C’est l’hiver en Ukraine, enfin presque … et qui dit hiver dit trêve ukrainienne. Comme chaque année, le championnat Ukrainien a donc pris congé début décembre, un repos forcé long de trois mois. Trois mois au cours desquels les joueurs pourront se ressourcer et, pour les équipes européennes, partir se préparer dans les pays bien plus chauds afin d’être fin prêtes pour les échéances européennes de février/mars. Mais avant cela, revenons un peu sur cette première partie du championnat.
Sans surprise le Shakhtar est le leader incontesté et incontestable de cette Premier League Ukrainienne. Sur leur lancée de la deuxième partie de saison dernière, l’équipe de Donetsk réalise un parcours fantastique, aussi bien en championnat qu’en coupe d’Europe. Après avoir glané un premier titre avec la supercoupe d’Ukraine en début de saison, les partenaires de Srna ont tout simplement réalisé un quasi sans faute. Une seule défaite en championnat pour 17 victoires, 52 buts marqués pour 9 encaissés, le Shakhtar n’a tout simplement aucun rival au niveau national. Limiter les performances de l’équipe entraînée par l’excellent Mircea Lucescu uniquement au championnat serait cependant une erreur. En effet, le Shakhtar est bien plus qu’une simple bonne équipe ukrainienne. Elle est devenue une excellente équipe européenne. Dans un groupe particulièrement relevé, le Shakhtar s’est payé le luxe d’assurer sa qualification avant même la dernière journée. En terminant par une défaite à domicile contre la Juve, le Shakhtar n’a pas réussi à s’assurer la première place du groupe et ne doit sa qualification qu’au nombre de buts inscrits sur le terrain de Chelsea. Il serait cependant très réducteur de limiter la qualification du Shakhtar à ces 2 buts marqués à Stanford Bridge tant sur les deux confrontations le Shakhtar a été supérieur aux londoniens. Plus encore, le Shakhtar est certainement une des équipes qui a le plus fait souffrir la Juve sur sa pelouse cette saison. Bourreau du tenant du titre, le Shakhtar sera donc, avec le Real Madrid, un des épouvantails à éviter pour toutes les formations ayant terminées à la première place de leur groupe.
Pour en finir sur le Shakhtar, il m’est impossible de passer sous silence la performance de l’arménien Henrik Mkhitaryan tout simplement exceptionnel depuis le début de saison. Meilleur buteur du championnat avec 18 buts, auxquels on peut ajouter ses 6 passes décisives, le milieu de terrain s’est mué en véritable machine à marquer cette saison, bien aidé par ses coéquipiers brésiliens du front de l’attaque (Willian, Alex Texeira, Luiz Adriano, …) ou encore par le capitaine Darijo Srna, meilleur passeur du championnat avec 8 passes décisives à son compteur.
L’autre supposé gros club d’Ukraine, le Dynamo Kyiv, est quant à lui quelque peu à la peine en cette première partie de saison. Le titre est déjà à oublier et la deuxième place est très loin d’être acquise cette saison. Après des débuts tonitruants et notamment une qualification en phase de groupe de Ligue des Champions acquise contre le Borussia Monchengladbach, le Dynamo s’est éteint petit à petit, un peu à l’image de son attaquant vedette Ideye Brown. Yuri Semin démis de ses fonctions, c’est la légende du club Oleg Blokhin qui est désormais chargé de redorer le blason du Dynamo sur la scène nationale et européenne. Les 5 défaites en championnat, ainsi que l’élimination de la coupe d’Ukraine chez le Shakhtar, montrent bien toutes les difficultés du club de la capitale qui a beaucoup de mal à renouveler son effectif. La volonté d’internationaliser l’équipe cet été n’a, en effet, pas eu les effets escomptés.
Au niveau européen, là aussi les résultats sont quelque peu décevants et notamment la défaite initiale au Parc de Princes contre le PSG, défaite au cours de laquelle les partenaires de Miguel Veloso ont étonné par leur absence de répondant. La déception est cependant à relativiser puisque le Dynamo, qui a obtenu un bon point contre Porto par exemple, finit troisième du groupe et jouera l’Europa League au printemps prochain.
Venons-en aux outsiders et tout d’abord à la très bonne surprise de cette partie de saison le Dnipro Dnipropetrovesk, entrainée par Juande Ramos. Contrairement aux autres équipes de tête, le Dnipro est composée en majorité de joueurs ukrainiens, avec cependant une touche brésilienne qui apporte la différence. Auteur d’un excellent parcours en championnat, avec seulement deux défaites concédées pour 11 victoires, se classant ainsi deuxième avec un point d’avance sur le Dynamo, le Dnipro est également à créditer d’un parcours presque parfait en Europa League. En effet, dans un groupe composé de l’AIK Solna, du PSV Eindhoven et de Naples, les partenaires de Konoplyanka, jeune ukrainien à suivre de près, termine avec un total de 15 points, avec une seule défaite concédées en Italie, contre le Naples (4/2, quadruplé de Cavani). Personnellement, je fais du Dnipro un outsider très sérieux pour le titre en EL, d’autant plus que Juande Ramos est un habitué de la compétition.
Enfin, le Metalist est un peu dans la même situation que le Dnipro, mais semble néanmoins en retrait sur la scène nationale. Après des débuts difficiles et des résultats en dent de scie, l’équipe de Kharkiv, à majorité composée de brésilien et argentin, a finalement pu profiter de la légère baisse de régime de ses rivaux pour se retrouver à seulement 2 points de la deuxième place occupée par le Dnipro. Sur le plan européen, la réussite est une nouvelle fois au rendez-vous. Après un quart de finale la saison passée, le Metalist s’est en effet qualifié sans difficulté pour les 16ème de finale en terminant premier de son groupe, devant le Bayer Leverkusen.
Alors que le titre est déjà joué, tout est donc encore très ouvert dans la course à la seconde place et dans la quête d’une tour préliminaire en LDC. Derrière ces 4 équipes de têtes, la lutte est féroce et aucune équipe ne semble réellement prendre le dessus. Chornomorets a cependant creusé un léger écart avec son premier poursuivant, le Metalurg Donetsk, mais de là à dire qu’il sera suffisant pour rester dans le top 5, il y un pas à ne surtout pas franchir.
Dans le bas du classement, tout est déjà entériné. Alors que pendant longtemps le Karpaty Lviv a semblé se diriger vers une lutte acharnée avec son voisin des Carpates, Zakarpattya, les partenaires du surprenant Lucas, se sont finalement repris en fin de première partie de saison pour se relancer, distancer ses concurrents dans la course au maintien et, par la même occasion, revenir à 4 petits points de la 7ème place. Tout est en revanche bel et bien terminé pour les deux promus. Sans démériter, Zakarpattya est déjà à 8 points du Karpaty avec seulement deux victoires au compteur. Pour le Metalurg Zaporozhya, cette saison en Premier League est un supplice. Aucune victoire en 18 rencontres, 3 petits points seulement et 46 buts encaissés pour un total famélique de 5 buts marqués. Match après match, les adversaires s’en donne à cœur joie et ne font aucune pitié au promu.
Rusko
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