Le Barça, intraitable, titre déjà en poche
47 points sur…49 ! C’est le bilan du barça après 17 matchs joués. L’unique équipe à avoir résisté à au monstre catalan, c’est le Real (2-2 au Camp Nou). La saison passée, à la suite de la perte du titre en liga et de l’élimination contre Chelsea, beaucoup d’observateurs, madridistes pour la plupart, étaient persuadés de la fin du cycle du barça. En plus, Guardiola, le « créateur » de cette équipe invincible, prenait la décision de quitter le barça., après 4 années fantastiques. Après 5 mois de compétition, effectivement, la fin du cycle Guardiola est bel et bien terminé. Mais le cycle gagnant, est plus que jamais d’actualité pour le barça, qui à l’image de Messi (91 buts en 2012 !), bat tous les records. 47 points sur 49, du jamais vu dans l’histoire de la Liga. Déjà 9 points d’avance sur son surprenant dauphin, l’Atletico. Le Real Madrid complètement à la ramasse, 3ème, avec 16 points de retard. Le titre, est déjà dans la besace pour les catalans et le triplé, plus que jamais d’actualité. Barcelone, grâce à cette avance, va pouvoir se gérer pour les deux autres coupes, où il apparaît, bien entendu, encore comme étant le grand favori.
Alors, qu’est-ce qui a changé dans ce Barça de Tito ? La faim de gagner, la régularité dans l’excellente marque de fabrique du Barça de Guardiola, est toujours là. Finalement, c’est cela le plus épatant. Les Messi, Iniesta, Xavi, Busquet, Puyol (on pourrait citer toute l’équipe) ne semblent jamais rassasiés de succès. Ces joueurs ont tout gagné, sont bourrés de trophées et pourtant, la concentration, la motivation, est toujours à 100%.
A la suite de la rechute de Tito, la semaine passée, Puyol, avant le match de Valladolid, disait cette phrase : « cette équipe se connaît tellement bien, qu’elle peut se gérer toute seule.». C’est symbolique de ce Barça, une équipe d’hommes, avant d’être une équipe de footballeurs d’un autre monde. Certes, ce Barça version « Villanova », concède plus d’occasions à l’adversaire, se procure moins d’occasions. Mais justement, cette équipe est encore plus froide de réalisme, de maitrise et sait souffrir (à l’image de sa victoire sur la pelouse du Betis, 3 poteaux pour les sévillans lors de ce match). Iniesta ne se blesse plus, Alba s’est imposé comme un taulier dès son arrivée, Adriano (voir Montoya) pousse Daniel Alves sur le banc, Puyol et Maschérano se partage la place au coté de Piqué, Fabregas se régale au milieu (9 passes décisives), Thiago Alicantara, de retour de blessure, est une vraie solution pour Tito, Messi bat tous les records…tout va bien dans le meilleur des mondes pour le Barça, à l’exception des problèmes de santé de Tito, néanmoins, moins grave que prévu . La Liga, déjà gagnée (sauf improbable écroulement), en attendant la C1 et la coupe du Roi ?
Le bide de la saison : Le Real Madrid
Par rapport à la saison passée, le champion en titre d’Espagne a déjà perdu 5 points de plus que sur l’ensemble du championnat de l’année dernière. L’heure est grave au sein de la « maison blanche ». A 16 points de retard du Barça, le titre est déjà oublié. Plus grave, son rival, l’Atletico est devant au classement, avec 7 points d’avance. Et le Real ne compte qu’un point d’avance sur Malaga, 4ème. En résumé, l’unique objectif, de cette triste liga pour les hommes de Mourinho, va se résumer à lutter pour une place en C1. Même la seconde place, étant donné l’inconstance du Real et l’étonnante régularité de l’Atletico, semble très compromise. Alors, comment expliquer, cela ? Rappelons que le Real qui a, écrasé la Liga la saison passée (champion avec plus de 100 points), a conservé exactement la même équipe que la saison passée (rajoutons Modric). Pourtant, le Real est déjà largué pour le titre, battu lors du match aller de coupe du roi (2-1 à Vigo), et à péniblement terminé second de son groupe en ligue des champions en héritant, en plus, du pire tirage possible : Manchester United. La saison s’annonce « pourrie ». La raison de ce calvaire ? Mourinho. Et oui, le grand technicien portugais est en train de perdre son vestiaire. Il a même probablement déjà perdu son vestiaire. L’ambiance qui règne au sein du club le plus populaire du monde, est désastreuse depuis le début de saison. Cela a commencé avec le « mal être » de Cristiano Ronaldo (souhaitant tout simplement une prolongation de contrat, qu’il obtiendra en fin de saison), Mourinho s’attaquant à l’entraineur de l’équipe réserve (celui-ci ne faisant pas assez joué les jeunes joueurs, attirant le courroux du coach lusitanien), sans oublier les incessantes rumeurs de départ de Mourinho, étant lui-même souvent à l’initiative de ces rumeurs. Mais le gros problème du Real est surtout que Mourinho n’a jamais réussi à régler la guerre du vestiaire entre les tauliers espagnols (les Ramos, Casillas, Xabi Alonso) et les joueurs du clan portugais et pro Mourinho (les Pepe, Carvalho, Cristiano Ronaldo). Rappelez vous en début de saison de la mise sur le banc de Ramos, pourtant intouchable aux yeux des socios. Et puis surtout, Casillas, qui lors de la dernière journée de Liga en 2012, a été relégué sur le banc. Une première depuis 2002 et un crime de lèse majesté en Espagne et à Madrid. Mourinho a osé s’attaquer à l’enfant du Real, le plus grand symbole de l’équipe. En plus, son jeune remplaçant, Adan, a été moyen et le Real battu. En résumé, Mourinho s’est planté sur toute la ligne, probablement pour la première fois de sa carrière et la saison s’annonce terrible pour le Real. Le vestiaire est en feu, l’équipe manque d’équilibre, de personnalité. Unique solution pour sauver la saison ? Briller en C1, ce qui était de toute façon, la priorité des priorités au Real cette année. Mais très honnêtement, au milieu d’une telle cacophonie, on a du mal à imaginer comment Mourinho pourra soigner les plaies. C’est une équipe malade. Son vestiaire ne le supporte plus, les socios commencent à se retourner sérieusement contre lui, les médias se régalent à le découper. Perez n’envisage pas de le limoger en cours de saison. En plus, personne n’est disponible, du moins, libre sur le marché pour entrainer un club de ce standing. Mais en cas de résultat négatif, en match aller en 8ème de finale de la ligue des champions, la situation de Mourinho deviendra intenable et son limogeage, plus que jamais d’actualité.
Quelle peut être LA chance de Mourinho ? Une nouvelle année arrive, la ligue des champions est dans deux mois et, même si on peut clairement en douter, le Real ressemblera peut être à une vraie équipe d’ici là. Et puis, le technicien portugais, n’est jamais aussi fort, dos au mur et seul contre tous. Il est face au plus grand défi de sa carrière, remonté la pente, dans un club dans lequel, il est entrain de subir le plus grand échec de sa vie d’entraineur.
La révélation de la saison : L’Atletico !
Avec 40 points après 17 journées, le club populaire des quartiers sud de Madrid, serait premier en ligue 1 ou en Premier League. Oui mais voilà, il y a ce Barça, infatigable, qui écrase tous les records. Est-ce une surprise de retrouver si haut l’Atletico ? Rappelons que depuis l’arrivée en cours de saison passée de Simeone, l’Atletico a remporté l’Europa League et terminé 5ème. La vraie surprise, c’est de voir l’Atletico, deuxième, avec 7 points d’avance sur le Real,3ème et d’être aussi régulier avec 13 victoires en 17 journées ! Avec 9 point d’avance sur le 4ème Malaga, 12 sur le 5ème , les colchoneros, sauf cataclysme, sont déjà assurés de jouer la ligue des champions. Grâce à une organisation collective redoutable, à ce maitre tacticien, Diego Simeone, une grosse solidité défensive et puis, à ce génie de Falcao, l’Atlético régale ses socios.
Sur quel point l’équipe peut encore progresser ? Certainement, lors des grands rendez-vous. L’Athletico a subi 3 défaites cette saison à domicile lors du derby contre le Real et contre le Barça. Sa plus lourde défaite a été contre le Barça. Or, l’Atlético avait été meilleur que contre Valence ou le Real. Le défi de Simeone, va être donc, de « débloquer » son équipe lors des grands rendez-vous. Mais ce qu’a réalisé l’Atlético en cette première partie de saison est exceptionnelle. Ce club qui souffrait chaque saison, d’un cruel manque de continuité enchaine les très bon résultats avec continuité et en régalant ses socios (37 buts marqués, 3ème meilleure attaque, derrière le Bara 51 buts et le Real, 41 buts). C’est la plus grande réussite de Simeone. L’Atletico est en plus, toujours qualifiée pour défendre son titre européen (l’Europa League) et a battu 3-0 Getafe, en 8ème de finale aller de la coupe du Roi. Et en plus, pour la première fois depuis 1997, l’Atletico est devant le Real, après 17 journées et avec 7 points d’avance ! On n’est pas loin de la saison de rêve pour les socios du Calderon.
Malaga, le miracle permanent
4ème de la liga, à deux points du Real, brillamment qualifiée pour les 8ème de finale de la ligue des champions pour la première participation de son histoire, après s’être qualifiée au tour préliminaire. Un bilan satisfaisant pour un club criblé de dettes car son propriétaire, pourtant richissime, ne veut plus payer ! Résultat, Malaga a été suspendu pour les 4 prochaines années de toutes compétitions européennes. Quel gâchis, pour un club qui avait déjà dû vendre son meilleur joueur, Cazorla, ainsi que son buteur Rondon, l’été dernier. Et pourtant ? En recrutant malin, Pelligrini fait des miracles avec cette équipe. Malaga est une des équipes les plus redoutées de cette Liga. Isco (20 ans), élu meilleur espoir de l’année et destiné à être le futur taulier du milieu de terrain de l’équipe d’Espagne ; sur la lancée de la saison passée, il s’impose comme un crack de ce championnat et une futur star mondiale, Saviola, arrivé libre l’été dernier est une bonne pioche (5 buts), Santa Cruz, que l’on croyait cuit, se révèle être un très bon joker, lui aussi ayant marqué 5 buts. Joaquin, star de l’équipe, se régale, comme la saison passée. Bref, cette équipe qui s’appuie sur une grosse organisation défensive et très disciplinée (12 buts encaissés, meilleure défense du championnat) est très agréable à regarder articulée autour de son 4-2-3-1. Il y a des supers joueurs de foot dans cette équipe et ce n’est pas étonnant, de les voir encore 4ème cette saison. Malaga a terminé facilement 1er de son groupe en ligue des champions. Le tirage au sort a désigné Porto comme adversaire en 1/8.. Le club du sud de l’Espagne, en dépit d’une situation économique catastrophique qui manifestement ne perturbe pas les joueurs, peut rêver à une grande saison !
Les bonnes surprises du milieu de tableau : Betis Seville,Real Sociedad, Rayo Vallecano, Levante
Le Betis : le club « populaire » de Seville, termine l’année 2012 à la 5ème plzce. Ce club, qui a battu le Real et a failli faire chuter le Barça, il y a deux semaines (défaite 2-1, en touchant 3 poteaux), joue un football très agréable, grâce aux idées de son excellent entraineur, Pep Mel. Ses vedettes ? Ruben Castro son buteur (9 buts), son milieu Benat, 25 ans, international espagnol destiné à être un des futurs grand joueur espagnol et son portier, Adrian. Le Betis peut aspirer à se qualifier pour une coupe d’Europe en fin de saison et la 4ème place n’est qu’à 3 points !
Levante : le petit club de Valence, sans grand moyen, est sur la lancée de sa 6me place de la saison passée. On s’attendait à une saison difficile, pour un club qui doit vendre chaque été ses meilleurs joueurs, pour survivre. Aprè 17 journées, il figure 6ème place à 4 points de la 4ème place et Obafemi Martins (ex Inter, Newcastle, Rubin), s’est révélé une très bonne pioche (5 buts). Sa marque de fabrique ? Le contre. C’est l’équipe avec le plus faible taux de possession de balle en liga !
La Real Sociedad de Philippe Montanier : 7ème. Dire que le coach français était menacé il y a encore 40 jours de cela…le français a parfaitement bien renversé la vapeur et son équipe, en plus, joue bien. C’est une équipe accrocheuse, ne fermant jamais le jeu, capable du meilleur comme du pire mais qui peut espérer une saison très tranquille en Liga. Et pourquoi pas, ne pas arracher une place en Europe League ce qui serait une très belle performance pour le club basque ?
Le Rayo Vallecano : A l’instar de Levante, le petit club d’un quartier populaire du sud de Madrid, doit chaque été vendre pour sauver sa peau. Maintenu de justesse la saison passée, le Rayo étonne agréablement et semble promis à un maintien tranquille cette saison (10 points d’avance sur le premier relégable).
Les déceptions de la saison : Valence, Seville et Bilbao
Valence, 3ème de la saison passée, 9ème à 7 points de la 4ème place, après 17 journées. Pelligrino viré, les socios veulent la peau du président Llorente. C’est une saison très compliquée qui s’annonce pour le club de Jérémy Matthieu. Certes, il y a du mieux depuis l’arrivée de Valverde (3 victoires en 4 matchs) et avec cet exceptionnel buteur, Soldado, Valence peut espérer accrocher une place en coupe d’Europe en fin de saison mais le climat est extrêmement pesant au sein du club. La faute à une mauvaise gestion de ses dirigeants, à commencer par le président. En plus, ce club a probablement les socios les plus exigeants d’Espagne.
Seville, 10ème la saison passée, 14ème après 17 journées et seulement 4 points d’avance sur le premier relégable, l’Espanyol. Il est loin le temps où Seville faisait trembler l’Europe (vainqueur de l’Europa League en 2006 et 2007). Le club, comme 80% des clubs espagnols, est englué dans une situation économique catastrophique. Le club bourgeois de Seville a choisi de miser sur les jeunes. Plus par nécessité, que par choix sportif. Après un très bon départ dans ce championnat (invaincu après 6 journées), Seville s’est écroulé et notamment à la suite de sa première défaite de la saison, contre le Barça (3-2, à l’issu d’un match splendide où Seville menait 2-0 mais pénalisé, ensuite, par des erreurs arbitrales). Depuis, le FC Seville, a enchainé 7 défaites et craint de devoir lutter pour le maintien, alors que l’Europe était l’objectif de début de saison.
Bilbao : la révélation de la saison passée, finaliste de l’Europa League et de la coupe du Roi mais surtout, superbe équipe au niveau collectif, n’est plus qu’un lointain souvenir. 13ème de la Liga, l’objectif est clair : se sauver le plus rapidement possible. Cette équipe manque de continuité, de solidité, d’envie. Le ressort est cassé entre Bielsa et son équipe. La mise à l’écart depuis le début de saison de Llorente, star de l’équipe et qui refuse de prolonger, n’a rien arrangé. Même si son remplaçant, Aduriz, le buteur de l’équipe, est la seule bonne nouvelle de la saison pour le club basque.
Une liga ennuyeuse ?
Ce n’est pas moi qui le dis. Mais Diego Simeone, deuxième de la Liga, à la suite de la défaite 4-1 contre le barça, il y a deux semaines. 9 points d’écart entre le Barça et l’Atletico, 16 points entre le 1er et le 3ème, 18 entre le 1er et le 4ème…
Oui, ce Barça est trop fort et ainsi, lasse. Mais notons, que ce n’est pas qu’un problème pour la Liga, car dans n’importe quelle autre ligue du monde, le Barça serait aussi premier. D’ailleurs, le Barça a gagné 2 des 3 dernières ligues des champions et est encore, le grand favori pour cette édition 2012-2013. La course au titre, terminée. La seconde place, étant donnés les problèmes du Real, semble déjà plus ou moins destinée à l’Atletico. Alors déjà plus de suspens en Liga ? Détrompons-nous. Seulement 2 points séparent le Real de Malaga, 4ème . Et entre Malaga, 4ème et Getafe, 9ème, il y a 7 points d’écart. La lutte s’annonce donc serrée pour les places européennes.
Qu’en est il de la course au maintien ? 7 points séparent le19ème, Osasuna et le Real Valladolid 11ème. Là aussi, la course pour se sauver s’annonce passionnante. Et puis, rajoutons que la Liga est le championnat le plus agréable à regarder, que techniquement les matchs sont toujours excellents. On ne s’ennuie jamais à regarder un match de Liga. Et contrairement à la Premier League, l’intensité est avant tout technique et non physique. De plus, la Liga a les clubs les plus compétitifs d’Europe comme l’attestent résultats européens. Au final, 7 clubs sur 7 sont qualifiés pour le tour suivant en ligue des champions et en Europa League. Les dernières ligues des champions et Europa League, en plus, ont été pratiquement toujours remportées par les clubs espagnols ces dernières années.
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