Retour sur la 19ème journée de Serie A
On ne sait par quoi commencer. En cette première journée de 2013, on s’attendait à une journée de reprise « tranquille » pour les grosses écuries italiennes. Que nenni, la Juventus à la stupeur générale s’est inclinée, la Fiorentina aussi et l’Inter a coulé ! Les bonnes opérations du jour ? Indiscutablement pour la Lazio, qui revient à 5 points de la Juventus et compte 4 points d’avance sur le 4ème (Fiorentina) et puis, Naples, facile vainqueur de la Roma. Le club du sud de l’Italie revient à 7 points de la Juventus (n’oublions pas que Naples a reçu 2 points de pénalité) et s’empare de la 3ème place. Le Milan en profite pour réduire l’écart à la course à l’Europa League.
Focus : Udinese/Inter 3-0 – L’Inter en crise !
J’ai beaucoup critiqué le Milan cette saison. Des résultats très moyens, un manque de fond de jeu, une défense médiocre. Mais que dire de son cousin, l’Inter ? Au soir de la 11ème journée, l’Inter gagnait à Turin, enchainait un 10ème succès de suite et surtout, était deuxième, à un point seulement du leader, la Juventus. 8 matchs plus tard ? L’Inter suit un rythme de relégable avec une moyenne de un point par matchs a obtenu 8 points. Le titre n’est plus qu’un lointain souvenir. Pire, la course à la champions league s’annonce de plus en plus difficile, lorsque l’on voit la défaite à Udine, 3-0, ce dimanche. Je voyais l’Inter terminer sans problème dans le top 3 cette saison. Après sa victoire contre la Juventus, je croyais vraiment l’Inter capable de « titiller » le champion en titre.
Après 19 journées, l’équipe de Stramaccioni compte déjà 6 défaites. Pire, l’Inter a le même nombre de points que la saison passée à la même époque : 35 points. A ce rythme là, ce sera une nouvelle saison sans ligue des champions. Quelles en sont les raisons ? La défense ne cesse de couler et les attaquants ne marquent pas (Livaja contre le Genoa et Jonathan à 0-0 contre l’Udinese, ont raté deux occasions qui font le régal des émissions satiriques). Le milieu ? Comment faire du jeu avec Zanetti et Gargano en récupérateur ? Seul Guarin semble capable de faire la différence. Sans oublier, une infirmerie bondée : encore 12 absents dimanche à Udine.
Alors oui, l’Inter peut toujours se refugier derrière les polémiques arbitrales. Encore dimanche, Stramaccioni crie au scandale, pour une action sur Palacio, soit disant accroché à 0-0, alors qu’il partait seul au but dans la surface, sans le moindre coup de sifflet arbitral. Cela fait suite aux penaltys oubliés pour Ranocchia contre Cagliari et la Lazio. Mais la raison est ailleurs. La victoire de Turin, a finalement fait un mal fou à l’Inter. Depuis cette victoire, l’équipe n’a pris aucun point à l’extérieur. Si le titre est d’ores et déjà à oublier, il reste à l’Inter à prendre une place pour la ligue des champions.
Après 11 très bonnes premières journées, l’Inter s’est litteralement écroulée et ne parvient pas à se relever. Malgré une bonne volonté manifeste, cette équipe n’y arrive pas. La faute à un manque de réalisme criant, à un manque de qualité au milieu et à une défense naïve. Et puis, le banc semble beaucoup trop léger. Livaja, Rocchi, Mariga Mbaye, Di Gennaro, Duncan, Bessa, Benassi…c’était le banc de l’Inter à Udine. Le mercato d’hiver ne devrait pas faire bougter les choses. Moratti ne fera pas de folie. Avec au bilan un passif de 77 millions la saison passée, le fair-play financier qui arrive à grande vitesse, on peut comprendre aisément le président Interiste. Les erreurs de mercato grotesques ne sont pas excusables. : Entre Silvestre, Peireira payé une fortune (10 millions + 5 en bonus), l’absence de remplaçant digne de ce nom à Milito et surtout pas de « regista » (joueur capable d’organiser le jeu à la récupération), cela commence à faire beaucoup. On n’oubliera pas le cas Sneijder, qui continu à gagner 6 millions net par an, tranquillement assis sur son canapé. Il ne veut pas prolonger, l’Inter veut le vendre, lui veut partir mais il n’y a pas d’offre. Pendant ce temps là, il ne joue toujours pas. Un suicide ? Très certainement.
Rendons hommage à cette belle équipe de l’Udinese. Et surtout, à cet extraordinaire buteur, « Toto » Di Natale, auteur d’un doublé (son premier but est de toute beauté). On a retrouvé, après un début de saison difficile, l’Udinese de la saison passée. Une équipe solide, qui sait souffrir, pour mieux absorber et contrer l’adversaire. L’Udinese excelle le contre à merveille. Cette équipe perd chaque année ses meilleurs joueurs mais arrive à se renouveller formidablement bien. Ses tifosi, pourtant, reprochent aux dirigeants leur manque d’ambition sur la scène européenne, en acceptant de se faire piller chaque été. C’est pourtant la recette du succès à Udine : Chaque vente est anticipée et le joueur partant est remplacé par un joueur, au moins aussi fort et destiné à « exploser ». On signalera, outre, le superbe match de Di Natale, un très bon Heurteaux (ex Caen) en défense centrale, un Ferreira, destiné à être un des joyaux de cette équipe, Danillo, exceptionnel, la précieuse expérience également de Lazarri au milieu. Muriel, révélation de la saison passée à Lecce, après une première partie de saison minée par les blessures, revient à son meilleur niveau. Le portier Bkric très critiqué en début de saison, a confirmé contre l’Inter, que c’est un bon gardien.
Juventus/Sampdoria 1-2 – La Juventus tombe !
Indiscutablement, le résultat le plus inattendu. 3ème défaite de la saison pour les champions en titre. Il fallait être très fort (chanceux?) pour pronostiquer cette défaite. Encore plus, lorsqu’à la mi-temps, la Juventus menait 1-0, à 11 contre 10 à domicile ! Oui mais voilà, le foot est parfois irrationnel et c’est pour ça qu’on l’aime.
La Juventus menait 1-0, tranquillement, contre une équipe de la Sampdoria, donnée par beaucoup comme un des favoris à la descente en Serie B. 1-0, après 20 minutes, suite à un penalty obtenu par Marchisio et transformé par Giovinco et Gastadello prié de rejoindre le vestiaire très rapidement. Ca sentait à plein nez le succès facile pour les hommes de Conte. Oui mais la Juventus, en dehors d’un arbitrage défavorable (penalty oublié, second rouge évité de justesse pour la Samp) va vendanger énormément d’occasions. Ainsi, la Sampdoria va peu à peu reprendre en confiance, avec un retour à une défense à 4 (au lieu d’un 3-5-2). Le score de 1-0 à la pause laisse le match toujours ouvert. Et puis…Icardi (joueur formé au Barça et destiné à être un futur crack) est oublié par Peluso et égalise à la surprise générale d’une frappe croisée bien aidée par une grosse faute de main de Buffon. Eder va à l’heure de jeu, avoir une balle de 2-1 mais sa reprise, passera finalement au dessus. Et, ce que l’on sentait de plus en plus venir à force de jouer avec le feu, va arriver : 2-1 pour la Sampdoria sur un nouveau but de ce joyaux d’Icardi, pourtant en froid avec ses dirigeants. 2-1 à 25 minutes de la fin ! Le Juventus stadium est glacé. La Juventus va se ruer à l’attaque. Vucinic touche la barre, puis rate l’immanquable à 1 mètre du but. Les turinois vont pousser mais la Sampdoria, héroïquement, résiste et emporte une victoire méritée et très précieuse dans la course au maintien.
Cette défaite n’est en rien inquiétante pour la Juventus. Appelons cela une piqure de rappel. La Juventus n’a pas voulu, su, tuer le match et l’a payé au prix fort, même à 11 contre 10. L’absence de Chielini se fait sentir (out pour les deux prochains mois), Asamoah est à la Can. Sans oublier que Vucinic n’est pas dans la forme de sa vie, idem pour Vidal. Marchisio est sorti blessé… Le début d’année est donc difficile pour le leader ! Mais aucune inquiétude, malgré le retour de la Lazio à 5 points, tout est entre les mains des coéquipiers de Pirlo.
Lazio/Cagliari 2-1 – La Lazio enchaine et revient à 5 points de la Juventus !
Cette première partie de saison est historique pour la Lazio. 39 points en 19 journées, un record. 12ème match sans défaite, 3ème succès de suite. Et en plus, les dieux du football en ce début d’année, sont avec la Lazio : défaite de la Juventus, de la Fiorentina, de l’Inter et de la Roma ! Solidement ancrée à la seconde place, avec 4 points d’avance sur le 4ème, l’année 2013 commence très bien pour le club de Miroslave Klose.
Cagliari, 16ème, était un match beaucoup plus difficile qu’il ne pouvait en avoir l’air. Et il l’a été. Une Lazio malheureuse (un poteau, une barre à 0-0), a dû lutter pour battre une accrocheuse équipe sarde. L’Olimpico a d’ailleurs été plongé dans la stupeur lorsque le très bon attaquant brésilien Sau, a ouvert le score, fort logiquement, à la 64ème. Mais la Lazio, a changé. Je suis convaincu que la saison passée, la Lazio n’aurait pas gagné ce match.La Lazio s’est accrochée et a égalisé sur corner, grâce au français Konko, s’arrachant au second poteau. Puis, un penalty (généreux ?) obtenu par ce diable de Klose permet à la Lazio de prendre l’avantage et de voir le gardien Agazzi explusé à la grande fureur des sardes. Candreva , entré en jeu, le frappe, le transforme et offre 3 points précieux pour la Lazio, qui creuse l’écart sur l’Inter (4 points d’écart) et….pour la course à la champions league. Cette Lazio n’est pas toujours belle à voir jouer mais c’est une équipe qui se connaît bien, a du cœur, a réglé ses soucis défensifs des années précédentes. Avec des individualités de la qualité de Klose, Hernanès, Marchetti ou Ledesma, la Lazio peut aspirer à être la révélation de la saison et se qualifier pour la ligue des champions. Cette équipe est en confiance et semble avoir la maturité nécessaire pour durer toute la saison à ce rythme.
Les autres matchs : Napoli et le Cavani Show éclabousse la Roma, la Fiorentina s’incline, le Milan se relève, Parme enchaine, le Genoa souffle.
Naples/Roma 4-1
Très compliqué d’analyser ce choc de la journée. La Roma a dominé, maitrisé les débats. A l’arrivée, elle repart avec 4 buts dans la musette. Et oui, Naples possède un buteur, un joueur extraordinaire. Cavani. Triplé pour la star uruguayenne. 3 buts pleins d’opportuniste. A lui tout seul, il a explosé la (faible) défense de la Roma. Il lui a suffi 2 minutes en première mi-temps et 2 minutes en seconde mi-temps, pour s’offrir un doublé et tuer un match, finalement décevant, sur une pelouse en piètre état. Naples s’est contentée de contrer, de repousser les assauts adverses. Face à une Roma sans inspiration, maladroite et une défense désorganisée (l’absence de Marquinhos a fait très mal), Cavani a résolu l’équation à lui tout seul. Il s’agit d’une grosse opération pour les hommes de Mazarri. Naples revient à la 3ème place et à 7 points de la Juventus, sachant que sans les 2 points de pénalité, les napolitains seraient second, en compagnie de la Lazio. Après un mois de décembre difficile (défaite contre l’Inter et Bologne), Naples démarre l’année 2013 en trombe.
Sans forcer, le Napoli s’impose facilement contre un concurrent à l’Europe. Lorsque les napolitains sont concentrés, compacts, solides comme dimanche soir, avec un tel buteur de la trempe de Cavani, ce Napoli est ce qui se fait de mieux en Italie, après la Juventus.
Que dire de la Roma ? Capable d’en mettre 4 au Milan, pour le dernier match de l’année 2012 et débuter l’année 2013 en s’en prenant 4. Ces deux résultats témoignent de l’irrégularité de la Roma, qui à l’instar de l’Inter, a une bonne tête d’équipe qui disputera l’Europa League la saison prochaine…
Fiorentina/Pescara 0-2
Indigestion des fêtes pour les hommes de Vincenzo Montella. 3ème à la trêve, la Fiorentina se fait dépasser par Naples. La raison ? Perin, jeune gardien très prometteur de Pescara. A 20 ans, il a écoeuré les attaquants de la Fiorentina. 15 parades ! Peu, à peu, le promu a tissé sa toile, profitant de la maladresse des attaques adverses et a piégé la Fiorentina. Encore une fois, en particulier sur le second but et une perte de balle grossière de Roncaglia, la Fiorentina a montré ses lacunes défensives. Le projet de jeu est là, le collectif et les individualités aussi. Il n’empêche, que défensivement la Fiorentina souffre. La défaite est amère pour le club florentin. Piqure de rappel ? La suite de la saison et le périlleux déplacement dimanche prochain à Udine, permettra d’en savoir plus.
Milan/Sienne 2-1
Après sa gifle reçue contre la Roma (défaite 4-2) avant la trêve, le Milan se devait de réagir à domicile contre la lanterne rouge, Sienne. Que retenir des 45 premières minutes ? Pas grand chose, El-Sharaawy, comme depuis le début de saison, a semblé être le seul joueur susceptible de faire la différence du coté du Milan. Mi-temps, 0-0 et San Siro gronde. Seconde mi-temps, Milan se réveille, autour de la 55ème minute. Le Milan passe la vitesse supérieur et contre une équipe de Sienne, certes courageuse mais limitée, le Milan ouvre logiquement le score grâce à une tête de Bojan. Valliani aura une balle d’égalisation mais Abbiati sauvera son équipe puis, Pazzini, pliera le match, à la 78ème, sur un penalty généreux. 15 points sur les 18 derniers points en jeu pour le Milan. En enlevant les 8 premières journées, catastrophiques du Milan ( 7 points après 8 journées), le Milan a depuis, un rythme de candidat au titre. Cette équipe n’est évidemment pas taillée pour jouer le titre. La Ligue des champions ? Malgré une série très positive, la 3ème place, est toujours loin, à 7 points. Le Milan reste malgré tout dans cette course, étant donnée l’irrégularité de Naples, de la Fiorentina et de la Roma ainsi que de l’écroulement de l’Inter. Mais malgré un très bon bilan, depuis la 8ème journée, le Milan n’a qu’un point de plus que Parme après 19 journées…c’est assez symbolique des limites de cette équipe. On peut d’ailleurs se demander si les deux clubs milanais ne se retrouveront pas ensemble en Europa League la saison prochaine ! Bonne nouvelle pour les tifosi, Robinho devrait finalement rester au Milan, Santos ne pouvant répondre à ses exigences économiques.
Parme/Palerme 2-1
Parme est sur la lancée de sa très bonne seconde partie de saison passée, 7ème du dernier championnat. Depuis que Roberto Donadoni est arrivé, Parme a presque un rythme d’équipe européenne. Ce n’est pas rien pour une équipe, sans grand moyen qui doit vendre chaque été ses meilleurs joueurs, à l’image de Giovinco retourné à la Juventus l’été dernier. La recette du succès ? Une équipe solidaire, jeune, talentueuse, accrocheuse.
Belfodil, ex-lyonnais, encore buteur hier, est la révélation de cette première partie de saison. 6 buts en championnat, lui qui n’en avait marqué qu’un la saison passée, à Bologne ! Babiany aussi, prend de plus en plus confiance et est indispensable dans cette équipe. Sans oublier, qu’après une longue traversée du désert, Amauri a retrouvé confiance, 5 buts pour l’ex-joueur de la Juventus au placard ! Parme, à l’image de l’Udinese, est un modèle de réussite : pas de folie mais des idées : La confiance aux jeunes marche ! Palerme, 19ème, peut très sérieusement s’inquiéter. Son maintien s’annonce difficile. L’arrivée de Gasparini n’a rien changé et l’équipe est d’une grande fébrilité, à l’image de son piètre gardien de but.
Genoa/Bologne 2-0
Doublé de Marco Borriello, comme quoi, tout arrive…et du droit en plus ! Le Genoa qui avait terminé l’année 2012 sur un très bon nul rapporté contre l’Inter, souffle. Victoire précieuse contre un autre concurrent pour le maintien : Bologne. Le Genoa sort de la zone rouge pour la première fois depuis 3 mois et remonte à la 17ème place. Le Genoa, l’équipe qui a récolté le faible total de point en 2012 (38), a peut être enfin réussi à trouver ce déclic. De quoi voir une année 2013 plus sereinement ?
Bologne et son duo Diamanti-Gilardino, peut s’inquiéter. Je ne suis pas loin de penser que Pioli risque d’être le prochain entraineur viré.
Conclusion
Comme très souvent en Italie, la journée de l’épiphanie, a été une journée « bizarre ». Les grosses écuries sont passées, pour la plupart, au travers. Restons quand même mesuré sur les enseignements à tirer lors de cette période. Une grosse préparation physique, en particulier pour les clubs européens, explique ces résultats étonnants.
Il n’empêche, que la Lazio monte très clairement en puissance et a creusé un petit écart dans la course à la champions league. Naples revient fort. La Fiorentina, l’Inter et la Roma confirment des problèmes de continuité et de régularité qui pourraient coûter chers dans la course à la ligue des champions. Le Milan est toujours dans le coup mais semble partir de trop loin pour batailler pour la C1. Mais il reste toute la phase retour à disputer…nul doute que de nombreuses surprises vont arriver d’ici la fin de saison…
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