de la 19ème place, à 4 points du premier non relégable (Pescara). La Lazio enchaine une 12ème journée sans défaite. Mais ce match fait office de grosse piqûre de rappel pour les hommes de Petkovic.
La rigueur et la solidité défensive de la Lazio a été sérieusement ébranlée en Sicile. La défense à 3 utilisé par Petkovic n’a pas fonctionné. Mais les équipes poursuivantes n’ont pas su en profiter, que ce soit l’Inter ou la Fiorentina. La Lazio reste donc solidement ancrée à la 3ème place, avec toujours 4 longueurs d’avance sur le 4ème. Néanmoins, l’occasion était belle de rester à 3 points de la Juventus et de profiter des « chocs » entre la Fiorentina et Naples ainsi que la Roma et l’Inter pour la course à la ligue des champions. La Lazio n’a pas su en profiter.
Roma/Inter 1-1
La pression était sur les hommes de Zeman pour cette affiche de la 21ème journée.
Le club de la Louve, 7ème au coup d’envoi, dépassé par le Milan, devait absolument l’emporter. En effet, 11 points d’écart séparent la Roma de son rival, la Lazio, dans la course à la ligue des champions avant cette rencontre. Une qualification qui reste le grand objectif (utopique ?) de la Roma. Pour l’Inter, la course au scudetto semble un lointain souvenir (1 point d’écart avec la Juventus début novembre, 9 après 21 journées). Pour ne rien arranger, l’infirmerie est encore bondée : Milito, Cassano, Samuel, Coutinho, Stankovic sont encore forfaits. L’objectif des hommes de Stramaccioni pour ce déplacement est donc clair : se rassurer, après 4 défaites d’affilées à l’extérieur.
Comme pour la Roma, la 3ème place étant l’objectif de la saison, la défaite était interdite pour le club de Moratti. En voyant ces deux clubs lutter pour une qualification pour une compétition européenne, l’occasion est de remarquer que les temps changent : il y a encore deux ans, l’Inter et la Roma bataillaient pour la course au Scudetto…aujourd’hui l’Inter est 4ème, la Roma 7ème.
Ce match a été décevant entre deux équipes limitées. Les 90 minutes se sont déroulées sur un faux rythme,. avec beaucoup de déchet technique. La Roma a dominé, logiquement ouvert le score sur un penalty très généreux concédé par Ranocchia et transformé par l’inépuisable Totti. Puis l’Inter, emmené par un Guarin encore une fois exceptionnel, a égalisé, logiquement, par Palacio à la 45ème.
Le scenario de la seconde mi-temps sera identique à celui de la première période. La Roma domine mais sans se montrer véritablement dangereuse. Cette équipe souffre d’un manque de réalisme incroyable et doit avoir un taux de ratio occasion/but assez faible. La Roma est la deuxième meilleure attaque du championnat mais le nombre d’occasions manquées à chaque match est impressionnant. L’Inter, malgré une bonne réaction après l’ouverture du score de Totti, s’est contentée du nul en deuxième mi-temps. La faute à un milieu trop pauvre, à l’exception de Guarin dans une forme incroyable et qui est devenu la star de cette équipe. Le jeune Livaja, 19ans a même été titulaire pour la première fois de la saison (pour combler les absences de Milito et de Cassano). Auteur d’une bonne prestation et d’une belle action personnelle (sa frappe touchant le poteau), il reste néanmoins sur le départ.
Comment envisager la suite de la saison pour ces deux clubs ? La Roma va devoir très vite enchainer une série de résultats positifs pour recoller à la course à la ligue des champions. Cela passera par un réalisme retrouvé et surtout, de la régularité et de la continuité, le grand défaut de cette Roma. Pour l’Inter, les blessures et le manque de profondeur de banc ont ruiné les espoirs de titre (même si ce n’était pas l’objectif de la saison) et sont peut être en train de plomber la course à la champions league (4 points d’écart entre la Lazio 3ème et l’Inter 4ème). La suite de la saison dépendra du retour des blessés et du mercato. Il y a des manques dans cette équipe (milieu de terrain en particulier). Le départ de Sneijder enfin entériné à Galatasaray, l’Inter va pouvoir se renforcer, a priori sans faire de folie. Suffisant pour arracher une place en ligue des champions ? A signaler un nouveau Roma/Inter, mercredi en ½ finale aller de la coupe d’Italie.
Milan/Bologne 2-1
Le Milan est dans le top 6 pour la première fois de la saison. C’est assez significatif, après le pire début de saison de son histoire (une victoire lors des 8 premières journées). La ligue des champions reste toujours loin (9 points de retard sur Naples et la Lazio) mais doucement mais surement, le Milan se rapproche d’une place européenne et du top 5, la Fiorentina n’étant qu’à deux points. Après le coup d’arrêt de la semaine passée et le nul contre la Sampdoria, le Milan renoue avec le succès contre une décevante équipe de Bologne. Cette victoire est amplement méritée pour les hommes d’Allegri. Agliardi le portier de Bologne, a longtemps repoussé l’échéance face à El-Sharaawy et Pazzini. Mais c’est tout à fait logiquement que le Milan a ouvert le score grâce à Pazzini. Celui-ci doublera la mise, d’un superbe but, après un enchainement technique de grande classe à la 82ème. Il s’agit du 8ème but de la saison pour Pazzini, ex-joueur de l’Inter. Pazzini est souvent critiqué et pourtant, il est décisif et a marqué plus de buts que Cassano à l’Inter (même si les deux joueurs n’ont pas le même rôle). Je fais la comparaison, étant donné que les deux joueurs ont été échangés l’été dernier. Pour l’anecdote, Méxès, inattentif, marquera contre son camp à la 84ème, après pourtant une belle prestation.
Mais l’actualité de la fin de semaine au Milan tourne toujours autour d’un éventuel retour de Kaka. C’était donné pour fait : Le Real devait prêter Kaka, ce dernier baissant ses émoluments de 10 millions nets par saison à 6. Oui mais voila. Pour des raisons fiscales, le Real, comme il y a deux ans de cela, a encore une fois bloqué la transaction. Au Milan, on évoque une possible discussion pour l’été prochain. Je pense que la négociation n’est pas encore bloquée. En ce qui concerne Balotelli, il s’agit à mon sens d’un fantasme, à moins que Manchester City ne fasse une « fleur » au Milan (City demande pour l’instant 30 millions !).
En bref :
Rien ne va plus au Genoa, 12ème défaite de la saison à domicile contre cette étonnante équipe de Catania, 8ème. Del Neri, arrivé en cours de saison, est à son tour viré. Le Genoa, est un club magnifique mais massacré par une politique de recrutement et de gestion d’entraineur incompréhensible et dirigé par un président ne comprenant rien au foot. On note le 7ème but de la saison de Belfodil, après le nul de Parme contre le Chievo. Belfodil dont le nom circule pour l’été prochain du côté de la Juve et de la Fiorentina. Les 10 derniers jours risquent d’être « chauds », comme toujours, sur le marché des transferts italiens.
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